Qu'est-ce que le Flamenco?
C'est à cette question qu'à répondu admirablement la 23ème
édition du Festival Arte Flamenco de Mont de Marsan, du 4 au 9
juillet 2011, au travers d' une programmation d'une
qualité époustouflante, rassemblant les plus grandes figures
actuelles du cante, du baile et de la musique
Flamenca. En effet, en ouverture du Festival, la danseuse Maria Pagésa
donné d'emblée le niveau de la programmation. Les soirées
suivantes, Israel Galvan
et Rocio Molina
ont offert, chacun à leur tour, un spectacle d'une extraordinaire modernité, tandis
que
David Peña
Dorantes a triomphé
sur la scène du Cafe Cantante avec son piano aux influences contemporaines.
Au Théâtre de la ville, la rencontre du cirque et du Flamenco avec
Ruth Salama dans son spectacle familial
intitulé 'Pista Flamenca' a conquis le public. La tradition était aussi magnifiquement représentée
par la danseuse Milagros Menjibar
et son élève Luisa Palacio
qui excellent dans la bata de
cola. La cantaora Esperanza
Fernandez, les
cantaoresLuis el Zambo
et José Valencia
ont fait vibrer magistralement leur cordes vocales, affirmant
ainsi leur maestria. Le grand
danseur sévillan Farruco
a témoigné de sa virtuosité technique et de son expressivité
hors pair. Provenant de Cadiz,
Mariana Cornejo et David
Palomar ont chanté
avec talent, accompagnés
par le grand danseur Juan Ogalla. Pour ceux qui doutaient encore
(peut-être?) de la magnificence
et de la profondeur du Flamenco, le cantaorAgujetas a
bien enfoncé le marteau sur l'enclume, sur les berges de la
Midouze, en interprétant un chant puissant et profond, et en
proférant haut et fort la fatiga si caractéristique du
cante jondo.
Nombreux sont les élèves
qui participaient aux stages dispensés par des artistes de
renom, dans le cadre du Festival. De plus, les expositions de photographies de
Jean-Louis Duzert, de
Peter Knapp, des
dessins et peintures de Benjamin Flao,
les écrits de Christophe Dabitch,
les installations vidéos de la plasticienne
Pilar Albarracin ont
conquis les visiteurs. Le Flamenco, c'est aussi une manière de
vivre et, pendant toute la durée du Festival, la ville
témoignait de cette réalité; elle vibrait
au rythme du Flamenco avec une programmation officielle ainsi
qu' un Festival off reconnu par un label et qui offrait un 'paseo
Flamenco' au travers des spectacles gratuits et de
qualité dans différents lieu de la ville. Après les
représentations, les aficionados se réunissaient, jusqu'au
petit jour, dans les cafés ainsi que dans les
peñas, pour vivre de beaux moments de partage.Nous remercions toute l'équipe du Festival et plus
spécialement la fondatrice du Festival Antonia Emmanueli,
le
Directeur de la Culture et du Patrimoine au Conseil Général et
Directeur Général du festivalFrançois Boidron,le Directeur de la
communication du festival Lionel Niedzwiecki, ainsi
qu' Ivain Auban et Monique Castagnède pour la qualité de cet
évènement. Nous remercions tout particulièrement la Directrice
artistique Sandrine Rabassa
pour avoir concocté une
programmation d'un si haut niveau et pour l'âme et la convivialité
qu'elle a su donner à cette
édition qui marquera, de toute évidence, l'histoire du Flamenco.
NB:
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diaporamas du reportage
Nous relatons essentiellement les
évènements auxquels nous avons assisté
Lundi 4 juillet
Mirada
Compagnie María Pagés
Espace François Mitterrand
à 21 h
Distribution:
Danse: María Pagés, María Morales, Isabel Rodríguez, Eva
Varela, María Vegas, José Barrios, José Antonio Jurado,
Paco Berbel, Rubén Puertas; Chant: Ana Ramón, Ismael
de La Rosa; Guitare: Rubén Lebaniegos, José Carrillo «
Fyty », Isaac Muñoz; Percussions: Chema Uriarte; Violon:
David Moñiz
En ouverture du Festival, la danseuse Maria Pagés
a fait salle comble à l'Espace François Mitterrand avec 'Mirada',
sa nouvelle création dans laquelle elle évoque sa
trajectoire artistique et les 20 ans d'existence de sa
compagnie. Maria Pagés débute son spectacle en déployant ses bras comme
une fleur qui s'épanouit au soleil au son d'une voix off
qui dit "Je me demande ce qui reste de ces vingt
ans et pourquoi le désir d'y retourner me fait défaut.
je m'entête à gravir ces escaliers toujours plus
raides". Ce poème, elle l'a écrit pour célébrer les 20
ans de sa compagnie et c'est sous la forme d'une
promenade dans la ville puis dans différents endroits
définis par une mise en scène très suggestive
accompagnée de bruitages que Maria va emporter le
public dans les multiples temps forts qui ressurgissent
de sa mémoire. Elle danse avec grâce et élégance.
Somptueuse dans sa robe aux couleurs de l'arc en ciel,
elle exprime un tourbillon de sensations qui ponctuent
l'évocation de différents moments de sa carrière. Elle
sait les restituer avec générosité et talent; tout au
long du spectacle, Maria rend hommage à tous ceux
qui ont été une source d'inspiration pour elle. Elle fait aussi référence au cinéma et plus
précisément à sa participation dans le film 'Flamenco'
de Carlos Saura ainsi qu'à plusieurs spectacles
qu'elle a crée et qui ont marqué sa carrière artistique,
notamment la création
Flamenco y Poesía , dans laquelle elle devient
l'interprète du poète José Saramago au travers de
sa danse. Dans des costumes éblouissants et très
originaux, neuf danseurs l'accompagnent par
moments, tandis que sept musiciens déclinent avec talent
les palos du Flamenco et lorsque la voix vibrante
et exceptionnelle de la chanteuse Ana Ramón se
fait entendre, le public retient son
souffle, envahi par l'émotion. Dans ce spectacle, MariaPagés
plonge son regard sur le passé mais elle se tourne aussi sur son avenir
en apportant quelques éléments qui sont les prémisses de créations
futures et d' un avenir aussi radieux que sa
danse.
