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Reportage:

 La XXIV ème édition du Festival 'Arte Flamenco' de Mont de Marsan: L'excellence au rendez-vous

Texte: Isabelle Jacq Gamboena / Photos: Alain Jacq

Reportage réalisé pour Musique Alhambra

 

Edito

  Organisée par le Conseil Général des Landes, la 24 ème édition d'Arte Flamenco de Mont de Marsan s'est déroulée du 2 au 9 juillet 2012,  transformant cette ville landaise en capitale andalouse au travers d'une ambiance Flamenca, des stages de danse, chant, cajon, guitare et palmas, des rencontres d'artistes, des expositions, des spectacles et des animations diverses dans toute la ville.  Avec une programmation artistique signée Sandrine Rabassa, l'excellence était une nouvelle fois au rendez-vous, faisant la part belle au Flamenco traditionnel et à la culture gitane tout en ouvrant sa programmation aux artistes émergents et aux tendances nouvelles.

Lors de l'inauguration qui a eu lieu lundi après midi  au Musée Despiault Welrick, le Président du Conseil Général, Henry Emmanuelli, a déclarée ouverte la 24ème édition du Festival Arte Flamenco, suivi du Directeur Général d'Arte Flamenco, François Boidron. Celui-ci a rappelé les grandes lignes du Festival au travers d'un discours qui fut suivi d' un échange convivial avec le public, autour d'un buffet.

 

 

  Cette année, l' invitée d'honneur du Festival était  la Déesse de la danse, Manuela Carrasco. Elle  a imprégné les lieux de sa présence magnétique et a prodigué son enseignement lors d'un master class qu'elle dirigeait durant toute la semaine, stage qui fut suivit d'un spectacle durant lequel elle déploya toute sa maestria.  Le public avait répondu présent à tous les rendez-vous Flamencos, autant à l'extérieur, pour le flamenco de rue, que dans divers lieux où se déroulaient la programmation off ainsi que lors des soirées au Café Cantante qui ont fait salle comble. Retour sur cette édition gorgée d'émotions fortes, de découvertes et de grands moments Flamencos prodigués par les meilleurs artistes Flamencos de la scène actuelle.

N.B.: Nous relatons uniquement les évènements auxquels nous avons assistés

Lundi 2 juillet

METÁFORA - Ballet Flamenco de Andalucía avec Pastora Galván et Rocío Molina (artistes invitées)

Espace François Mitterrand à 19h30

Distribution: Chorégraphie: Rubén Olmo; Baile: Rocío Molina, Pastora Galván; Solistes: Patricia Guerrero, Eduardo Leal; Danse: Sara Vázquez, Ana Agraz, Marta Arias, Mónica Iglesias, Maise Márquez, Juan Carlos Cardoso, Ángel Fariña, Fernando Jiménez, Álvaro Paños; Chant: Fabiola, Manuel « El Zambullo »; Guitares: David Carmona, Manuel de la Luz; Percussions: David « Chupete »

Metáfora: quand la danse devient une métaphore de la pensée...

Le Ballet Flamenco d'Andalucia a ouvert le Festival avec "Metafora", un spectacle crée par Ruben Olmo et dans lequel la danse devient la métaphore de la pensée, d'une pensée soustraite à toute idée de pesanteur. En effet, dans un décor évoquant un palais andalou, les arabesques de l'architecture répondent aux lignes aériennes et vaporeuses des corps des 9 danseurs qui interprètent plusieurs chorégraphies parfaitement synchronisées et d'un haut niveau technique. Il faut dire que le ballet Flamenco d'Andalucia  se produit depuis plusieurs années sur les plus grandes scènes internationales et que, initialement mené par la légendaire Cristina Hoyos, celle-ci a transmis la direction a Ruben Olmo qui signe sa première création au travers de ce ballet. Accompagnés par le chant de Fabiola et celui de Manuel "El Zambullo", les danseurs semblent être mus par le souffle  de leurs voix qui  ondule dans l'air, soulevant harmonieusement leur corps et l'étoffe des robes d'organza bleus. Quelle harmonieuse respiration! Au travers de leur danse, les solistes Patricia Guerrero et Eduardo Leal réalisent une allégorie à la vie; les corps dansant jaillissent du sol et s'élèvent au son des guitares de Daniel Jurado et Manuel de la Luz,  tandis que le percussionniste David Chupete apporte la rythmique à l'ensemble. De ces corps surgit aussi la mémoire, celle des maitres dont Ruben Olmo rend un vibrant hommage, faisant allusion aux personnalités telles qu' Angel Pericet ou Pilar Lopez. Tout au long du spectacle, les danseurs explorent les palos du Flamenco et font une échappée vers l'école bolera en passant par des formes de danses plus contemporaines. Dans ces chorégraphies exécutées par des danseurs aux silhouettes éthérés, apparaissent d'une manière ponctuelle Pastora Galvan puis Rocio Molina, deux danseuses invitées spécialement pour cette prestation montoise. La légèreté de l'ambiance est aussitôt aspirée par leur danse respective qui nous ramène à une matière plus dense, à une énergie puissante et tellurique, créant ainsi un beau contraste entre les différents moments du spectacle. Un très beau solo de Ruben Olmo révèle aussi les deux types d'approches artistiques qui caractérise son style: celle du  danseur classique et celle du danseur flamenco.

