Organisée par le
Conseil Général des Landes, la 24 ème édition d'Arte Flamenco de
Mont de Marsan s'est déroulée du 2 au 9 juillet 2012,
transformant cette ville landaise en capitale andalouse au
travers d'une ambiance Flamenca, des stages de danse, chant, cajon, guitare et
palmas,
des rencontres d'artistes, des expositions, des spectacles et des animations
diverses dans toute la ville. Avec une programmation artistique signée Sandrine Rabassa, l'excellence était une nouvelle fois au
rendez-vous, faisant la part belle au Flamenco traditionnel et à la
culture gitane tout en ouvrant sa programmation aux artistes
émergents et aux tendances nouvelles.
Lors de
l'inauguration qui a eu lieu lundi après midi au Musée
Despiault Welrick, le Président du Conseil Général, Henry Emmanuelli,
a déclarée ouverte la 24ème édition du Festival Arte
Flamenco, suivi du
Directeur Général d'Arte Flamenco, François Boidron. Celui-ci a
rappelé les grandes lignes du Festival au travers d'un discours qui fut suivi
d' un échange convivial avec le public, autour d'un buffet.
Cette année, l' invitée d'honneur
du Festival était la Déesse de la danse, Manuela Carrasco.
Elle a imprégné les lieux de sa présence magnétique et a
prodigué son enseignement lors d'un master
class qu'elle dirigeait durant toute la semaine, stage qui fut
suivit d'un spectacle durant lequel elle déploya toute sa
maestria.
Le public avait répondu présent à tous les rendez-vous Flamencos,
autant à
l'extérieur, pour le
flamenco de rue, que dans divers lieux où se déroulaient la
programmation off ainsi que lors des soirées au Café Cantante qui ont fait salle comble. Retour sur cette édition
gorgée d'émotions fortes, de découvertes et de grands moments
Flamencos prodigués par les meilleurs artistes Flamencos de la
scène actuelle.
N.B.:
Nous relatons uniquement les évènements auxquels nous avons
assistés
Lundi 2 juillet
METÁFORA
- Ballet Flamenco de Andalucía avec Pastora Galván et Rocío Molina
(artistes invitées)
Espace François
Mitterrand à 19h30
Distribution:
Chorégraphie: Rubén Olmo; Baile: Rocío Molina, Pastora Galván; Solistes:
Patricia Guerrero, Eduardo Leal; Danse: Sara Vázquez, Ana Agraz, Marta
Arias, Mónica Iglesias, Maise Márquez, Juan Carlos Cardoso, Ángel Fariña,
Fernando Jiménez, Álvaro Paños; Chant: Fabiola, Manuel « El Zambullo »;
Guitares: David Carmona, Manuel de la Luz; Percussions: David « Chupete
»
Metáfora: quand la danse devient une métaphore
de la pensée...
Le Ballet Flamenco d'Andalucia a ouvert le Festival avec "Metafora",
un spectacle crée par Ruben Olmo et dans lequel la danse devient
la métaphore de la pensée, d'une pensée soustraite à toute idée de
pesanteur.
En effet, dans un décor évoquant un palais andalou, les
arabesques de l'architecture répondent aux lignes aériennes et
vaporeuses des corps des 9 danseurs qui interprètent plusieurs
chorégraphies parfaitement synchronisées et d'un haut niveau technique.
Il faut dire que le ballet Flamenco d'Andalucia se produit depuis
plusieurs années sur les plus grandes scènes internationales et que,
initialement mené par la légendaire Cristina Hoyos, celle-ci a transmis
la direction a Ruben Olmo qui signe
sa première création au travers de ce ballet. Accompagnés par le chant
de Fabiola et celui de Manuel "El Zambullo",
les danseurs semblent être mus par le souffle de leurs voix qui
ondule dans l'air, soulevant harmonieusement leur
corps et l'étoffe des robes d'organza bleus. Quelle harmonieuse
respiration! Au travers de leur danse, les solistes Patricia Guerrero et Eduardo Leal réalisent une allégorie à la vie; les corps dansant
jaillissent du sol et s'élèvent au son des
guitares de Daniel Jurado et Manuel de la Luz,
tandis que le
percussionniste David Chupete apporte la rythmique à l'ensemble.
De ces corps surgit aussi la mémoire, celle des maitres dont Ruben
Olmo rend un vibrant hommage, faisant allusion aux personnalités
telles qu' Angel Pericet ou Pilar Lopez. Tout au long du
spectacle, les danseurs explorent les palos du Flamenco et font une échappée vers
l'école bolera en passant par des formes de danses plus contemporaines.
Dans ces chorégraphies exécutées par des danseurs aux silhouettes
éthérés, apparaissent d'une manière ponctuelle Pastora Galvan
puis Rocio Molina, deux danseuses invitées
spécialement pour cette prestation montoise. La légèreté de l'ambiance
est aussitôt aspirée par leur danse respective qui nous ramène à une
matière plus dense, à une énergie puissante et tellurique, créant ainsi
un beau contraste entre les différents moments du spectacle. Un très
beau solo de Ruben Olmo révèle aussi les deux types d'approches
artistiques qui caractérise son style: celle du danseur classique
et celle du danseur flamenco.