Mardi 5 juillet
Maestros en la calle
Spectacle de rue
Esplanade du Midou à 18 h 30
Distribution: Danse: Mercedes de Córdoba,
Maria Moreno,chant:« El Choro », compás: Bobote;
guitare: Eugenio Iglesias
La programmation
'dans la rue' était riche et diverse avec la présence d'artistes reconnus
ainsi que des talents en devenir. Quant au spectacle 'Maestros en la Calle' (les maitres dans la rue),
celui-ci
rassemblait, comme son nom l'indique les maestros du Flamenco,
mardi 5 juillet, à 18h30, sur l'Esplanade du Midou. En effet, tandis qu'
Eugenio Iglesias
mettait son talent au service des danseuses Mercedes de Córdoba et Maria Moreno,
accompagnées par « El Choro » au chant, Bobote se distinguait pas
ses palmas et sa danse qui révélait une maitrise totale du
compás. Le talent et la personnalité atypique de cet artiste natif
du Poligono Sur, quartier gitan situé à la périphérie de Séville,
avait inspiré le réalisateur Tony Gatlif qui lui avait donné un
rôle dans le film 'Vengo'. Bobote travaille aussi avec les
plus grands artistes comme Israel Galvan et, durant tout le
Festival Arte Flamenco, ce maestro palmero interviendra dans
plusieurs spectacles.
Piel de Bata
Milagros Menjiba
Cafe Cantante, à 19h30-1ère
partie
Distribution: Danse: Milagros Menjíbar,
Luisa Palicio; Chant: Manolo Sevilla, Juan Reina;
Guitare: Rafael Rodríguez
La bata de Cola à l'honneur
avec Milagros Menjibar
Pour
Milagros Menjibar, danser avec la bata de
cola est une discipline qu'elle affectionne
particulièrement, d'autant plus qu'elle en maitrise
parfaitement toutes les arcanes, en atteste son
spectacle 'Piel De Bata' qu'elle a présenté au
public Montois, sur la scène du Café Cantante,
mardi 5 juillet, en première partie de la soirée. Parée
d'une magnifique robe à traine dont la profusion des
volants inondait la scène de couleurs chatoyantes,
Milagros a fait tournoyer ses froufrous avec grâce
et élégance, déployant toute sa maestria et
prouvant une nouvelle fois qu'elle est la digne
représentante de l'école de Séville. Disciple de
Matilde Coral et lauréate du 1er prix au concours
national de Cordoue en 1974, Milagros a réalisé
une très belle carrière artistique; désormais, tout en
continuant à se produire sur scène, elle consacre une
partie de son temps à la transmission de son savoir et,
ce soir là, nous avions le plaisir de voir danser à ses
côtés, Luisa Palicio, une de ses élèves
qui, dès le début de sa carrière
a remporté le Premier prix lors du
Concours National des Alegrias de Cadiz.
Luisaest aussi lauréate du concours de danse de
la Fundacion Cristina Heeren à Séville. Sur la
scène du Café Cantante, ces belles danseuses à
l'allure altière ont ébloui le public avec des
chorégraphies très expressives et des braceos
magnifiques, exaltant ainsi leur féminité et leur
Flamencura, tandis que les chanteurs Manolo
Sevilla et Juan Reina portaient l'émotion à
son paroxysme avec leur voix chaude et puissante,
accompagné par Rafael Rodriguez à la guitare; ils
ponctuaient le baile par des palmas et des
regards plein de connivence. Une fin de fiesta rassembla tous les
artistes sur la scène dans un élan de joie et la bonne
humeur gagna le public qui applaudit longuement les
artistes.
A través de tí
Antonio Rey
Cafe Cantante-2ème
partie
Distribution: Guitare: Antonio Rey;
Chant: Pedro Heredia Reyes « El Granaíno », Mara Rey
Navas; Percussions: Isidro Suárez Navas; Accompagnement
à la guitare: Daniel Jureado Lora
La musique d'Antonio Rey: un
univers contrasté et personnel
La deuxième partie de la soirée était
consacrée au jeune guitariste madrilène Antonio Rey
qui interpréta les thèmes de son album 'A través de ti',
album produit par Gerardo Nuñez et dans lequel on
perçoit l'influence du maestro. Accompagné par le
guitariste Jureado Lora, par Mara Rey et
par Pedro Heredia Reyes au chant, Tonio
développa toute une série d'ambiances au travers des
compositions musicales por Bulerias,
Seguiriyas et Rumbas ainsi que des
compositions plus intimes qu'il présentait en solo comme
la Rondeña et la Solea. Parmi les thèmes
qu'il interpréta, nous pouvions apprécier la buleria 'Tacones
y bordones' ainsi que la rumba 'A traves de ti'
ou encore 'Recuerdo', une très belle
Taranta. Formé à la guitare par son père Tony Rey,
Antonio Rey a déjà une belle carrière artistique
a son actif. En effet, après avoir débuté dans les
tablaos mexicains, il poursuit sa carrière en Espagne où
il est engagé dans plusieurs compagnies prestigieuses,
avant de réaliser des tournées avec sa propre compagnie.
Lors de ce récital, il emporta le public dans son
univers contrasté et personnel, laissant une belle place
au chant de sa sœur Mara Rey qui fut aussi très
remarqué. Saluons aussi les palmas de Bobote
qui accompagnèrent magnifiquement les musiciens et
dont la prestation lors de la fin de fiesta fut très
appréciée.
Luis
El Zambo
Cafe Cantante-3ème
partie
Distribution: Chant:
Luis El Zambo; Guitare: Fernando Moreno
Le cante Gitan
de Jerez
Après le ravissement
musical d'Antonio Rey, la troisième
partie de la soirée était consacrée à un
maestro du cante de Jerez.
En effet, Luis Fernando Soto, dit
Luis El Zambo, est un jeune
artiste de soixante ans et un vieux
gardien de la tradition depuis
l’enfance. Prenant place sur scène, aux
côtés du guitariste Fernando Moreno,
il interpréta un large répertoire de
cante jondo et son physique imposant
allié à la profondeur de son cante
imposaient le respect. Son aisance
impressionnante sur des cantes
les plus ardus captivait le public et
que dire du guitariste qui
l'accompagnait, corps et âme dans sa
magnifique prestation, fronçant les
sourcils ou esquissant un sourire à
l'écoute du sens profond du cante!