 

 

 
Mardi 3 juillet


1ère partie : "Sorda, flamenco puro en lengua de signos" La Niña de los Cupones

au Cafe cantante à 19h30

Distribution: Danse: Mariángeles Narváez Anguita « La Niña de los Cupones »; Chant: El Niño de Elche; Guitare: José Tudela; Palmas et danse: Jésús Herrera (collaboration spéciale)

 La Niña de los Cupones ou le langage du cœur

Une danseuse au beau milieu de la scène bougeant ses mains, dans le silence des mots: c'est La  Niña de Los Cupones qui raconte son histoire et le moment où elle devenue sourde. Ses mains traduisent en langue des signes des mots qu'elle n'entend plus. Ils se sont volatilisés, ils ont disparut définitivement quand elle avait 6 ans, à la suite d'une problème médical. Devenue totalement sourde d'une oreille tandis qu'avec l'autre, elle n'entend pas les sons inférieurs à 30 décibels, elle s'est mise à vivre sans les sons, sans les mots, mais s'est-elle soustraite du monde pour autant?  en fait, dans l'épaisseur de sa douleur et du silence, elle s'est frayée un chemin au travers de la danse Flamenca et, diplômée de danse de l'école de Séville,  son parcours l'a amené à un univers plus subtil: celui de l'essence des sons, de la source des mots. En effet, bien qu'elle n'entende pas les sonorités, elle en perçoit les vibrations avec sa peau et avec son cœur, et cela avec une acuité telle qu'elle entre en communication directe et profonde avec le monde qui l'entoure. Sa différence, elle en a fait une force qui l'oriente vers un style de danse très personnel. Mêlant la langue des signes à sa danse, elle exprime magnifiquement ce que son âme contient et, sur scène, la Niña de los Cupones éblouit par la force de son interprétation et par la richesse des émotions qu'elle transmet. Accompagnée par le guitariste José Tudela et par Jesus Herrera aux palmas et à la danse, La Niña de los Cupones est en symbiose profonde avec ses musiciens et avec le chanteur El Niño de Elche avec lequel elle établit un dialogue sensible entre la langue des signes et la voix. La Niña de Los Cupones interprète merveilleusement plusieurs palos dont une Buleria, un Tango et une Guajira. Dans ses chorégraphies, elle intègre une gestuelle propre à la langue des signes , ce qui génère des mouvements totalement inédits dans la danse Flamenca, signes qui s'accordent avec  son baile et qui deviennent une source d'inspiration infinie pour elle; ces  moments sont ponctués par la danse de Jesus Herrera dont chaque intervention est très remarquée. Lorsque, en hommage à Camaron de la Isla, la Niña de los Cupones s'assoit et, tout en traduisant les paroles dans la langue des signes, elle accompagne, avec le mouvement de ses lèvres, la voix de Camaron provenant d'un enregistrement sonore, le public est totalement bouleversé par l'intensité de ce moment d'une profondeur et d'une force exceptionnelles!

 
 
 

2e partie:   A tiempo La Tremendita et Rocío Molina (artiste invitée)

au Café Cantante à 21h

Distribution: Chant: Rosario La Tremendita; Danse: Roció Molina; Guitare: Salvador Gutiérrez; Palmas: Bobote, José Manuel Ramos « El Oruco »

Rocio Molina et la Tremendita au sommet de leur art

La deuxième partie du spectacle est consacrée à la chanteuse sévillane Rosario la Tremendita. Présentant les thèmes de son premier album "A tiempo" aux côtés de la grande danseuse Rocio Molina qui a obtenu le prix Nacional de Danza en 2010, elle interprète un répertoire de cante Flamencos traditionnels  tout en insufflant un style novateur dans sa manière de chanter. Fille du cantaor José El Tremendo, La Tremendita baigne dès l'enfance dans le Flamenco et accompagne son père lors de ses prestations, d'où sa connaissance profonde des racines du cante Flamenco. Entourée par le guitariste Salvador Gutiérrez, et par  Bobote, José Manuel Ramos « El Oruco » aux palmasLa Tremendita fait vibrer les cœurs par son chant plein d'émotions et sa magnifique voix reconnaissable entre toutes. Dans ce spectacle, le public assiste à un véritable face a face entre la voix de La Tremendita et la danse de Rocio Molina. La voix se mêle aux percussions des pieds et lorsque, vêtue d'une robe à dentelle, Rocio monte sur un caisson dont elle martèle tour à tour chacune des faces avec ses taconéos endiablés accompagnant le chant de  La Tremendita, l'originalité de ce moment et la virtuosité de la prestation impressionnent le public. Puis, pleine d'une énergie solaire, telle une lionne, Rocio parade, affublée d'un chapeau, elle fanfaronne, trouble et envoute avec ses déhanchés lascifs, suivis de marquages plus vifs et percussifs,  jouant avec le rythme, oscillant entre la mollesse et la rapidité, elle emporte la musique et le chant dans ce tourbillon de feu que Bobote attise de plus belle avec ses palmas. Quelle créativité! La Tremendita et Rocio se sont assurément bien trouvées. L'une et l'autre au sommet de leur art, elles préparent ensemble un spectacle pour le mois d'octobre prochain, pour la sortie du prochain album de La Tremendita intitulé 'Fatum', qui se traduit par 'le destin' en latin. La Tremendita assure que cet album sera encore plus moderne et plus Flamenco que le précédent...nous reviendrons prochainement sur cette actualité.

