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Reportage sur le spectacle

'Promenade à l'ombre de la lune'

vendredi 21 janvier 2011

au Théâtre de la Reine Blanche, Paris

Texte: Isabelle Jacq 'Gamboena'

Photos: Alain Jacq

C'est dans le Théâtre de la Reine Blanche, en plein cœur de Paris, qu'a eu lieu, durant trois soirées consécutives, la représentation "Paseo a la sombra de la luna" ("Promenade à l'ombre de la lune"), spectacle de poésie en langue espagnole, musique et danse flamencas, de la compagnie Zorongo, .

A la vue du  programme de la soirée et de la qualité des artistes qui se réunissaient sur scène pour cette 'Promenade à l'ombre de la lune', cette invitation au voyage était plutôt attrayante et le public n'a pas été déçu du voyage;  il a même été comblé...  A l'origine de cette création, Luis Jimenez, comédien et metteur en scène; il  débute le spectacle en disant le poème 'Canción tonta' de F. Garcia Lorca. Accompagné par le guitariste Manuel Delgado, par Georges Porqueras aux percussions et Alexis Drossos aux saxophone, Luis Jimenez nous parle de l'homme, depuis son enfance jusqu'à l'âge mur, en passant par les différentes phases de la vie: l'enfance, l'adolescence, la maturité et la vieillesse, au travers des poèmes espagnols qui suivent cette chronologie implacable, retraçant la traversée de tout individu avec son lot de joies et de douleurs, de rêves et de désillusion. Parler de la destinée de l'homme nécessite d'évoquer celle de son alter ego, la femme, qui est présente, pendant tout le spectacle, au travers un masque énigmatique, en fond de scène.  Les jeux de lumières garantissent aussi la présence féminine. En effet, le masque  s'éteint lorsque la belle danseuse Fuensanta Morales illumine la scène par sa danse. Puis, lorsqu'elle disparait, le masque reprend vie en s'éclairant, à son tour. Luis Jimenez a opté pour une mise en scène sobre et sans redondance, ce qui est un choix judicieux. Avec talent, il nous ouvre au monde de Garcia Lorca, de José Hierro, de Leon Felipe, Rafael Alberti, M'Hammed Al-Ghuzzi et d'autres grands poètes avec sa voix qui illumine les textes, leur donnant corps et âme, d'une manière puissante et époustouflante. La musique et la danse Flamencas fusionnent dans cette traversée poétique où la scène devient, pendant une heure, le réceptacle de toute la destinée humaine. Saluons la qualité de la musique et, plus particulièrement, les compositions de Manuel Delgado qui joue, avec sensibilité et virtuosité, ses thèmes por Alegrias, granaina, Seguiriya, Solea et Rumba avec un magistral solo au rythme d'un Fandango. A noter aussi le talent de la danseuse Fuensanta Morales qui intervient ponctuellement et toujours au juste moment, interprétant les textes avec ses propres chorégraphies, accompagnée en musique par la guitare et les percussions ou par le didjeridu, étrange instrument à vent qui provient d'Australie. Interprétant la 'Casada infiel' de Garcia Lorca, Fuensanta se faufile entre les musiciens puis revient au devant de la scène et exécute une danse hypnotique au rythme d'une Solea por Buleria, pieds nus, et vêtue d'une robe originale et vaporeuse, allant à chaque instant plus profondément encore dans le sens du poème. Un dialogue intime s'installe entre le texte, la musique et la danse et, pendant tout le spectacle, nous ressentons cette belle respiration entre les différentes disciplines artistiques. La représentation se termine avec le poème intitulé "Versos sueltos" de Garcia Lorca Luis s'exclame 'Si me muero, deja el balcon abierto' ('si je meurs, laissez la fenêtre ouverte'); belle note d'espoir que Luis prolonge en distribuant des roses rouges au public tandis que Fuensanta danse une Rumba, palo  festif par excellence.

 

Interview de Luis Jimenez: lire

Visiter le site Web de la compagnie 'Zorongo': www.zorongo.com