Mardi 3 juillet
1ère partie
: "Sorda, flamenco puro en lengua de
signos" La Niña de los Cupones
au
Cafe cantante à 19h30
Distribution: Danse: Mariángeles
Narváez Anguita « La Niña de los Cupones »; Chant:
El Niño de Elche; Guitare: José Tudela; Palmas et
danse: Jésús Herrera (collaboration spéciale)
La Niña de los Cupones
ou le langage du cœur
Une danseuse au beau milieu de la scène bougeant ses mains, dans le silence des mots: c'est La
Niña de Los Cupones qui raconte son histoire et
le moment où elle devenue sourde. Ses mains
traduisent en langue des signes des mots qu'elle
n'entend plus. Ils se sont volatilisés, ils ont
disparut définitivement quand elle avait 6 ans, à la
suite d'une problème médical. Devenue totalement
sourde d'une oreille tandis qu'avec l'autre, elle
n'entend pas les sons inférieurs à 30 décibels, elle
s'est mise à vivre sans les sons, sans les mots,
mais s'est-elle soustraite du monde pour autant?
en fait, dans l'épaisseur de sa douleur et du
silence, elle s'est frayée un chemin au travers de
la danse Flamenca et, diplômée de danse de l'école
de Séville, son parcours l'a amené à un univers plus subtil: celui de l'essence
des sons, de la source des mots. En effet, bien
qu'elle n'entende pas les
sonorités, elle en perçoit les vibrations avec sa
peau et avec son cœur, et cela avec une acuité telle
qu'elle entre en communication directe et profonde
avec le monde qui l'entoure. Sa différence,
elle en a fait une force qui l'oriente vers un style de danse très personnel. Mêlant la langue
des signes à sa danse, elle exprime magnifiquement
ce que son âme contient et, sur scène, la Niña de
los Cupones éblouit par la force de son
interprétation et par la richesse des émotions
qu'elle transmet.
Accompagnée par le guitariste José Tudela et
par Jesus Herrera aux palmas et à la
danse, La Niña de los Cupones est en symbiose
profonde avec ses musiciens et avec le chanteur
El Niño de Elche avec lequel elle établit un
dialogue sensible entre la langue des signes et la
voix. La Niña de Los Cupones
interprète merveilleusement plusieurs palos
dont une Buleria, un Tango et une
Guajira. Dans ses chorégraphies, elle intègre
une gestuelle propre à la langue des
signes , ce qui génère des mouvements totalement inédits dans la danse Flamenca,
signes qui
s'accordent avec son baile et qui deviennent une
source d'inspiration infinie pour elle; ces
moments sont ponctués par la danse de Jesus
Herrera dont chaque intervention est très
remarquée. Lorsque, en hommage à Camaron de la
Isla, la Niña de los Cupones s'assoit et,
tout en traduisant les paroles dans la langue des
signes, elle accompagne, avec le mouvement de ses
lèvres, la voix de Camaron provenant d'un
enregistrement sonore, le public est totalement
bouleversé par l'intensité de ce moment d'une
profondeur et d'une force exceptionnelles!
2e partie: A tiempo La Tremendita et Rocío Molina (artiste
invitée)
au Café Cantante à 21h
Distribution: Chant:
Rosario La Tremendita; Danse: Roció Molina; Guitare: Salvador
Gutiérrez; Palmas: Bobote, José Manuel Ramos « El Oruco »
Rocio Molina et la Tremendita
au sommet de leur art
La deuxième partie du spectacle est consacrée à la chanteuse
sévillane Rosario la Tremendita. Présentant les thèmes de son
premier album "A tiempo" aux côtés de la grande danseuse
Rocio
Molina qui a obtenu le prix Nacional de Danza en 2010, elle interprète un répertoire de cante Flamencos
traditionnels tout en insufflant un style novateur dans sa
manière de chanter. Fille du cantaor José El Tremendo, La
Tremendita baigne dès l'enfance dans le Flamenco et accompagne son père lors de
ses prestations, d'où sa connaissance profonde des
racines du cante Flamenco. Entourée par le guitariste
Salvador Gutiérrez, et par Bobote, José Manuel Ramos « El Oruco »
aux palmas, La Tremendita fait vibrer les cœurs par son chant
plein d'émotions et sa magnifique voix reconnaissable entre toutes.
Dans ce spectacle, le public assiste à un véritable face a face
entre
la voix de La Tremendita et la danse de Rocio Molina. La voix se
mêle aux percussions des pieds et lorsque, vêtue d'une robe à
dentelle, Rocio monte sur un caisson dont elle
martèle tour à tour chacune des faces avec ses taconéos endiablés
accompagnant le chant de La Tremendita, l'originalité de ce
moment et la virtuosité de la prestation impressionnent le public.
Puis, pleine d'une énergie solaire, telle une lionne, Rocio parade,
affublée d'un chapeau, elle fanfaronne, trouble et envoute avec ses
déhanchés lascifs, suivis de marquages plus vifs et percussifs,
jouant avec le rythme, oscillant entre la mollesse et la rapidité,
elle emporte la musique et le chant dans ce tourbillon de feu que
Bobote attise de plus belle avec ses palmas. Quelle
créativité! La Tremendita et Rocio se sont assurément
bien trouvées. L'une et l'autre au sommet de leur art, elles
préparent ensemble un spectacle pour le mois d'octobre prochain,
pour la sortie du prochain album de La Tremendita intitulé
'Fatum', qui se traduit par
'le destin' en latin. La Tremendita assure que cet album sera
encore plus moderne et plus Flamenco que le précédent...nous
reviendrons prochainement sur cette actualité.
Mercredi
4 juillet
Los Músicos de Brenes
Compagnie Buho y Maravillas
au
Théâtre municipal à 15h30
Distribution: Acteurs: Irahi Romero, Daniel Carrasco; Groupe de
flamenco: Los Tres Buleros; Chanteuse marionnettiste: Carmela La
Chocolata; Danseuse marionnettiste: Cati; Chant: Juan Murube;
Guitare: Ruben Silva; Direction et dramaturgie: Juan Luis Clavijo,
Jesualdo Díaz; Assistant plasticien: Jorge Megia.