 

 
Mercredi 4 juillet

Los Músicos de Brenes

Compagnie Buho y Maravillas

au Théâtre municipal à 15h30

Distribution: Acteurs: Irahi Romero, Daniel Carrasco; Groupe de flamenco: Los Tres Buleros; Chanteuse marionnettiste: Carmela La Chocolata; Danseuse marionnettiste: Cati; Chant: Juan Murube; Guitare: Ruben Silva; Direction et dramaturgie: Juan Luis Clavijo, Jesualdo Díaz; Assistant plasticien: Jorge Megia.

 Buho y Maravillas : quand les marionnettes font du Flamenco

Mercredi après-midi, la compagnie Buho y Maravillas investit la scène du Théâtre Municipal pour présenter "Los Músicos de Brenes", un spectacle familial inspiré du conte des frères Grimm, et dont l'histoire, riche d'enseignement, souligne l'importance de l'expérience et de la place des anciens dans la société.   Des acteurs, un groupe de Flamenco et des enfants participent à ce spectacle dont la  mise en scène, très originale, mêle avec beaucoup de fraicheur le monde du Flamenco à celui des marionnettes. Comme dans la plupart des fables, les personnages principaux sont des animaux; ceux -ci sont représentés par de superbes marionnettes à fil qui, dans la première partie du spectacle, sont maniées par des enfants issus de deux classes de l’école primaire de Saint-Sever. De novembre 2011 à juin 2012, ces écoliers  avaient participé à des ateliers de sensibilisation qui étaient proposés  dans leur école et qui étaient animés par 3 artistes de la compagnie. L’objectif était d’initier les écoliers à l’univers du flamenco par une approche ludique et sensitive. Rendant compte de leur expérience, ces enfants présentent pour la première fois ce spectacle au public. Habillées de robes rouges à pois, les fillettes font des palmas et chantent des letras flamencas, tandis qu'un groupe de garçons manie avec beaucoup de dextérité de très jolies marionnettes. Le public est  ému par ces acteurs et aficionados en herbe qui réalisent une très belle prestation et qui, par moment, un peu impressionnés, écarquillent tout grands leurs yeux pour apercevoir une fraction de seconde, dans la salle, papa et maman qui les encourage avec un sourire d'approbation. Ces enfants chantent merveilleusement bien en espagnol, langue qu'ils découvrent avec beaucoup de plaisir. Pour certains d'entre eux, cette expérience leur a donné l'envie d'apprendre les sévillanes et la langue de Cervantés ...pour le plus grand bonheur des parents. La deuxième partie du spectacle se poursuit avec  les artistes Flamencos et les acteurs de la compagnie qui ne manquent pas de talent et d'humour. Saluons l'originalité et la fraicheur de ce spectacle qui a conquis les petits et les grands.

 

Spectacle de rue "Bobote y su gente" de la Compagnie Flamenca Bobote
Esplanade du Midou à 18 h 30
 

Distribution: palmas, compas, danse: Bobote; chant: Juan José Amador; guitare: Eugenio Iglesias; danse: Manuela Vargas; percussions: José Carrasco.

Bobote et son génie...

Le nom de Bobote résonne dans toutes les oreilles du mundillo Flamenco car, en plus d'être le palmero le plus demandé (nous l'avons vu sur scène durant tout le Festival),  cet artiste de renommée internationale excelle aussi dans la danse et lorsqu'il  se lance dans une pata por Buleria, les bailaores et les musiciens font naturellement un cercle autour de lui, et c'est l'ambiance assurée! C'est ce qu'il nous a montré une nouvelle fois dans son spectacle de rue "Bobote y su gente" où il était accompagné par le guitariste Eugenio Iglesias, par la danseuse Manuela Vargas, par Juan José Amador au chant et par José Carrasco aux percussions. Bobote a grandi dans le quartier Gitan de Poligono Sur et très tôt il a forgé son art en dansant et faisant les palmas avec tous ses amis comme El Torombo, la famille Amador, et tous ceux qui comme lui, sont devenus des artistes de renom. Le célèbre danseur Israel Galvan le sollicite régulièrement pour l'accompagner aux palmas et même au baile. Lors du spectacle "Bobote y su gente", bien qu'il laisse une place honorable à tous ces artistes, il a capté l'attention du public pendant une bonne partie du spectacle. Son charisme, sa manière d'exprimer la jondura du Flamenco authentique dans ses moindres attitudes, sa gouaille inimitable lorsqu'il lui prend l'envie de mettre de l'ambiance, voila ce qui se rajoute à sa maestria...pour les aficionados, sachez qu'il prépare une nouvelle création dans laquelle il sera accompagné de nombreux artistes, et non des moindres. Cette création sera présentée à la Biennale Flamenco de Séville, en septembre prochain....à bon entendeur, salut!