Luis El Zambo, c'est le cœur des
Gitans de Jerez qui bat, c'est l'écho
ancestral de sa terre, c'est la
profondeur de la mer qu'il a connu alors
qu'il était pécheur et c'est le feu
du Flamenco qui illumine son âme...
prodigieusement!
Mercredi
6 juillet
Grafiti
avec la compagnie Felipe Mato
Esplanade du Midou
Flamenco de rue
(mercredi 6 et samedi 9, à 18h30)
Flamenco et Graffitis
La compagnie Felipe Mato est revenue cette
année et a investi l'Esplanade du Midou, à 18h30 avec un nouveau
spectacle intitulé 'Grafiti', spectacle dans lequel le Flamenco et
le Rapp se rencontrent au travers de la danse, de la musique, du
chant et du graphisme. Intrigué par ce mélange des genres, le
public s'est vite laissé porté par la voix du chanteur de Rapp
qui dessinait des symboles sur le sol, donnant la
réplique au danseur Felipe Mato, tandis que 'El Trini'
apportait la jondura de son cante, accompagné par
le guitariste Michele Iaccarino. Des cercles, quelques
symboles puis un personnage barré furent les
graffitis inscrits au sol, laissant le public à sa réflexion et
à ses applaudissements.
'Pista Flamenca'
une coproduction
du Cirque Perdu et Chispa de Circo
Théâtre municipal à
15 h ( programmé aussi le jeudi 7 juillet à 11h)
Distribution: Danse: Maria del Mar Fuentes; Tissus aériens
et danse: Ruth Salama; Chant: Joaquin Gomez;
Guitare: Alberto Fernandez; Cajón: Isaac Vigueras
'El Rubio'
Lorsque la danse aérienne
rencontre le Flamenco
Le spectacle 'Pista Flamenca' qui se
déroulait au Théâtre Municipal à 15h, mercredi 6
juillet, a attiré un public familial. C'est en
musique que la représentation a débuté, avec le
guitariste Flamenco Alberto Fernandez. S'en
est suivi un cante jondo merveilleusement
interprété par Joaquin Gomez. Un tissu rouge
surplombait la scène et annonçait la présence
de Ruth Salama, Fil-de fériste et funambule.
Elle apparut sur scène, suivie de Maria del
Mar Fuentes, la danseuse de Flamenco. Ruth
Salama, pieds-nus, s'éleva dans les airs,
suspendue à l'étoffe rouge et, au son de la musique,
exécuta des figures dont l'esthétique captivait le
public. Sa danse aérienne faite de figures
acrobatiques relevait d'une esthétique et d'une
essence Flamenca. En effet, elle interprétait une
Guajira, un Seguiriya puis une Solea,
se lovant ou déroulant l'étoffe au rythme des
palos qu'elle interprétait et toujours à
l'écoute du cante; ce qu'elle exprimait avec
ses figures acrobatiques était en osmose avec
l'émotion et la structure du Flamenco. Quelques
passages dansés par Maria del Mar Fuentes
furent très remarqués par le public et la rencontre
entre ses deux univers semblait bien naturelle.
Ruth Salama,qui està l'origine
de ce projet, est née à Barcelone d'une famille
juive Séfarade qui parle le ladino; elle a étudié le
cirque, en France et s'est formée à la danse
Flamenco. C'est une famille de cirque qui lui a
transmis la connaissance du funambule et cette envie
de fusionner le Flamenco avec le monde du cirque lui
est apparu comme une nécessité, d'autant plus que,
selon elle, "Le cirque et le Flamenco ont beaucoup
de points en commun: ce sont souvent des danses en
solo, comme au cirque. Le danseur va jusqu'au bout,
il aime cette prise de risque et il détient aussi
cette fierté et, comme eux,
je donne tout ce que j'ai". Précisant aussi que "ce
spectacle est l'embryon d'un nouveau projet qui
évoquerait l'histoire de Roméo et Juliette
en mettant en scène les deux familles: celle du
cirque et celle du Flamenco", Ruth Salama
nous prépare de belles surprises...
'La edad de Oro'
Israel Galván
au Café Cantante,
à 20h
Distribution: Chorégraphie et danse: Israel
Galván; Chant: David Lagos; Guitare: Alfredo Lagos
L'âge d'Or du 'Danseur des
danseurs'
Depuis sa première création, en 1998,
Israel Galvan n'a de cesse de réinventer son
propre langage chorégraphique en
poussant
toujours plus loin son baile déroutant, loin
du style et de la tradition familiale dont il a
hérité. Dans la création 'La Edad de Oro'
('L'âge d'or') Israel Galvan décide de
s'exprimer au travers de la trilogie
chant-danse-guitare etrevient ainsi aux
sources du Flamenco. Il revisite 'l'âge d'or'
de cet art qui correspond, selon les spécialistes, à
l'époque bénie du Flamenco, qui s'étend environ de
1850 à 1920, avant que cet art ne se transforme.
Nous avions vu à plusieurs reprises ce spectacle
crée en 2005, alors qu' Israel Galvan était
accompagné au chant par la voix puissante de
Fernando Terremoto, cantaor qui nous a
quitté en 2010. Fils du chanteur Terremoto de
Jerez, héritier de l'âge d'or, Fernando
était une figure incontournable du cante jondo.
La perte de ce chanteur et ami a provoqué chez
Israel Galvan un bouleversement important dans
sa manière de vivre ce spectacle et, bien que ce
cantaor ait été remplacé par David Lagos,
un autre chanteur plein de talent, l'ange de
Fernando semblait planer au dessus de la scène
durant tout le spectacle. Israel Galvan a
interprété plusieurs palos tels qu'une
Siguiriya, Solea por Buleria, Tientos por Tangos
et Alegrias dans un style très personnel et
anti conformiste. Loin de tout artifice ou de faire
paraitre, la gestuelle d'Israel Galvan est
faite de ruptures, de suspensions. Son corps se
cambre puis s'immobilise, puis il change de
direction d'un pas léger et se campe sur une jambe,
exécutant une figure de buto. Indiquant un nouvel
axe avec un bras et jouant constamment avec la
discontinuité, il fait claquer ses doigts sur ses
dents puis il plonge dans une nouvelle gestuelle en
exécutant des arabesques nerveuses et un taconeo
étourdissant. La variété des postures et
des attitudes qu’il prend conjuguée à ses gestes
épurés font d'Israel
Galván un danseur hors
pair tout en étant profondément enraciné dans la
tradition, tradition qu'il connait parfaitement.