Buho y Maravillas : quand les
marionnettes font du Flamenco
Mercredi après-midi, la compagnie Buho y Maravillas investit la
scène du Théâtre Municipal pour présenter "Los Músicos de Brenes",
un spectacle familial inspiré du conte des frères Grimm, et dont
l'histoire, riche d'enseignement, souligne l'importance de
l'expérience et de la place des anciens dans la société.
Des acteurs, un groupe de Flamenco et des enfants participent à ce
spectacle dont la mise en scène, très originale, mêle avec
beaucoup de fraicheur le monde du Flamenco à celui des marionnettes.
Comme dans la plupart des fables, les personnages principaux sont
des animaux; ceux -ci sont représentés par de superbes marionnettes
à fil qui, dans la première partie du spectacle, sont maniées par
des enfants issus de deux classes de l’école primaire de
Saint-Sever. De novembre 2011 à juin 2012, ces écoliers
avaient participé à des
ateliers de sensibilisation qui étaient
proposés dans leur école et qui étaient animés par 3 artistes
de la compagnie. L’objectif était d’initier les écoliers à l’univers
du flamenco par une approche ludique et sensitive. Rendant compte de
leur expérience, ces enfants présentent pour la première fois ce
spectacle au public. Habillées de robes rouges à pois, les fillettes
font des palmas et chantent des letras flamencas,
tandis qu'un groupe de garçons manie avec beaucoup de dextérité de
très jolies marionnettes. Le public est ému par ces acteurs et
aficionados en herbe qui réalisent une très belle prestation et qui,
par moment, un peu impressionnés, écarquillent tout grands leurs
yeux pour apercevoir une fraction de seconde, dans la salle, papa et
maman qui les encourage avec un sourire d'approbation. Ces enfants
chantent merveilleusement bien en espagnol, langue qu'ils découvrent
avec beaucoup de plaisir. Pour certains d'entre eux, cette
expérience leur a donné l'envie d'apprendre les sévillanes et la
langue de Cervantés ...pour le plus grand bonheur des parents. La
deuxième partie du spectacle se poursuit avec les artistes
Flamencos et les acteurs de la compagnie qui ne manquent pas de
talent et d'humour. Saluons l'originalité et la fraicheur de ce
spectacle qui a conquis les petits et les grands.
Spectacle de rue
"Bobote y su gente" de
la Compagnie Flamenca Bobote
Esplanade du Midou à 18 h 30
Distribution: palmas, compas,
danse: Bobote; chant: Juan José Amador; guitare:
Eugenio Iglesias; danse: Manuela Vargas; percussions:
José Carrasco.
Bobote et son génie...
Le nom
de Bobote résonne dans toutes les oreilles du mundillo
Flamenco car, en plus d'être le palmero
le plus
demandé (nous l'avons vu sur scène durant tout le
Festival), cet artiste de renommée
internationale excelle aussi dans la danse et
lorsqu'il se lance dans une pata por
Buleria, les bailaores et
les musiciens font naturellement un cercle autour de
lui, et c'est l'ambiance assurée! C'est ce qu'il
nous a montré une nouvelle fois dans son spectacle
de rue "Bobote y su gente" où il était accompagné
par le guitariste Eugenio Iglesias, par la
danseuse Manuela Vargas, par Juan José
Amador au chant et par José Carrasco aux
percussions. Bobote a grandi dans le quartier
Gitan de Poligono Sur et très tôt il a
forgé son art en dansant et faisant les palmas avec
tous ses amis comme El Torombo, la famille
Amador, et tous ceux qui comme lui, sont devenus des artistes de renom. Le célèbre danseur
Israel Galvan le sollicite régulièrement pour
l'accompagner aux
palmas et même
au baile.
Lors du spectacle "Bobote y su gente",
bien qu'il laisse une place honorable à tous ces
artistes, il a capté l'attention du public pendant
une bonne partie du spectacle. Son charisme, sa
manière d'exprimer la jondura
du Flamenco authentique dans ses moindres attitudes,
sa gouaille inimitable lorsqu'il lui prend l'envie
de mettre de l'ambiance, voila ce qui se rajoute à
sa maestria...pour
les aficionados,
sachez qu'il prépare une nouvelle création
dans laquelle il sera accompagné de nombreux artistes, et
non des moindres. Cette création sera présentée à la
Biennale Flamenco de Séville, en septembre
prochain....à bon entendeur, salut!
"Homenaje a los grandes" La Farruca
au Café Cantante à 20h
Distribution: Danse: La Farruca, Manuel « El Carpeta
»; Chant: Pedro Heredia « El Granaino », Fabiola Pérez, Mara Rey;
Guitare: Juan Requena; Piano:Pablo Rubén Maldonado; Palmas: Octavio
Lozano
La Farruca ou le rendez-vous des grands
Rosario Montoya Manzano « La Farruca » a présenté, au
public montois, sa
nouvelle création, "Homenage a los grandes",
mercredi soir, aux côtés de son fils cadet, Manuel "El Carpeta".