 


"Homenaje a los grandes" La Farruca

au Café Cantante à 20h

Distribution: Danse: La Farruca, Manuel « El Carpeta »; Chant: Pedro Heredia « El Granaino », Fabiola Pérez, Mara Rey; Guitare: Juan Requena; Piano:Pablo Rubén Maldonado; Palmas: Octavio Lozano

La Farruca ou le rendez-vous des grands

 Rosario Montoya Manzano « La Farruca » a présenté, au public montois, sa nouvelle création, "Homenage a los grandes", mercredi soir, aux côtés de son fils cadet, Manuel "El Carpeta".  Si  La Farruca  décide de rendre hommage aux grands, en cette période de sa vie où elle a atteint une véritable maturité artistique, c'est qu'elle sent que le moment est venu, pour elle, de se tourner vers le passé et d'exprimer sa reconnaissance envers tous ceux qui ont apporté beaucoup à cet art et qui ont laissé, dans leur sillage, une empreinte telle qu'elle constitue les fondations du Flamenco. Ces artistes, que l'on a parfois tendance à oublier, ils sont nombreux ;« Pour pouvoir se souvenir de tous les ancêtres, de tous les phénomènes de la nature, il faudrait être un Dieu. Ceux que je vais évoquer sont ceux qui sont dans mon cœur ; je pense pouvoir transmettre quelque chose d’eux », expliquera La Farruca. C'est ainsi qu'elle leur rend un vibrant hommage au travers d'un spectacle d'une rare intensité. Accompagnée par Pedro Heredia « El Granaino », Fabiola Perez et Mara Rey au chant, par le guitariste Juan Requena, par le pianiste Pablo Rubén et par Octavio Lozano aux palmas, La Farruca interprète une série de palos parmi lesquels nous citerons une Buleria, une Seguiriya, une Solea et une Alegria, accompagnée par le cante jondo de Pedro El Granaïno, et au fur et à mesure de son baile, de grandes figures du Flamenco ressurgissent dans notre mémoire et leur esprit semble flotter au dessus de la scène: Lola Flores, Camaron de La Isla, La perla, Fernanda de Utrera, Matilde Coral et bien d'autres ressuscitent au travers de ses chorégraphies. Lorsque, vêtue d'un pantalon blanc, La Farruca se lance dans un baile étourdissant faisant résonner ses taconeos et ses castagnettes,  comment ne pas se remémorer de la divine Carmen Amaya ? et lors de l'interprétation de la Zambra  merveilleusement accompagnée au piano par Pablo Rubén, c'est à Manolo Caracol auquel La Farruca et Pedro font indéniablement allusion. Quand El Carpeta apparait sur scène et s'immobilise quelques minutes, vêtu comme son grand-père El Farruco tandis que la photo du maestro apparait sur l'écran en fond de scène, quelle belle représentation de la transmission familiale! ponctuant le spectacle, les voix des chanteuses Fabiola et de Mara Rey sont aussi très appréciées. Quant à La Farruca, rappelons que, pour elle, le Flamenco est avant tout une histoire de famille et que cet art coule depuis toujours dans ses veines de Gitane Canastera. Son père, le légendaire Farruco, lui a transmis tous les secrets du Flamenco et c'est à l'âge de 13 ans qu'elle est montée pour la première fois sur scène et c'est  Camarón de la Isla qui l’accompagnait au chant lors d’un spectacle à Camas.  Depuis, elle a partagé la scène avec les plus grandes figures du Flamenco dont ses enfants, Furruquito et Farru. Le plus jeune, Manuel El Carpeta, qui l'accompagnait ce soir là, a lui aussi, un bel avenir devant lui. En effet, à  14 ans, il possède déjà un don pour la direction artistique et une technique irréprochable issue de l'école des Farruco.  Il accompagna sa mère avec beaucoup de talent et, tout comme La Farruca, il a soulevé les applaudissements du public, à plusieurs reprises, pendant le spectacle et c'est avec une standing ovation que celui-ci s'est terminé.

 

 

Jeudi 5 juillet

 

  1ère partie : Juan Ramón Caro, Eduardo Trasseira et Ana Perez (artiste invitée)

au Café Cantante à 19 h 30

Distribution: guitare: Eduardo Trasseira, Juan Ramón Caro; basse: Pablo Pradas; chant: Ana Mari Crtés, Juan Jose Amador hijo; percussions: Andrej Vujlcic, David Dominguez; danse: Ana Perez; palmas: Ana Mari Cortés, Bartolo.

Juan Ramón Caro, Eduardo Trasseira et Ana Perez: des étoiles montantes  dans le firmament montois

Rafael Riqueni était initialement prévu pour la première partie de cette soirée, mais, pour des raisons de santé , il n'a pu être présent; il a donc été remplacé par les guitaristes Juan Ramon Caro et Eduardo Trasseira. Juan Ramon a débuté le spectacle en interprétant quelques magnifiques thèmes de son nouvel album "Rosa de los vientos". Né à Barcelone, Juan Ramon est aussi brillant dans l'accompagnement du cante et du baile que dans la position de soliste et de compositeur. Il a travaillé avec les grandes figures du Flamenco telles qu'Enrique Morente,  Miguel Poveda, Arcangel et la danseuse Belen Maya, pour ne citer qu'eux. Ce soir là, il a offert au public un bel aperçu de son talent et de la finesse de son toque. Le Festival Arte Flamenco aime aussi faire la place aux talents émergeants. C'était le cas de la danseuse d'origine marseillaise Ana Perez qui, en tant qu'artiste invitée, a investi la scène au rythme d'une Solea, accompagnée par Juan Ramon. Belle et captivante, cette jeune danseuse métisse capverdienne, antillaise et espagnole, réside à Séville, depuis quelques années. Elle avait retenu l'attention de Cristina Hoyos qui lui avait proposé d'intégrer sa compagnie, pour le spectacle "Poemas del cante jondo", que nous avions eu le plaisir voir à Paris, en novembre 2011. A 21 ans, Ana Pérez a déjà un style qui lui est propre et une signature très personnelle et, ce soir là, elle a ébloui le public montois par sa grâce et l'expressivité qui émanait de son baile.