Ainsi, l'âge d'or du Flamenco n'est-il pas sous nos
yeux, ce soir là, lors de la magnifique prestation
du 'danseur des danseurs', de celui que l'on nomme
aussi le 'Nijinski du Flamenco'?
A l'issue du spectacle, Israel
Galvan a participé à une rencontre avec le
public. Alors qu'il avait animé un stage pendant
plusieurs jours, dans le cadre du Festival Arte
Flamenco, ses élèves se sont approché de lui et lui
ont remis quelques cadeaux en guise de remerciement
pour la qualité de son travail et sa personnalité
attachante. Israel était très ému par ce
témoignage d'affection. S'en suivit un très
beau moment de partage entre le public, Israel
Galvan et les artistes qui l'accompagnaient.
Pendant l'entracte, nous avons
rencontré un artiste qui dessinait discrètement dans
un angle de la salle. Il s'agit de Yannick
Grillon( + Infos:
http://www.grillontatouage.fr):" je ne
connaissais pas ce danseur et il m'a mis une vrai
claque, j'ai adoré! j'avais le sourire aux lèvres en
le regardant danser, de voir comment il se déplace
dans l'espace, j'ai vu des mouvements que je n'avais
jamais vus encore, et ce rapport aux arts martiaux
et au kata en particulier m'a donné de nouvelles
pistes pour de prochaines peintures" a-t-il
affirmé. Nous vous présentons ci-dessous quelques
uns des superbes dessins qu'il réalisa, ce soir là:
Manolo Punto
Solo Flamenco
Soirée Bodega, à 21h30
Distribution: Danse, Manolo punto;
chant, Alberto Garcia; guitare, Rafael Pradal; Cajón,
Cédric Diot
Manolo Punto, un baile
tout en Finesse et authenticité
Manolo
Punto et sa compagnie ont investi la scène de la
Bodega, à 21h30 pour présenter leur spectacle
spécialement crée pour Arte Flamenco 2011. Natif de
Paris, Manolo Punto a étudié la danse au sein de
l'Académie Amor de Dios,
à Madrid et il a dansé dans divers lieux culturels,
en France et a plusieurs créations a son actif.
Comme nous, les aficionados se souviennent de sa
belle création 'Flamenco al desnudo' dont il
avait donné plusieurs représentations à Paris, au
Théâtre de la Reine Blanche. Nous avions été séduit
par l'authenticité et l'originalité de son travail
et par ses magnifiques duo avec la danseuse
Aurélia Vidal. Pour le Festival, Manolo a
choisi de présenter une danse en solo, accompagné
par l'excellent chanteur Alberto Garcia.
Entouré aussi par de très bons musiciens tels que le
percussionniste Cédric Diot et Rafael
Pradal à la guitare, Manolo Punto a
offert au public un voyage intimiste au travers
différents palos du Flamenco, s'exprimant au
travers d'une danse toute en subtilité et en
finesse. Un voyage qui fut très apprécié par le
public.
Jeudi
7 juillet
'
Enclave Valencia'
José Valencia,
Anabel Valencia
Cafe Cantante, à 19h30-1ère
partie
Distribution:
Chant:
José Valencia, Anabel Valencia;
Guitare: Juan Requena; Palmas:
Bobote, Juan Diego, Manuel Valencia
Le
clan Valencia triomphe sur la scène
d'Arte Flamenco
José Valencia,
un habitué du Festival Arte Flamenco
est revenu cette année, accompagné
par sa cousine Anabel Valencia
et par leur frère respectifs.
Lors de ce spectacle justement nommé
'Enclave Valencia', le jeune
chanteur a rendu un hommage au
quartier gitan de Lebrija, terre qui
a vu naitre de grands artistes tels
que Juan Peña « El Lebrijano » ou le
guitariste Pedro Bacán et
dans laquelle se trouvent ses
racines. C'est donc en famille qu'il
a chanté, accompagné par Juan
Requena à la guitare et par les
palmas de Juan Diego
et Manuel Valencia. Adopté
depuis toujours par les Valencia,
Bobote a complété cette
formation en agrémentant le
spectacle de ses palmas magistrales
et de sa danse toujours pleine de
fantaisie. José Valencia a
interprété plusieurs palos du
Flamencos dont une Solea,
complétant son répertoire avec des
styles de cante moins connus
et sa voix puissante et d'une
virtuosité technique hors pair a
captivé le public. Le
Martinete qu'il interpréta par
la suite fut poignant d'émotion. Ce
chanteur qui a reçu le prix de
l'artiste révélation de la Biennale
de Séville, en 2004, prouvait une
nouvelle fois au public montois son
immense talent et sa maestria.
Anabel venait pour la
première fois sur la scène du
Festival Arte Flamenco. Ayant
remarqué son talent, Sandrine
Rabassa, la directrice
artistique du Festival, a voulu lui
donner cette chance en l'accueillant
comme artiste invitée, dans ce
spectacle. Anabel s'est
lancée dans l' interprétation d'une
Seguiriya, accompagnée à la
guitare par Juan Requena. Son
cante très inspiré porté par
une voix puissante fut très
apprécié; les mains d'Anabel se
tordaient sur son ventre et son visage
expressif traduisait avec beaucoup
de clarté les émotions qu'elle
exprimait. Elle interpréta
merveilleusement la chanson 'Compromiso',
chanson dont nous connaissions la
version de Diego el Cigala.
Elle fut fortement applaudie et son
succès auprès du public prouva que
Sandrine avait vu
juste en l'invitant à participer à
ce Festival. Une fin de fiesta
por Buleria clôtura le spectacle
dans une joie communicative tandis
que le public fit une standing
ovation pour acclamer ces grands
artistes.
Farruco au Café Cantante
-2ème
partie
Distribution: Danse: Farruco; Chant: Pedro
Heredia Reyes « El Granaíno », Antonio Flores « Niño
de Pruna »; Guitare: Antonio Rey; Flûte: Juan
Parrilla; Violon: Bernardo Parrilla; Percussions:
Isidro Suárez Navas.