Si La Farruca décide de rendre hommage aux
grands, en cette période de sa vie où elle a atteint une véritable maturité artistique, c'est qu'elle sent que le moment est
venu, pour elle, de se tourner vers le passé et d'exprimer sa
reconnaissance envers tous ceux qui ont apporté beaucoup à cet art
et qui ont laissé, dans leur sillage, une empreinte telle qu'elle
constitue les fondations du Flamenco. Ces artistes, que l'on a
parfois tendance à oublier, ils sont nombreux ;« Pour
pouvoir se souvenir de tous les
ancêtres, de tous les phénomènes
de la nature, il faudrait être
un Dieu. Ceux que je vais
évoquer sont ceux qui sont dans
mon cœur ; je pense pouvoir
transmettre quelque chose d’eux
», expliquera La Farruca.
C'est ainsi qu'elle leur rend un vibrant hommage au travers d'un spectacle
d'une rare intensité. Accompagnée par Pedro Heredia « El Granaino »,
Fabiola Perez et Mara Rey au chant, par le guitariste
Juan Requena, par le pianiste Pablo Rubén et par
Octavio Lozano aux palmas,La Farruca interprète une
série de palos parmi lesquels nous citerons une Buleria,
une Seguiriya,une Solea et une Alegria, accompagnée par le
cante jondo de Pedro El Granaïno, et au fur et à mesure
de son baile, de grandes figures du Flamenco ressurgissent
dans notre mémoire et leur esprit semble flotter au dessus de la
scène: Lola Flores, Camaron de La Isla, La perla,
Fernanda de Utrera, Matilde Coral et bien d'autres
ressuscitent au travers de ses chorégraphies. Lorsque, vêtue d'un pantalon blanc, La Farruca se lance dans
un baile étourdissant faisant résonner ses taconeos et ses
castagnettes, comment ne pas se remémorer de la divine Carmen
Amaya ? et lors de l'interprétation de la Zambra
merveilleusement accompagnée au piano par Pablo Rubén, c'est à
Manolo Caracol
auquel La Farruca et Pedro font indéniablement
allusion. Quand El Carpeta apparait sur scène et s'immobilise
quelques minutes, vêtu comme son grand-père El Farruco tandis
que la photo du
maestro apparait sur l'écran en fond de
scène, quelle belle représentation de la transmission familiale!
ponctuant le spectacle, les voix des chanteuses Fabiola et de Mara Rey
sont aussi très appréciées. Quant à La Farruca, rappelons
que, pour elle, le Flamenco est avant tout une histoire de famille
et que cet art coule depuis toujours dans ses veines de Gitane
Canastera. Son père, le légendaire Farruco, lui a transmis
tous les secrets du Flamenco et c'est à l'âge de 13 ans qu'elle est
montée pour la première fois sur scène et c'est Camarón de
la Isla qui l’accompagnait au chant lors d’un spectacle à Camas.
Depuis, elle a partagé la scène avec les plus grandes figures du
Flamenco dont ses enfants,
Furruquito et Farru. Le plus jeune, Manuel El Carpeta,
qui l'accompagnait ce soir là, a lui aussi, un bel avenir devant
lui. En effet, à 14 ans, il possède déjà un don pour la
direction artistique et une technique irréprochable issue de l'école
des Farruco. Il accompagna sa mère avec beaucoup de
talent et, tout comme La Farruca, il a
soulevé les applaudissements du public, à plusieurs reprises,
pendant le spectacle et c'est avec une standing
ovation que celui-ci s'est terminé.
Jeudi 5 juillet
1ère partie
: Juan Ramón Caro, Eduardo Trasseira
et Ana Perez (artiste invitée)
au Café Cantante à 19 h 30
Distribution: guitare: Eduardo Trasseira,
Juan Ramón Caro; basse: Pablo Pradas; chant: Ana Mari
Crtés, Juan Jose Amador hijo; percussions: Andrej
Vujlcic, David Dominguez; danse: Ana Perez; palmas: Ana
Mari Cortés, Bartolo.
Juan Ramón Caro, Eduardo Trasseira
et Ana Perez: des étoiles montantes dans le
firmament montois
Rafael Riqueni
était initialement
prévu pour la première partie de cette soirée, mais,
pour des raisons de santé , il n'a pu être présent; il a
donc été remplacé par les guitaristes
Juan Ramon Caro
et
Eduardo Trasseira.Juan Ramon a débuté le
spectacle en interprétant quelques magnifiques thèmes de
son nouvel album "Rosa de los vientos". Né à Barcelone,
Juan Ramon est aussi brillant dans l'accompagnement du
cante et du baile que dans la position de soliste et de
compositeur. Il a travaillé avec les grandes figures du
Flamenco telles qu'Enrique Morente, Miguel Poveda,
Arcangel et la danseuse Belen Maya,
pour ne citer qu'eux. Ce soir là, il a offert au public
un bel aperçu de son talent et de la finesse de son
toque. Le
Festival Arte Flamenco
aime aussi faire la place aux talents émergeants.
C'était le cas de la danseuse d'origine marseillaise
Ana Perez
qui, en tant qu'artiste invitée, a investi la scène au
rythme d'une Solea, accompagnée par
Juan Ramon.
Belle et captivante, cette jeune danseuse
métisse capverdienne, antillaise et espagnole,
réside à Séville, depuis quelques années. Elle avait retenu l'attention
deCristina Hoyos
qui lui avait proposé d'intégrer sa
compagnie, pour le spectacle "Poemas del
cante jondo", que nous avions eu le plaisir
voir à Paris, en novembre 2011.
A 21 ans,Ana Pérez a déjà un style qui lui est propre et
une signature très personnelle et, ce soir là, elle a
ébloui le public montois par sa grâce et l'expressivité
qui émanait de son baile.