 


2e partie:  "De Santiago a la Plazuela" À la mémoire de Moraíto Chico.  La Macanita, Jesús Méndez et María del Mar Moreno(artiste invitée)

au Café Cantante, à 21h

Distribution: Chant, Tomasa Guerrero « La Macanita », Jesús Méndez; Danse: María del Mar Moreno; Guitare: Manuel Valencia, Santiago Moreno; Palmas: Macano, Chicharo

 "De Santiago a la Plazuela" ou la magnificence du cante et du baile de Jerez

Présenté en 2ème partie de la soirée, le spectacle "De Santiago a la Plazuela" mettent à l'honneur la cantaora Tomasa Guerrero 'La Macanita', originaire du quartier de Santiago et le cantaor  Jesus Mendez provenant du quartier de la Plazuela qui nous livrent tour à tour l'essence d'un art dont ils sont les dignes héritiers, appartenant chacun à une famille gitane où le Flamenco se transmet de génération en génération. Le baile de Jerez est aussi magnifiquement représenté par la danseuse Maria del Mar Moreno, issue également de l'école traditionnelle de Jerez. Ce spectacle, ils le dédient au grand guitariste Moraïto Chico, décédé en août 2011. Lors de 22ème édition du Festival Arte Flamenco, Moraïto avait donné récital d'une qualité exceptionnelle,  accompagné, entre autre, par Jesus Mendez. Cette année là, La Macanita était prévue au programme, mais pour des raisons familiales, elle n'avait pu participer à cette édition. C'est donc avec beaucoup d'émotions que La Macanita et Jesus Mendez se sont rassemblé autour de la mémoire de leur ami proche, accompagnés par les talentueux guitaristes Manuel Valencia et Santiago Moreno et par Macano et Chicharo aux palmas. Le spectacle a débuté por Martinete puis Jesus Mendez a interprété d'autres chants classiques de sa terre dont une Solea por Buleria , merveilleusement accompagné à la danse par Maria del mar Moreno. Rappelons que Jesus animait un stage de chant durant toute la semaine, dans le cadre du Festival Arte Flamenco, stage de cante dont Arcangel avait été le précurseur, l'année dernière, et qui constituent une des nouveautés du Festival. De plus, Jesus Mendez prépare un album qui devrait sortir en septembre et dans lequel il compte sur la participation de plusieurs artistes, dont les guitaristes Antonio Rey et Diego el Morao. Lors de cette représentation, une Seguiriya et une Buleria complétèrent le répertoire de Jesus Mendez qui livra un chant sensible et plein de duende, dont la profondeur nous rappelle celle de sa tante qui n'est autre que  La Paquera de Jerez.  Le spectacle s'est poursuivi avec le magnifique cante de La Macanita, chanteuse considérée comme l'authentique successeur des vieilles chanteuses de Jerez.  Lorsque Maria del Mar Moreno et La Macanita exécutèrent un duo, cet échange fut d'une intensité exceptionnelle. Dotée d'une sensualité et d'une féminité extraordinaires, Maria del Mar est une danseuse et une chorégraphe qui allie parfaitement danse flamenca traditionnelle et scénographies contemporaines. Sa prestation témoigne de la force de la tradition et de sa capacité d'adaptation et de renouvellement de son baile. Quant à La Macanita, sa voix chaude et voilée délivrait le Flamenco le plus pur, soulevant l'âme et touchant le public en plein cœur. La fin de fiesta fut à l'image de la personnalité de ces artistes: forte et  chaleureuse.

 

Vendredi 6 juillet

 

1re partie: "ENcantaDOS" David Lagos et Miguel Soto « El Londro »

au Café Cantante, à 19h30

Distribution: Chant: David Lagos, Miguel Soto « El Londro »; Guitare: Alfredo Lagos

 David Lagos et Miguel Soto "El Londro": un pur enchantement...

 Considéré comme la base du Flamenco, le cante est pourtant rarement programmé en France sans l'intégration du baile dans un spectacle car les programmateurs estiment que le cante est moins accessible que le baile, qu'il s'adresse donc d'avantage aux connaisseurs, aux aficionados et que sans la présence du baile, il risque de refroidir un certain public. Néanmoins, Sandrine Rabassa en tant que véritable aficionada se fait un point d'honneur à programmer, chaque année, un spectacle uniquement de cante. C'était le cas pour le récital extraordinaire d' Agujetas, l'année dernière, sur les berges du Midouze. Cette année, le spectacle "ENcantaDOS" présenté au Café cantante offrait au public un authentique récital de cante de Jerez avec David Lagos et Miguel Soto « El Londro ». Celui-ci a débuté le récital en interprétant une Peterena. Originaire de Jerez, ce cantaor avait participé à plusieurs projets discographiques tels qu'"Aroma" de José Luís Montón, "Sendero de lo Imposible" de Santiago Lara ou "Diapasión" de Chicuelo. En 2010, il a sorti son premier album solo intitulé "La Luna de enero", travail discographique salué par la critique. Faisant suite au cante d'El Londro, David Lagos a interprété divers palos dont une Alegria, un Seguiriya, une Solea  et une Buleria, ces derniers étant les palos caractéristiques de sa terre de Jerez. Accompagné par son frère, le talentueux guitariste Alfredo Lagos, il a chanté un répertoire issu d' "El espejo en que me miro", son premier album sorti en 2009. David Lagos possède une voix vigoureuse dont émane beaucoup d'émotions. Plus connu comme accompagnateur des grandes figures du Flamenco telles qu' Israel Galvan et Eva La Yerbabuena, il a développé, en parallèle, une carrière de "cantaor P'alante". Même si son répertoire de cante classique se réfère à des maitres comme Antonio Chacon, il compose plusieurs des letras  qu'il chante admirablement. Dans le duo avec El Londro, ces cantaores étaient tous deux très inspirés et ensemble, ils se sont exprimés avec un profond respect mutuel. Ces artistes ont conquit le public par leur talent certain.