Farruco
ou la fulgurance du Flamenco
La deuxième partie de la soirée
s'annonçait particulièrement chaude avec l'arrivée
de Farruco, le grand danseur gitan, sur la
scène du Café Cantante. Le public ne
s'est pas trompé en acclamant ce jeune prodige du
Flamenco dès qu'il est arrivé sur scène. Il est le
petit fils de Farruco, le fils de la danseuse
La Farruca et frère du danseur Farruquito;
autant dire qu'il a reçu le Flamenco en héritage,
qu'il coule naturellement dans ses veines et que les
pulsations de son cœur sont a compás.
Rappelons aussi que Le maestroPaco de
Lucia l'a judicieusement choisi pour sa tournée
2010. Toujours au sommet de son art, dans
chacun de ses spectacles, Farruco sait
s'entourer de musiciens et de chanteurs de haut
niveau. En effet, ce soir là, il était accompagné
par les chanteurs Pedro Heredia Reyes'El
Granaino' et Antonio Flores 'Niño de Pruna',
par le talentueux guitariste Antonio Rey, par
Juan Parilla à la flûte et par Isidro
Suarez Navas aux percussions. Dans la pure
tradition de sa dynastie, Farruco a dansé
avec fougue et maestria, sur plusieurs
palos. Toujours à l'écoute du cante
et de la musique, Farruco dansait en
osmose avec son groupe. Au beau milieu du spectacle,
au rythme d'une Solea, il joignit ses mains,
ferma les yeux, plongé dans un état de concentration
extrême, d'énergie contenue; la sueur coulait sur
son front, sur ses joues. Puis il ouvrit les yeux et
s'élança dans une danse sauvage, explosive et pris
dans une transe, il bondissait puis martelait le sol
avec ses pieds et la terre semblait se ramollir sous
la force qui jaillissait de ses talons. La lumière
dégoulinait de ses mèches de cheveux, ses mains
s'était transformées en un battement d' ailes
d'oiseau qui nous emportait au cœur du duende!
quel bonheur! quel délice! le public donna la
réplique par une standing ovation, puis le chant
prolongea ses instants magiques. Nous connaissions
le talent de ce danseur, mais
l'intensité de ces moments qu'il a offert au public,
lors de ce spectacle, furent au delà de nos
espérances. Merci Farruco!
'Entre dos
mundos'
Groupe
Kanélé
Kanélé:
une inspiration entre tradition et modernité
Bodega à 21h30 et 22h45
Distribution: chant:
Olivier Martinez 'Kanélé'; guitare Flamenca: Olivier Morlans 'Mozo';
guitare Flamenca/guitare électrique: Philippe Elias 'Chaleco'; danse:
Floriane Bèges; Percussions: François Miniconi; contrebasse/basse:
Patrick Felicés
Quel
plaisir de retrouver le groupe Kanélé, lors de la soirée Bodega!
Nous avions découvert ce groupe l'été dernier, à Banyuls sur Mer; les
revoir, toujours aussi débordant d'énergie et d'envie de donner le
maximum au public, cela nous réjouissait d'avance. Provenant de
Perpignan, ce groupe a été crée il y a une dizaine d'années autour du
chanteur charismatique Olivier Martinez 'Kanélé'. D'origine
gitane, Kanélé grandit au son de la rumba et du Flamenco et c'est
dans ce contexte que ses influences musicales vont l'amener à tisser,
peu à peu, des liens entres des univers et des genres très différents.
Toutefois, en tant que gitan qui a été formé à la tradition du Flamenco,
Kanélé n'en demeure pas moins très attaché aux sources du
Flamenco et son univers musical se situe à 'Andalunya', une
terre qu'il a inventé, " entre el torro y el burró"("entre le
taureau et l'âne"), mascottes des deux cultures auxquelles il
appartient. Entouré par Olivier
Morlans 'Mozo'et Philippe Elias aux guitares, par François Miniconi
aux percussions et Patrick Felicès à la basse et contrebasse,
Kanélé a interprété les thèmes de son dernier album 'Entre dos
mundos' ('Entre deux mondes') avec beaucoup de talent et de
soniquete. Passant avec aisance de la profondeur du cante jondo
à l'ambiance festive de la Rumba ou du Tango Flamenco,
Kanélé a fait swinguer le public qui en redemandait. Sa danseuse et
épouse Floriane Bagès intervenait ponctuellement et son
baile puissant et très gitano envoutait le public. Saluons le
talent de ces artistes et des musiciens qui, quant à eux, ont apporté
toute la saveur mélodique et rythmique à cet ensemble qui mérite, de
toute évidence, que nous suivions leur actualité. De plus,
profitant de leur présence à Mont de Marsan, ce groupe au 'grand cœur' a
offert, le lendemain, un concert aux détenus du centre pénitentiaire de
Pémégnan... chapeau bas, Kanélé!
Dorantes,
le maestro du piano
Flamenco, au sommet du duende
C'est avec une
certaine émotion que David Peña
Dorantes,
le maestro du piano Flamenco, est entré sur la scène
du café cantante de Mont de
Marsan, suivi de la grande chanteuse Esperanza
Fernandez. En
effet, c'est dans ce même festival,
en 1996, qu'il avait donné
son premier grand concert.
Depuis,
sa carrière artistique a
littéralement explosée et sa vie est
désormais rythmée par les nombreux
concerts qu'il donne sur les plus
grandes scènes internationales.
Saluant le public avant de s'assoir
devant son piano à queue noir laqué,
David Dorantes a interprété
les thèmes de ses deux albums 'Sur'
et 'Orobroy', accompagné par
le talentueux contrebassiste cubain
Yelsy Heredia et par Tete
Peña
qui marquait admirablement le tempo.
David Dorantes captivait
l'auditoire avec sa musique aux
influences classiques et
contemporaines, tout en demeurant
résolument Flamenco.
Dorantes est issu d'une dynastie gitane
d'artistes Flamencos: son père est le
guitariste Pedro Peña
et son oncle n'est autre que le
légendaire chanteur El Lebrijano.