2e partie:
"De Santiago a la
Plazuela" À la mémoire de Moraíto Chico. La
Macanita, Jesús Méndez et María del Mar Moreno(artiste
invitée)
au Café Cantante, à 21h
Distribution:
Chant, Tomasa Guerrero « La Macanita », Jesús Méndez;
Danse: María del Mar Moreno; Guitare: Manuel Valencia,
Santiago Moreno; Palmas: Macano, Chicharo
"De Santiago a la
Plazuela" ou la magnificence ducante et du baile de Jerez
Présenté
en 2ème partie de la soirée, le spectacle "De Santiago a
la Plazuela" mettent à l'honneur la cantaora
Tomasa Guerrero'La Macanita', originaire du
quartier de Santiago et le cantaor Jesus
Mendez provenant du quartier de la Plazuela qui nous
livrent tour à tour l'essence d'un art dont ils sont les
dignes héritiers, appartenant chacun à une famille
gitane où le Flamenco se transmet de génération en
génération. Le baile de Jerez est aussi
magnifiquement représenté par la danseuse Maria del
Mar Moreno, issue également de l'école
traditionnelle de Jerez. Ce spectacle, ils le dédient au
grand guitariste Moraïto Chico, décédé en août
2011. Lors de 22ème édition du Festival Arte Flamenco,
Moraïto avait donné
récital d'une qualité exceptionnelle, accompagné,
entre autre, par Jesus Mendez. Cette année là,
La Macanita était prévue au programme, mais pour des
raisons familiales, elle n'avait pu participer à cette
édition. C'est donc avec beaucoup d'émotions que La
Macanita et Jesus Mendez se sont rassemblé
autour de la mémoire de leur ami proche, accompagnés par
les talentueux guitaristes Manuel Valencia et
Santiago Moreno et par Macano et Chicharo
aux palmas. Le spectacle a débuté por
Martinete puis Jesus Mendez a interprété
d'autres chants classiques de sa terre dont une Solea
por Buleria , merveilleusement accompagné à la danse par
Maria del mar Moreno. Rappelons que Jesus animait un stage de
chant durant toute la semaine, dans le cadre du Festival
Arte Flamenco, stage de cante dont Arcangel
avait été le précurseur, l'année dernière, et qui
constituent une des nouveautés du Festival. De plus,
Jesus Mendez prépare un album qui devrait sortir en
septembre et dans lequel il compte sur la participation
de plusieurs artistes, dont les guitaristes Antonio
Rey et Diego el Morao. Lors de cette
représentation,une Seguiriya et une
Buleria complétèrent le répertoire de Jesus
Mendez qui livra un chant sensible et plein de
duende, dont la profondeur nous rappelle celle de sa
tante qui n'est autre que La Paquera de Jerez. Le spectacle s'est
poursuivi avec le magnifique cante de La Macanita,
chanteuse
considérée comme l'authentique successeur des vieilles
chanteuses de Jerez. Lorsque Maria del Mar Moreno
et La Macanita exécutèrent un duo, cet échange
fut d'une intensité exceptionnelle. Dotée d'une
sensualité et d'une féminité extraordinaires, Maria
del Mar est une danseuse et une chorégraphe qui
allie parfaitement danse flamenca traditionnelle et
scénographies contemporaines. Sa prestation témoigne de
la force de la tradition et de sa capacité d'adaptation
et de renouvellement de son baile.
Quant à La Macanita, sa voix chaude et voilée
délivrait le Flamenco le plus pur, soulevant l'âme et
touchant le public en plein cœur. La fin de
fiesta fut à l'image de la personnalité de ces
artistes:
forte et chaleureuse.
Vendredi 6 juillet
1re partie:
"ENcantaDOS" David Lagos et Miguel Soto
« El Londro »
au Café Cantante,
à 19h30
Distribution: Chant: David Lagos, Miguel Soto « El Londro »; Guitare: Alfredo Lagos
David Lagos
et Miguel Soto "El Londro": un pur enchantement...
Considéré comme la base du Flamenco, le cante
est pourtant rarement programmé en France sans
l'intégration du baile dans un spectacle car les programmateurs estiment que le cante est
moins accessible que le baile, qu'il s'adresse
donc d'avantage aux connaisseurs, aux aficionados
et que sans la présence du baile, il
risque de refroidir un certain public. Néanmoins,
Sandrine Rabassa en tant que véritable aficionada
se fait un point d'honneur à programmer, chaque année,
un spectacle uniquement de cante. C'était le cas
pour le récital extraordinaire d' Agujetas, l'année
dernière, sur les berges du Midouze. Cette année, le
spectacle "ENcantaDOS" présenté au Café
cantante offrait au public un authentique récital de
cante de Jerez avec David Lagos et Miguel Soto
« El Londro ». Celui-ci a débuté le récital en
interprétant une Peterena. Originaire de Jerez,
ce cantaor avait participé à plusieurs projets
discographiques tels qu'"Aroma" de José Luís
Montón, "Sendero de lo Imposible" de
Santiago Lara ou "Diapasión" de Chicuelo.
En 2010, il a sorti son premier album solo intitulé
"La Luna de enero", travail discographique salué par la
critique. Faisant suite au cante d'El Londro, David Lagos
a interprété divers palos dont une Alegria, un
Seguiriya, une Solea et une Buleria, ces derniers
étant les palos caractéristiques de sa terre de
Jerez. Accompagné par son frère, le talentueux
guitariste Alfredo Lagos, il a chanté un
répertoire issu d' "El espejo en que
me miro", son premier album sorti en 2009.
David Lagos possède une voix vigoureuse dont émane
beaucoup d'émotions. Plus connu comme accompagnateur des
grandes figures du Flamenco telles qu' Israel Galvan
et Eva La Yerbabuena, il a développé, en
parallèle, une carrière de "cantaor P'alante".