  

 

2ème partie "Suspiro flamenco" Manuela Carrasco

Distribution : Danse: Manuela Carrasco, Rafael de Carmen, Óscar de los Reyes, « El Choro »; Chant: Enrique el Extremeño, Pepe de Pura, Emilio Molina; Guitare, Joaquín Amador, Paco Iglesia; Percussion: José Carrasco

Manuela Carrasco triomphe sur la scène d'Arte Flamenco

Invitée d'honneur de cette 24ème édition d'Arte Flamenco, Manuela Carrasco a présenté son spectacle "Suspiro Flamenco", un moment très attendu par le public, et c'est dans une salle bondée que le spectacle a débuté, en deuxième partie de la soirée. Danseuse autodidacte, Manuela Carrasco est née à Séville et mène depuis plus de 40 ans une carrière artistique impressionnante. Surnommé "La déesse du Flamenco" depuis ses débuts du fait de sa beauté, sa présence hiératique et de la force de son baile Gitan, Manuela affirme un style de baile traditionnel, sans concession, et modelé par son amour pour le Flamenco. Tout au long de sa carrière artistique, elle a collaboré avec les plus grands artistes tels que Camaron de la Isla et son apparition dans le film "Flamenco" de Carlos Saura et la qualité de sa prestation sont restées gravées dans la mémoire de tous. Manuela a signé de nombreuses créations parmi lesquelles nous citerons  "Jondo Adonai" (2000), "Manuela Carrasco en Concierto" (2001), "Tierra y fuego" (2003), et "Romalí" (2006).  Ce soir là,  sur la scène du Café cantante elle était accompagnée par Enrique el Extremeño, Pepe de Pura et Emilio Molina au  chant, par son mari Joaquín Amador et Paco Iglesia à la guitare. Rafael de Carmen, "El Choro"et  Óscar de los Reyes, trois danseurs sévillans de haut niveaux complétaient le groupe et intervenaient tantôt ensemble, tantôt en tant que soliste. Ces artistes plein de talent ont été très applaudis à chacune de leur prestation, et quand Manuela  amorçait une chorégraphie, un simple mouvement du bras de sa part et tout le monde retenait son souffle: artistes, public, technicien et tous ceux qui l'observaient...Elle interpréta plusieurs palos et sa technique prodigieuse alliée à son magnétisme avait quelque chose de surnaturel. A un moment donné, Manuela se lança dans un baile profond et sans artifice, à l'écoute du cante por Solea d'Enrique el Extremeño, intériorisant chaque syllabe, chaque mot; son corps tout entier vibrait por Solea, respirait por Solea, puis elle s'élança enfin et dégagea un  tourbillon de lumière,  exécutant un  zapateado magistral qui faisait se dresser les cheveux sur la tête, donnait la chair de poule et mettait le public à genoux... Déesse du Flamenco et gardienne de la tradition, même Vénus sortie des eaux aurait fait bien pâle figure face à Manuela!

 

"Herencia flamenca" La Nimeña

Soirée Bodega à 22h45

La Nimeña: une danse vive et pleine de soniquete

Distribution: Danse: Anne Lise Coste "La Nimeña"; Guitare: Manuel Gomez; Chant: Alberto Garcia, Jésus de la Manuela "El Gigi", Francisco Ruiz; Cajón: Antonio Gomez "Kadu"

Avec le spectacle "Herencia Flamenca" ("Héritage Flamenco"),  le public montois a pu apprécier le talent d'Anne Lise Coste, danseuse originaire de Nîmes, et de ce fait, surnommée "La Nimeña". Pour cette représentation, elle était entourée par Manuel Gomez à la guitare, par Alberto Garcia, Jésus de la Manuela "El Gigi" et  Francisco Ruiz au chant, et par Antonio Gomez "Kadu" aux percussions. Ce spectacle se présentait sous la forme d'un voyage chorégraphique sur les traces du peuple gitan au travers l'expression du Flamenco puro et jondo. Installée à Toulouse depuis quelques années, La Nimeña enseigne dans son Académie de danse et, parallèlement à cette activité, elle se produit sur les scènes culturelles de l'hexagone. Sa danse est vive et pleine de soniquete. Dotée d'un véritable sens du compas et d'une technique irréprochable qu'elle a approfondie avec des maîtres comme Manolo Marin, Juana Amaya ou Pastora Galvan, elle transmet un Flamenco puro avec générosité et sensibilité. Saluons le talent des artistes qui  l'accompagnaient et qui, pour certains d'entre eux, participeront au prochain spectacle que La Nimeña prépare actuellement et qu'elle présentera au public lors de la prochaine édition du Festival Flamenco de Toulouse, Festival dirigé par Maria Luisa Sotoca et qui aura lieu, 12 au 15 avril 2013.