Pour Dorantes,
la transmission familiale du
Flamenco s'est donc faite sous les
meilleurs hospices. C'est chez sa
grand -mère, La Perrata,
qu'il commencera à jouer du piano,
dès l'âge de 6 ans et, plus tard, il décidera
de se vouer entièrement à cet
instrument en intégrant le
conservatoire de musique de Séville.
Avec cette double formation,
traditionnelle et classique,
Dorantes apporte sa vision
personnelle du Flamenco au travers
du piano et il réussit à imposer cet
instrument dans cet univers où le
cante est roi; son
ouverture d'esprit l'amène à
collaborer avec des artistes Flamencos
mais aussi avec des artistes d'horizons divers,
ce qu'il fait notamment dans son
nouvel album 'Sin muros' qui devrait
sortir à la rentrée
prochaineetdans
lequel Dorantes établit un dialogue
musical et interculturel avec
les artistes avec lesquels il
collabore.Lors de ce
spectacle, Dorantes interprète plusieurs
thèmes que le public reconnait
aussitôt, dont le magnifique 'Orobroy',
terme calo qui signifie
'pensée'. Tantôt sensuelle, tantôt romantique
et parfois sauvage, voire
indomptable et toujours imprégnée de
duende, la musique de Dorantes
envoûte et touche profondément
l'auditoire et lorsque, accompagnée
au piano, Esperanza
Fernandez chante l'hymne des
Roms 'Gelem Gelem' ('J'ai
voyagé, j'ai voyagé') thème issu de
l'album 'Recuerdos' de cette
cantaora, c'est toute
l'histoire du peuple gitan qui
ressurgit et des
larmes coulent sur les joues de
plusieurs d'entre nous ... oui, ce
soir là, le public et les artistes
ont vibré à l'unisson.
'Danzaora'
Rocío
Molina
Cafe Cantante-2ème
partie
Distribution: Danse
et chorégraphie: Rocio Molina;
guitare: Eduardo Trassierra; chant:
Joé Angel Carmona; Palmas: José
Manuel Ramos'El Oruco', Miguel Angel
Ramos 'El Rubo'.
Rocio
Molina: un talent extrême.
Vous l'auriez deviné... la
salle était comble pour
honorer ce rendez-vous avec la
danseuse prodige
Rocio Molina qui
présentait 'Danzaora', sa
nouvelle création, au public
Montois. Celle qui, à dix-sept ans, faisait
déjà partie de la compagnie de danse
de María Pagès puis qui
signait 'Entre paredes', sa
première création en 2005,
continuait à éblouir le public avec
ses propres
chorégraphies dans plusieurs
créations telles que 'Entre
paredes', 'El eterno
retorno' 'Turquesa como el
limón', 'Oro viejo' et
'Cuando las piedras vuelen'.
Elle reçoit en 2010 le prix National
de danse pour son interprétation,
pour "son apport au renouvellement
de l'art Flamenco et sa force comme
interprète, capable de manier avec
liberté et courage les registres les
plus divers". Rocio
a exploré la danse classique,
contemporaine, le jazz et danse
parfaitement sur tous ces styles,
mais c'est le Flamenco qu'elle a
choisi comme langage, pour exprimer
ses émotions et sa personnalité. Sa
danse est toujours en mutation,
autant lorsqu'elle répète en studio,
au minimum 5 heures par jour, que lorsqu'elle est sur scène.
Ainsi, plongée dans un état de constante
créativité, Rocio considère
l'espace scénique comme son
'laboratoire', lieu dans lequel des
choses nouvelles 'peuvent surgir' et
cela pour le plus grand bonheur du
public qui accueille chacune de ses
prestations comme un cadeau unique. Ce soir la, Rocío
a présenté une
danse venue du très profond de son
être. Baignant dans un halo de lumière
qui laissait deviner les contours de
sa silhouette, elle faisait vibrer
son corps et ses talons, arquant son
buste avec dignité. Son style
personnel et son ingéniosité ont
électrisé le public, tout au long du
spectacle. Rocio était accompagnée par
Eduardo Trassiera à la guitare, par le
chanteur José Angel Carmona, par
José Manuel Ramos 'El Oruco' et
Miguel Angel Ramos 'El Rubio'.
Fusionnant les styles, les époques
et les cultures dans une gestuelle
magnifique et un charisme hors du
commun et explorant souvent le thème
de la dualité, Rocio joue
avec les contrastes au travers d'une
ambiance tout en clairs-obscurs et
des changements successifs de
rythmes ainsi qu' une gestuelle
tantôt féminine et lascive, tantôt
masculine et puissante. En effet,
vers le milieu du spectacle, battant
la mesure avec un riqq, elle
exécute une magnifique Zambra,
accompagnée au oud par Eduardo Trassiera
puis, elle change de registre et se
lance dans une danse électrique,
utilisant alors la réverb pour créer
un écho et prolonger la rythmique de
ses taconeos et lorsqu' avec
ses musiciens, elle bat la mesure
sur un socle et développe cette
rythmique en exécutant des
mouvements qui n'appartiennent qu'à
elle, le public est totalement
subjugué par le génie de cette
danseuse. Olé Rocio!
Manuel Delgado y su grupo
Soirée Bodega (dans
la ville) à 21h30 et 22h15
Distribution:
Guitare: Manuel Delgado; Chant:
Alberto Garcia; Cajón: Cédric Diot ; Danse: Lorenzo Ruiz;
Contrebasse: Stephen Bedrossian
Manuel
Delgado ou le raffinement du toque
De nombreux
aficionados attendaient ce spectacle
avec impatience. En effet, outre la
présence du talentueux guitariste
Manuel Delgado, accompagné par
Alberto Garcia au chant,de Cedric Diot au
cajon et de Stephen
Bedrossian à la contrebasse, la
belle et talentueuse danseuse
Alejandra Gonzalez devait aussi
s'y produire. Malheureusement, pour
des raisons de santé, elle n'a pas
dansé et elle a été remplacée, à la
dernière minute, par Lorenzo Ruiz.
Celui-ci à relevé un défi
d'envergure. En effet, sans
répétition préalable avec le groupe,
Lorenzo a dansé dans les
règles de l'art, respectant
scrupuleusement les magnifiques
moments de 'cante' et
accompagnant celui-ci avec beaucoup
d'émotion. Originaire de Grenade et installé en France depuis l’âge de
16 ans, ses compétences artistiques
l'amènent à se produire sur scène
aux côtés des grandes figures du Flamenco.