Même si son répertoire de cante classique se
réfère à des maitres comme
Antonio Chacon, il compose plusieurs des letras
qu'il chante admirablement. Dans le duo avec El Londro,
ces cantaores étaient tous deux très inspirés et
ensemble, ils se sont exprimés avec un profond respect
mutuel. Ces artistes ont conquit le public par
leur talent certain.
2ème
partie
"Suspiro
flamenco" Manuela Carrasco
Distribution :
Danse:
Manuela Carrasco, Rafael de Carmen,
Óscar de los Reyes, « El Choro »; Chant:
Enrique el Extremeño, Pepe de Pura,
Emilio Molina; Guitare, Joaquín Amador,
Paco Iglesia; Percussion: José Carrasco
Manuela
Carrasco triomphe sur la scène d'Arte
Flamenco
Invitée d'honneur de
cette 24ème édition d'Arte Flamenco,
Manuela Carrasco a présenté son spectacle
"Suspiro Flamenco", un
moment très attendu par le public, et c'est dans une salle
bondée que le spectacle a débuté, en
deuxième partie de la soirée. Danseuse
autodidacte, Manuela Carrasco est
née à Sévilleetmène
depuis plus de 40 ans une carrière
artistique impressionnante. Surnommé "La
déesse du Flamenco" depuis ses débuts du
fait de sa beauté, sa présence
hiératique et de la force de son
baile Gitan, Manuela affirme
un style de baile traditionnel,
sans concession, et modelé par son amour
pour le Flamenco. Tout au long de sa
carrière artistique, elle a collaboré
avec les plus grands artistes tels que
Camaron de la Isla et son
apparition dans le film
"Flamenco" de Carlos Saura
et la qualité de sa prestation sont
restées gravées dans la mémoire de tous.
Manuela a signé de
nombreuses créations parmi lesquelles
nous citerons
"Jondo Adonai" (2000),
"Manuela Carrasco en Concierto"
(2001), "Tierra y fuego"
(2003),
et "Romalí"
(2006). Ce soir là,
sur la scène du Café cantante elle était
accompagnée par
Enrique el Extremeño,
Pepe de Pura et Emilio Molina
au chant, par son mari
Joaquín Amador
et Paco Iglesia à la guitare.
Rafael de Carmen, "El Choro"et Óscar
de los Reyes, trois danseurs
sévillans de haut
niveaux complétaient le groupe et
intervenaient tantôt ensemble, tantôt
en tant que soliste.
Ces artistes plein de talent ont été très
applaudis à chacune de leur prestation,
et quand Manuela amorçait
une chorégraphie, un simple mouvement du
bras de sa part et tout le monde
retenait son souffle: artistes, public,
technicien et tous ceux qui l'observaient...Elle interpréta plusieurs
palos et sa technique prodigieuse
alliée à son magnétismeavait
quelque chose de surnaturel. A un moment
donné, Manuela se lança dans un
baile profond et sans artifice, à
l'écoute du cante
por Solea
d'Enrique el Extremeño,
intériorisant chaque syllabe, chaque
mot; son corps tout entier vibrait
por Solea, respirait por
Solea, puis elle s'élança enfin et
dégagea un tourbillon de lumière, exécutant un zapateado
magistral qui faisait se dresser les
cheveux sur la tête, donnait la chair de
poule et mettait le public à genoux... Déesse du Flamenco et gardienne
de la tradition, même Vénus
sortie des eaux aurait fait bien pâle figure
face à Manuela!
"Herencia
flamenca" La Nimeña
Soirée Bodega à 22h45
La Nimeña: une
danse vive et pleine de soniquete
Distribution: Danse: Anne
Lise Coste "La Nimeña"; Guitare:
Manuel Gomez; Chant: Alberto Garcia,
Jésus de la Manuela "El Gigi",
Francisco Ruiz; Cajón: Antonio Gomez "Kadu"
Avec le spectacle "Herencia
Flamenca" ("Héritage Flamenco"),
le public montois a pu apprécier le
talent d'Anne Lise Coste,
danseuse originaire de Nîmes, et de ce
fait, surnommée "La Nimeña". Pour
cette représentation, elle était
entourée par Manuel Gomez à la
guitare, par Alberto Garcia,
Jésus de la Manuela "El Gigi" et
Francisco Ruiz au chant, et par
Antonio Gomez "Kadu" aux
percussions. Ce spectacle se présentait
sous la forme d'un voyage chorégraphique
sur les traces du peuple gitan au
travers l'expression du Flamenco puro
et jondo. Installée à
Toulouse depuis quelques années, La
Nimeña enseigne dans son Académie de
danse et, parallèlement à cette
activité, elle se produit sur les scènes
culturelles de l'hexagone. Sa danse est
vive et pleine de soniquete.
Dotée d'un véritable sens du compas
et d'une technique irréprochable qu'elle
a approfondie avec des maîtres comme
Manolo Marin, Juana Amaya ou
Pastora Galvan, elle transmet un
Flamenco puro avec générosité et
sensibilité. Saluons le talent des
artistes qui l'accompagnaient et
qui, pour certains d'entre eux,
participeront au prochain spectacle que
La Nimeña prépare actuellement et
qu'elle présentera au public lors de la
prochaine édition du Festival Flamenco
de Toulouse, Festival dirigé par
Maria Luisa Sotoca et qui aura lieu,
12 au 15 avril 2013.