 

 

Samedi 7 juillet

 

Familia de los Reyes

Cantante Gourmand à 19 h 30

Distribution: Danse, Juan de los Reyes, Saray de los Reyes, Lole de los Reyes; Chant, Juan José Amador Hijo, Jésús Corbacho; Guitare, Eugenio Iglesias, Paco Iglesia; Percussion: José Carrasco, bobote; Collaboration spéciale: Susana de los Reyes, Juanito de los Reyes

Pour la soirée de clôture,  le Café Cantante s'est transformé en Cantante gourmand; en effet, de nombreux convives se sont installés autour des tables rondes qui avaient été dressées avec un certain raffinement, pour cet évènement. Dégustant un repas savamment concocté par le chef étoilé Christophe Dupouy, le public a savouré avec autant de plaisir le spectacle qui était programmée pour cette soirée, et qui faisait honneur à une grande famille gitane de Séville: La Famille de Los Reyes. Juan de los Reyes est apparut sur la scène, accompagné par ses filles Saray, Lole et Susana, la cadette. Juan était venu plusieurs fois en tant qu' accompagnateur, sur la scène du Festival Arte Flamenco et pour la première fois, cette année, il présentait un spectacle à son nom dans ce Festival; c'était aussi le bon moment pour lui de présenter le talent de ses filles au travers d'un spectacle de Flamenco traditionnel. Juan de los Reyes a travaillé au sein des meilleures compagnies et, en parallèle de sa carrière artistique, il se consacre à l'enseignement dans son école sévillane "El Estudio Flamenco de los Reyes". Ses filles ont bénéficié de son enseignement et elles ont acquit une technique solide tout en développant un style où la tradition se mêle à une recherche personnelle. Accompagnées par les chanteurs Juan José Amador Hijo et par Jesus Corbacho, mari de Saray, par Eugenio Iglesias et Paco Iglesia à la guitare, par José Carrasco et Bobote aux percussions, Lole et Saray ont dansé alternativement. Après un Fandango magnifiquement interprété par Jesus Corbacho, et par Juan José Amador, Jesus chanta por Solea, Seguiriya et por Buleria, accompagnant tantôt le baile de Saray, tantôt celui de Juan de Los Reyes. Rappelons que Jesus Corbacho est originaire de Huelva et que ce talentueux cantaor a sorti, en 2011, un magnifique album intitulé "Debajo del Romero", album que nous recommandons vivement. Lorsque Juan interpréta une Solea por Buleria, accompagné par le cante de Jesus et Juan José, ce fut un moment très intense. Le spectacle se poursuivit avec Saray qui illumina la scène par son talent et la profondeur de son baile. Tout au long de sa carrière artistique, Saray a dansé aux côtés des grandes figures du Flamenco telles que La Farruca et elle a remporté de nombreux prix parmi lesquels le Premier Prix au Concours de Danse Flamenca de la Fédération de Peñas de Séville ainsi que le Premier Prix Carmen Amaya en 2010. Ce soir là, la puissance de son baile fut particulièrement appréciée. Susana a interprété une Buleria puis tous les artistes l'ont rejoint au devant de la scène pour la fin de fiesta, dans une explosion de joie et de bonne humeur attisées par les palmas et le baile de Bobote...bouquet final de cette merveilleuse édition d'Arte Flamenco.

 

Comme chaque année, le Festival Arte Flamenco fait la part belle aux Arts visuels. Arte Flamenco, c'est aussi des stages, des rencontres, et des plateaux d'expression artistique:

Rencontres:

Dans le cadre des conférences de Presse, plusieurs rencontres avec les artistes ont eu lieu durant toute la semaine; ces moments ont permis un échange entre les artistes et les journalistes. Un moment d'échange entre les artistes et le public avait été programmé aussi avec La Farruca, après son spectacle. Il faut souligner qu'un des privilèges qu'a le public lors du Festival Arte Flamenco, c'est de pouvoir rencontrer les artistes dans la journée, à l'heure du déjeuner à l'auberge Landaise, ou en soirée, car ils passent souvent plusieurs jours à Mont de Marsan et nous croisons ces artistes très régulièrement, dans la ville. La programmation Off, le Flamenco de Rue et le Paseo Flamenco offrent aussi des spectacles de qualité et la possibilité d'un échange avec les artistes après la représentation.

 

 

  Des stages très prisés:

  Stages de compás, palmas, baile,guitare, chant, percussions.

Cette année, 253 stagiaires dont certains provenaient de Taïwan et de Nouvelle Zélande ont suivi les cours de danse, chant, guitare ou percussions. Un véritable succès qui s'explique aussi par l'augmentation des lieux d'accueil pour ces stages. En effet, les professeurs ont investit l'antenne montoise du Conservatoire des Landes ainsi que le Pôle culturel de la ville.  Manuela Carrasco a animé un master Class de baile durant toute la semaine. Conscients de la rareté de cet évènement, les stagiaires ont reçu avec beaucoup d'enthousiasme l'enseignement de la maestra. Les danseurs Carmen Rasero, Ana Arenas, Juan de los Reyes, Maria del Mar Moreno, Felipe Mato, Saray de los Reyes ont animé aussi des stages qui ont eu un franc succès. Des stages de guitare étaient animés par Pierre Pradal, Juan Requena, Francisco Morales "El Pulga", par Eugenio Iglesias et par Lito Espinosa. Concernant les stages de Cante, ils étaient assurés par Alicia Gil et Jesus Mendez. Javier Prieto et José Carrasco dispensaient un stage de cajon et, pour s'initier au compas et aux palmas, Javier Prieto, El Pulga et Bobote ont transmis leur savoir faire et leur expérience dans une ambiance chaleureuse et conviviale.