Ses
chorégraphies révélaient une
maitrise technique évidente.
Saluons le
talent des musiciens et du chanteur
Alberto Garcia. Mention
spéciale pour Manuel Delgado,
guitariste natif de Barcelone etqui
réside à Paris depuis plusieurs
années. Une fois de plus, il a
ébloui le public avec ses
compositions musicales finement
ciselées qui apportaient du rêve et
de la magie à l'ensemble. Notons
aussi qu'en parallèle de ses
activités scéniques, Manuel
Delgado dispense des cours de
guitare dont la qualité est
officiellement reconnue.
Samedi 9 juillet
'Gaditanía'
Cantante gourmand
Cafe Cantante à
19 h 30
Distribution:
chant:
Mariana
Cornejo,
David
Palomar;
danse:
Juan
Ogalla;
guitare:
Ricardo
Rivera;
Palmas:
Diego
Montoya,
Javier
Katumba.
Escale
festive
à
Cadiz...
Lors
du
diner-spectacle
de
clôture
qui
eut
lieu
au
Café
Cantante,
Cadiz
était
à
l'honneur.
Ville
maritime
située
dans
le
“
Triangle
D’or”
du
Flamenco,
c'est
à
dire
dans
la
région
de
l’Andalousie
connue
comme
le
berceau
du
cante
Flamenco,
Cadiz
a vu
naitre
et
s'épanouir
de
grands
artistes
tels
que
La
Perla
de
Cádiz,
Pericón
de
Cádiz,
Manolo
Vargas
et
le
regretté
cantaor
Chano
Lobato,
décédé
il a
deux
ans
et
qui
était
l'un
des
grands
dépositaires
de
la
tradition
du
cante
Gaditan.
C'est
à
cette
'terre
de
la
joie,
de
l'air,
de
la
mer,
du
Flamenco"
que
plusieurs
artistes
ont
rendu hommage,
lors
de
cette
soirée
qui
réunissait
plusieurs
générations
de
chanteurs
gaditans
dont
la
doyenne,
Mariana
Cornejo,
assise
aux
côtés
du
jeune
David
Palomar
qui
incarnait
le
renouveau
du
cante
gaditan;
le
danseur
Juan Ogalla,
le
guitariste
Ricardo
Rivera
et
les
palmeros
Diego
Montoya
et
Javier
Katumba
complétaient
magnifiquement
cette
équipe.
Mariana
Cornejo
entrecoupa
ses
prestations
par
des
commentaires
intéressant
et
plein
d'humour
à
propos
de
sa
carrière
et
sur
les
artistes
qu'elle
a
côtoyé,
puis,
débordante
d'énergie,
elle
reprenait
son
tour
de
chant
avec
talent.
Juan
Ogalla
intervenait
par
moments;
sa
danse
pleine
de
sensibilité
et
de
poésie
fut
acclamée
par
le
public.
Ce
danseur
a un
belle
carrière
artistique
a
son
actif;
en
effet,
il a
accompagné
pendant
sept
ans
la
célèbre
danseuse
Cristina
Hoyos,
en
tant
que
partenaire
et
soliste
de
sa
compagnie
puis
il
créé
en
2001
sa
propre
compagnie
avec
laquelle
il
fait
le
tour
du
monde.
Gageons
que
nous
reverrons
très
bientôt
ces
artistes
sur
la
scène
française...
Fin de Fiesta
Agujetas
Berges de
la Midouze à 23 h 30
Distribution:
chant:
Agujetas;
guitare:
Antonio
el
Soto.
Du
Cante
jondo
en
guise
d'au
revoir
Héritier
du
surnom
de
son
père
qui
fondait
et
façonnait
les
aiguillages
(«agujas»)
ferroviaires
dans
sa
forge,
Manuel
de
los
Santos
Pastor
'Agujetas'
est
né à
Jerez.
Il
débute
comme
forgeron,
forgeant
également
son
chant
caractérisé
par
les
sons
noirs
et
profonds
que
son
père
Agujetas
el
viejo
lui
a
transmis,
dans
la
tradition
du
cante
de
Jerez.
C'est
ce
'monstre
sacré'
du
cante
qui
a
honoré
le
public
de
sa
présence
lors
du
spectacle
de
clôture
de
la
23
ème
édition
du
Festival
Arte
Flamenco.
Il
était
23h30,
samedi
9
juillet,
lorsque
Agujetas
arriva
sur
les
Berges
de
la
Midouze,
suivi
de
son
talentueux
guitariste
'Antonio
el
Soto'.
S'installant
sur
les
chaises
qui
les
attendaient,
Agujetas
et
Antonio
rassemblèrent
leur
énergie
puis,
accompagnée
à la
guitare,
une
voix
s'éleva.
C'était
le
chant
d'Agujetas
qui,
telle
une
déchirure,
fit
couler
de
la
douleur
et
du
désespoir
dans
la
nuit
Montoise.
Le
public,
situé
de
l'autre
côté
de
la
rive,
recevait
ce
chant
dans
le
recueillement,
ingérant
chaque
letras
comme
un
met
divin.
Cette
douleur
qu'il
chantait,
cette
violence
qui
émanait
de
son
cante
nous
plongeait
dans
les
entrailles
de
notre
propre
intériorité.
La
vie
et
la
mort,
l'amour
et
la
haine,
la
joie
et
la
peine,
double
facettes
d'une
même
piécette,
c'est
de
cela
qu'il
s'agissait
et
Agujetas
avait
la
voix
et
le
cœur
faits
pour
nous
chanter
cela
haut
et
fort
et
avec
beaucoup
de
talent.
Taillé
dans
le
roc,
son
chant
était
brut,
sans
fioriture,
archaïque
et
c'est
de
cette
manière
qu'il
touchait
son
auditoire
en
plein
cœur.
Il
chanta por
Seguiriya,
por
Solea,
puis,
martelant
le
fer
sur
une
enclume,
il
interpréta
un
Martinete
plein
de
jondura
et,
dans
ce
combat
avec
la
matière,
de
nouveau, il
sortit vainqueur.