Samedi 7 juillet
Familia de los Reyes
Cantante
Gourmand à 19 h 30
Distribution: Danse, Juan de los Reyes, Saray de los
Reyes, Lole de los Reyes; Chant, Juan José Amador Hijo,
Jésús Corbacho; Guitare, Eugenio Iglesias, Paco Iglesia;
Percussion: José Carrasco, bobote; Collaboration spéciale:
Susana de los Reyes, Juanito de los Reyes
Pour la soirée de clôture, le Café
Cantante s'est transformé en Cantante gourmand; en
effet, de nombreux convives se sont installés autour des
tables rondes qui avaient été dressées avec un certain
raffinement, pour cet évènement. Dégustant un repas
savamment concocté par le chef étoilé Christophe
Dupouy, le public a savouré avec autant de plaisir
le spectacle qui était programmée pour cette soirée, et
qui faisait honneur à une grande famille gitane de
Séville: La Famille de Los Reyes. Juan de los
Reyes est apparut sur la scène, accompagné par ses
filles Saray, Lole et Susana,la
cadette. Juan était venu plusieurs fois en tant
qu' accompagnateur, sur la scène du Festival
Arte Flamenco et pour la première fois, cette année,
il présentait un spectacle à son nom dans ce Festival;
c'était aussi le bon moment pour lui de présenter le
talent de ses filles au travers d'un spectacle de
Flamenco traditionnel. Juan de los Reyes a
travaillé au sein des meilleures compagnies et, en
parallèle de sa carrière artistique, il se consacre à
l'enseignement dans son école sévillane "El Estudio
Flamenco de los Reyes". Ses filles ont bénéficié de
son enseignement et elles ont acquit une technique
solide tout en développant un style où la tradition se
mêle à une recherche personnelle. Accompagnées par les
chanteurs Juan José Amador Hijo et par Jesus
Corbacho, mari de Saray, par Eugenio
Iglesias et Paco Iglesia à la guitare, par
José Carrasco et Bobote aux percussions,
Lole et Saray ont dansé alternativement.
Après un Fandango magnifiquement interprété par
Jesus Corbacho, et par Juan José Amador,
Jesus chanta por Solea, Seguiriya et
por Buleria, accompagnant tantôt le baile
de Saray, tantôt celui de Juan de Los Reyes.
Rappelons que Jesus Corbacho est originaire de
Huelva et que ce talentueux cantaor a sorti, en
2011, un magnifique album intitulé "Debajo del Romero", album que nous
recommandons vivement. Lorsque Juan interpréta
une Solea por Buleria, accompagné par le cante
de Jesus et Juan José, ce fut un moment
très intense. Le spectacle se poursuivit avec Saray
qui illumina la scène par son talent et la
profondeur de son baile.
Tout au long de sa carrière artistique, Saray
a dansé aux côtés des grandes figures du Flamenco
telles que La Farruca et elle a remporté de
nombreux prix parmi lesquels le Premier Prix au Concours
de Danse Flamenca de la Fédération de Peñas de
Séville ainsi que le Premier Prix Carmen Amaya en
2010. Ce soir là, la puissance de son baile fut
particulièrement appréciée. Susana a interprété
une Buleria puis tous les artistes l'ont rejoint
au devant de la scène pour la fin de fiesta, dans
une explosion de joie et de bonne humeur attisées par
les palmas et le baile de Bobote...bouquet
final de cette merveilleuse édition d'Arte Flamenco.
Comme chaque année, le
Festival Arte Flamenco fait la part belle aux Arts
visuels. Arte Flamenco, c'est
aussi des stages, des rencontres, et des plateaux
d'expression artistique:
Rencontres:
Dans le cadre des
conférences de Presse, plusieurs
rencontres avec les artistes ont eu lieu
durant toute la semaine; ces moments ont
permis un échange entre les artistes et
les journalistes. Un moment d'échange
entre les artistes et le public avait
été programmé aussi avec La Farruca,
après son spectacle. Il faut souligner
qu'un des privilèges qu'a le public lors
du Festival Arte Flamenco, c'est
de pouvoir rencontrer les artistes dans
la journée, à l'heure du déjeuner à
l'auberge Landaise, ou en soirée, car ils
passent souvent plusieurs jours à Mont
de Marsan et nous croisons ces artistes
très régulièrement, dans la ville. La
programmation Off, le Flamenco de Rue et
le Paseo Flamenco offrent aussi des
spectacles de qualité et la possibilité
d'un échange avec les artistes après la
représentation.
Des stages
très prisés:
Stages de compás, palmas, baile,guitare, chant,
percussions.
Cette année, 253 stagiaires dont certains provenaient de
Taïwan et de Nouvelle Zélande ont suivi les cours de
danse, chant, guitare ou percussions. Un véritable
succès qui s'explique aussi par l'augmentation des lieux
d'accueil pour ces stages. En effet, les professeurs ont
investit l'antenne montoise du Conservatoire des Landes
ainsi que le Pôle culturel de la ville. Manuela
Carrasco a animé un master Class de baile
durant toute la semaine. Conscients
de la rareté de cet évènement, les
stagiaires ont reçu avec beaucoup d'enthousiasme
l'enseignement de la maestra. Les
danseurs Carmen Rasero, Ana Arenas, Juan de los
Reyes, Maria del Mar Moreno, Felipe Mato, Saray de los
Reyes ont animé aussi des stages qui ont eu un franc
succès. Des stages de guitare étaient animés par
Pierre Pradal, Juan Requena, Francisco Morales "El Pulga",
par Eugenio Iglesias et par Lito Espinosa.
Concernant les stages de Cante, ils étaient
assurés par Alicia Gil et Jesus Mendez.