 

Le programme off et des plateaux d'expression artistique très fréquentés

 

Malgré les intempéries, la programmation Off a été bien suivie, comme chaque année. Rappelons que les spectacles y sont gratuits et qu'elle permet de donner une place aux artistes émergeants ainsi qu' aux compagnies amateurs. Ainsi, à partir de 21h30, sur la scène de la Bodega, nous pouvions découvrir ou revoir les spectacles des artistes et compagnies suivants: "Raices Gitanas", "Duende y jeño" de la compagnie La Balandra, "Cinco Maneras de ausencias" de Raul CorredorCalima , " Herencia flamenca " avec la Nimeña.  " Encuentro flamenco", avec Aurelia Vidal et Carlos Ruiz . La Bodega accueillait aussi des spectacles de compagnies amateurs, tous les jours à 16 heures. Au café Music, une scène ouverte au baile et au cante Flamenco ainsi qu'un concert avec Ricky Amigos, puis El Puchero de Hortelano ont été programmée lors de quelques soirées.
Sur l'Esplanade du Midou étaient programmé "Fiesta en Sevilla " par la compagnie Alicia Gil et  "Bobote y su gente". Une programmation labellisée "Paseo Flamenco" permettaient aux cafés, restaurants du centre ville de participer à ce Festival en proposant dans leur locaux des expositions, des spectacles et d'autres évènements en lien avec la culture Flamenca.

Expositions: 

Los caminos del Arte Jondo: Francisco Moreno Galván

au Musée Despiau-Wlérick, du 2 au 28  juillet

 

 Comme chaque année, Arte Flamenco accorde une place importante aux arts visuels et aux artistes contemporains. En effet, une exposition passionnante de Francisco Moreno Galvan  (1925-1999) avait lieu au Musée Despiau-Wlérick, pendant toute la durée du Festival. Peintre à part entière, Francisco Moreno Galvan était aussi un fin connaisseur du Flamenco, poète et cantaor. Originaire de Pueblo de Cazalla, en Andalousie, il a laissé une œuvre d'une grande diversité: letras, peintures et affiches. Lors de cette exposition, nous pouvions découvrir la richesse de sa création au travers des originaux d'affiches, des pochettes de disques de José Menese, des portraits, des natures mortes, des manuscrits de letras qu'il composait dès qu'il était pris d'inspiration. Dans ces œuvres, où l'on peut noter  l'influence subtile de Picasso, un style bien particulier se dégage, et nous comprenons mieux la riche personnalité de cet artiste aux talents multiples dans le documentaire de Patricio Hidalgo que l'on découvre lors de l'exposition.

 

"Le Duende volé" œuvres de Pilar Albarracín au Musée Despiau-Wlérick, du 2 au 28  juillet

Intitulée "le duende volé", une exposition des œuvres de la plasticienne de renommée internationale Pilar Albarracin se tenait au musée municipal.  Dépassant les codes figés du flamenco traditionnel et le rôle soumis qu’y occupe la femme, son œuvre pleine d'audace et d'originalité interroge, surprend.  Dans l'exposition, nous pouvons découvrir plusieurs œuvres dans lesquelles l'artiste se met en scène, comme par exemple, dans un vidéo montage où nous voyons Pilar vêtue d'une robe Flamenca, descendre de plusieurs étages d'un immeuble en glissant le long d'une corde. Des photos la représentent vêtue d'une robe sur laquelle on remarque un imprimé représentant des entrailles, un squelette, des vaisseaux sanguins...voila une des facettes de l'univers particulier de Pilar, où le duende est toujours présent.

 

Exposition de photographies des grands formats de Prisca Briquet

 

Autre belle exposition, mais cette fois-ci, elle se trouvait à l'extérieur, sur la Place du Général Leclerc, à mont de Marsan: il s'agit des photos grands formats en noir et blanc de Prisca Briquet. Elle représente des portraits d'artistes Flamencos, et la qualité de ces clichés photographiques ont attiré l'attention du public. Un travail d'une force certaine...travail à suivre absolument!

Lors du Festival, nous avons découvert une autre très belle exposition: il s'agit des œuvres picturales de Yannick Grillon, exposées dans la Boutique Culture de Mont de Marsan: + Infos 

 

 

 

Interviews

Sandrine Rabassa, Directrice artistique du Festival Arte Flamenco: Lire

François Boidron, Directeur Général du Festival Arte Flamenco: Lire

  Pilar Albarracin, plasticienne: Voir

 

 

Manuela Carrasco, bailaora: Ecouter

 


  

  Visiter le site Web du Festival Arte Flamenco: http://arteflamenco.landes.org

 

Les vidéos du Festival :

 

 

 

 

 

 

Remerciements aux organisateurs du Festival Arte Flamenco, plus particulièrement à Antonia Emmanueli, François Boidron,  Sandrine Rabassa, Lionel Niedzwiecki, Monique Castaignède,  ainsi  qu'à tous les artistes qui ont enflammé le Festival. Merci  à tous  les aficionados et artistes que nous avons eu le plaisir de revoir  ou de rencontrer, à Yana Maizel, Christine  Pascault, Pierre Pradal, Caroline, Christelle Guillemain, Francisca, Marie Claude et Maïté Gamoye, Ingrid Fouledeau, ...