La
vie
est-elle
plus
forte
que
tout?
c'est
ce
qu'il
semblait
dire
lorsque,
après
40
minutes
de
cante
où
il
avait
tout
donné,
Agujetas
se
dirigea
vers
la
voiture
qui
l'emmenait
à
son
hôtel
et
qu'à
son
passage,
il
nous
adressa
un
regard
pétillant
de
vie
agrémenté
d'un
sourire
complice.
Comme chaque année, Arte Flamenco
met aussi les arts visuels à l'honneur avec des
expositions de photos, des résidences d'artistes et
la projection de films.
Cette année, le public pouvait découvrir le nouveau
film 'Flamenco-Flamenco' de Carlos Saura,
film dans lequel le réalisateur rassemble toutes les
grandes figures du Flamenco, dans une scénographie
pleine de magieet dans laquelle la peinture
est à l'honneur. Arte Flamenco c'est
aussi des stages, des rencontres, des plateaux
d'expression artistique et la présence du flamenco,
partout dans la ville avec une programmation Off
'Paseo Flamenco' avec la labellisation de 12 lieux
restaurants, bars, discothèques de Mont de Marsan
qui proposent une programmations de professionnels,
d'amateurs et d'associations...le moment idéal pour
de faire de belles découvertes artistiques :
Rencontres
d'artistes:
Des stages
pris d'assaut
Cette année, les stages
organisés par Arte Flamenco ont été
pris d'assaut; En effet, 286 élèves ont
participé à ces stages et le Festival n'a pu
malheureusement répondre à la demande de
tous les stagiaires. Toutefois, l'équipe
d'Arte Flamenco promet d'augmenter la
capacité des stages pour la prochaine
édition. Les stages de
baile avec Maria Moreno,
Israel Galvan, Felipe Mato,
Mercedes de Cordoba, Carmen Rasero,
Luisa Palicio ont été très appréciés
par les stagiaires. Concernant la guitare,
Pierre Pradal était au rendez-vous,
comme chaque année, pour accueillir ces
fidèles stagiaires, tandis qu'Antonio Rey,
Michele Laccarino et Eugenio
Iglesias proposaient un apprentissage de
la guitare Flamenca aux aficionados.
Un stage de cajon avec José Carrasco
et des stages de Cante avec Alicia
Gil le grand chanteur Arcángel
ont attiré beaucoup d'élèves. Francisco
Morales 'El Pulga' proposait une
initiation aux compás et palmas
tandis que notre ami et talentueux artiste
Bobote revenait cette année encore
pour emporter les élèves dans ses fougueuses
pulsations pleines de maestria.
Une initiation à la danse
avait lieu à la Bodega, mercredi, à 11h.
Animée par Maria Mirande, elle enseignait
aux enfants quelques mouvements de base d'une manière ludique
et conviviale:
Une Flash-mob était organisé
par Israel Galvan, à l'issue du
stage qu'il a donné du 3 au 8 juillet;
nous pouvions découvrir cette
prestation qui rassemblait les 25
stagiaires, place Pitrac, à Mont de Marsan:
Expositions:
Exposition 'Mauvais garçons' de Christophe
Dabitch et Benjamin Flaoau Musée
Despiau-Wlérick de Mont de Marsan, du 4 au
29 juillet 2011
Les co-auteurs de la bande
dessinée intitulée 'Les mauvais garçons'
éditée chez Futuropolis ont présenté le
travail qu'il avaient réalisé l'année
dernière, lors du Festival Arte Flamenco,
alors qu'ils étaient en résidence. Une très
belle exposition réunit des letras
por Solea choisies et mises en scène par
Christophe Dabitch, et quelques planches
originales issues de l'ouvrage 'Les mauvais
garçons', des peintures et dessins du
peintre et illustrateur Benjamin Flao.
Notons aussi que Benjamin Flao
est l'auteur de la magnifique affiche de
cette 23 ème édition d'Arte Flamenco de
Mont de Marsan
Exposition 'Balada Flamenca',
photos de Jean-Louis Duzert, au Musée
Despiau-Wlérick, du 4 au 29 juillet 2011
Portraitiste talentueux,
Jean-Louis Duzert est photographe fidèle au
Festival Arte Flamenco. Lors de cette
exposition, il présente une sélection de ses
meilleurs clichés qui représentent les
grandes figures du Flamenco. Nous pouvons
aussi voir la photo originale mythique qui
représente les mains de Camaron de la
Isla, photo qui a apporté à
Jean-Louis Duzert une reconnaissance
internationale.
Exposition 'Amaya, Amargo et les autres...'
photos de Peter Knapp, au Café Cantante
Accueilli en résidence,
l'année dernière, le photographe Peter
Knapp expose le fruit de son travail
réalisé lors de l'édition précédente. Cette
exposition qui tenait au Café Cantante
présentait des clichés aux très grands
formats et nous pouvions reconnaitre
plusieurs artistes qui étaient à
l'affiche d'Arte Flamenco 2010.
Exposition Pilar Alabarracín, au centre
d'Art Contemporain Raymond Farbos
La plasticienne originaire de
Séville, Pilar Alabarracin, présente
cinq vidéos réalisées il y a plusieurs
années. Dans ses performances vidéos,
Pilar sollicite l'émotion du public et
la violence de son regard amène le
spectateur à réfléchir sur de nombreux
sujets tels que l'identité culturelle
andalouse, le rapport de domination, ou le
Flamenco. Un travail très particulier et
fort intéressant qui fait réagir le
spectateur.
Résidences d'artistes:
Depuis 3 ans, Arte Flamenco
invite des artistes en résidence à poser
leur regard sur ce Festival. Cette démarche
constituée de deux phases, la première étant
la phase d'immersion et de création et la
seconde étant l'exposition du travail
réalisé au cours de la première phase. Cette
année, Pilar Albarracín, était
l'invitée d'Arte Flamenco et du
Centre d'art contemporain Raymond-Farbos.
Interviews
Sandrine Rabassa, Directrice
artistique du Festival:
Lire
Nous remercions aussi tous les artistes qui ont
illuminé le Festival. Merci à tous les
aficionados et artistes que nous avons eu le plaisir de revoir ou
de rencontrer, à Maïté Gamoy 'La Flamenquita' et ses sœurs,
à Christine Pascault, à Manuel Delgado, Alejandra Gonzalez, Christelle
Guillemain, Cristo Cortes...