Javier Prieto et José Carrasco dispensaient
un stage de cajon et, pour s'initier au compas
et aux palmas, Javier Prieto, El Pulga et
Bobote ont transmis leur savoir faire et leur
expérience dans une ambiance chaleureuse et conviviale.
Le programme
off et des plateaux
d'expression artistique très fréquentés
Malgré
les
intempéries, la
programmation Off a
été bien suivie,
comme chaque année.
Rappelons que les
spectacles y sont
gratuits et qu'elle
permet de donner une
place aux artistes
émergeants ainsi qu'
aux compagnies
amateurs. Ainsi, à
partir de 21h30, sur
la scène de la
Bodega, nous
pouvions découvrir
ou revoir les
spectacles des
artistes et
compagnies suivants:
"Raices Gitanas",
"Duende y
jeño" de la compagnie
La Balandra,
"Cinco Maneras de
ausencias" de Raul Corredor,
Calima , " Herencia
flamenca " avec la
Nimeña.
" Encuentro flamenco", avec Aurelia
Vidal et Carlos Ruiz
. La Bodega
accueillait aussi des
spectacles de
compagnies amateurs,
tous les jours à 16
heures. Au café
Music, une scène
ouverte au baile
et au cante
Flamenco ainsi qu'un
concert avec
Ricky Amigos,
puis El Puchero de Hortelano
ont été
programmée lors de
quelques soirées.
Sur l'Esplanade du Midou
étaient programmé "Fiesta en
Sevilla " par la
compagnie Alicia Gil et
"Bobote y
su gente". Une
programmation
labellisée "Paseo
Flamenco"
permettaient aux
cafés, restaurants
du centre ville de
participer à ce
Festival en
proposant dans leur
locaux des
expositions, des
spectacles et
d'autres évènements
en lien avec la
culture Flamenca.
Expositions:
Los caminos del Arte Jondo: Francisco Moreno
Galván
au Musée Despiau-Wlérick, du 2
au 28 juillet
Comme
chaque année, Arte
Flamenco accorde une
place importante aux
arts visuels et aux
artistes contemporains.
En effet, une exposition
passionnante
de Francisco
Moreno Galvan
(1925-1999)
avait lieu au Musée
Despiau-Wlérick, pendant
toute la durée du
Festival. Peintre à part
entière,
Francisco Moreno Galvan
était
aussi un fin connaisseur
du Flamenco, poète et
cantaor. Originaire
de Pueblo de Cazalla, en
Andalousie, il a laissé
une œuvre d'une grande
diversité: letras,
peintures et affiches.
Lors de cette
exposition, nous
pouvions découvrir la
richesse de sa création
au travers des originaux
d'affiches, des
pochettes de disques de José Menese,
des portraits, des
natures mortes, des
manuscrits de letras
qu'il composait dès
qu'il était pris
d'inspiration. Dans ces
œuvres, où l'on peut
noter l'influence
subtile de Picasso,
un style bien
particulier se dégage,
et nous comprenons mieux
la riche personnalité de
cet artiste aux talents
multiples dans le
documentaire de Patricio Hidalgo
que l'on découvre lors
de l'exposition.
"Le Duende volé" œuvres de Pilar
Albarracín
au Musée Despiau-Wlérick, du 2 au 28
juillet
Intitulée "le duende
volé", une exposition des œuvres de la
plasticienne de renommée internationale Pilar
Albarracin se tenait au musée municipal.
Dépassant les codes figés du flamenco
traditionnel et le rôle soumis qu’y
occupe la femme, son œuvre pleine d'audace et
d'originalité interroge, surprend. Dans
l'exposition, nous pouvons découvrir plusieurs
œuvres dans lesquelles l'artiste se met en
scène, comme par exemple, dans un vidéo montage
où nous voyons Pilar vêtue d'une robe Flamenca,
descendre de plusieurs étages d'un immeuble en
glissant le long d'une corde. Des photos la
représentent vêtue d'une robe sur laquelle on
remarque un imprimé représentant des entrailles,
un squelette, des vaisseaux sanguins...voila une
des facettes de l'univers particulier de Pilar,
où le duende est toujours
présent.
Exposition de photographies des grands formats
de Prisca Briquet
Autre belle exposition, mais
cette fois-ci, elle se trouvait à l'extérieur,
sur la Place du Général Leclerc, à mont de
Marsan: il s'agit des photos grands formats en
noir et blanc de Prisca Briquet. Elle représente
des portraits d'artistes Flamencos, et la
qualité de ces clichés photographiques ont
attiré l'attention du public. Un travail d'une
force certaine...travail à suivre absolument!
Lors du Festival, nous avons
découvert une autre très belle exposition: il
s'agit des œuvres picturales de Yannick Grillon,
exposées dans la Boutique Culture de Mont de
Marsan:
+ Infos
Interviews
Sandrine Rabassa, Directrice artistique du Festival Arte
Flamenco:
Lire
François Boidron, Directeur Général du
Festival Arte Flamenco: Lire
Remerciements aux organisateurs du Festival Arte Flamenco, plus
particulièrement à Antonia Emmanueli, François Boidron, Sandrine Rabassa, Lionel
Niedzwiecki, Monique Castaignède, ainsi qu'à tous les
artistes qui ont enflammé le Festival. Merci à tous les aficionados et
artistes que nous avons eu le plaisir de revoir ou de rencontrer, à Yana Maizel, Christine Pascault, Pierre
Pradal, Caroline, Christelle Guillemain, Francisca,
Marie Claude
et Maïté Gamoye, Ingrid Fouledeau,
...