Reportage sur le spectacle
'Cuadros Flamencos' d'Alejandra Gonzalez, le 1er octobre 2011, au Théâtre de la
Reine Blanche, Paris.
Texte: Isabelle Jacq 'Gamboena'
Photos: Alain Jacq
|
|
'Cuadros Flamencos': des tableaux Flamencos
ensorceleurs
Entourée par des musiciens et chanteurs de renom,
la magnifique danseuse Alejandra Gonzalez a présenté sa nouvelle
création intitulée 'Cuadros
Flamencos', au public parisien. En effet, durant deux soirées
consécutives, ces représentations se jouaient à guichet fermé au Théâtre
de la Reine Blanche; produit par l'association Amharte, ce spectacle
confirmait le talent et le charisme d'Alejandra qui a, une nouvelle fois,
ébloui le public avec ses chorégraphies très personnelles et sa belle
présence scénique.
Après avoir crée 'Verea' et 'Conquista Flamenca',
deux créations dans lesquelles elle livre avec maestria ses
émotions , son vécu et l'histoire du peuple mexicain dont elle est
issue, Alejandra Gonzalez révèle avec passion et talent d'autres
facettes de sa personnalité dans 'Cuadros Flamencos', sa nouvelle
création. Inspirée par des photos, des peintures Flamencas et des cartes
postales anciennes que l'on trouve en Andalousie et qui représentent des
danseuses de Flamencos typiques, Alejandra crée quatre
chorégraphies dont chacune est rythmée par un palo différent et
des accessoires typiques du Flamenco tels
que la bata de cola, le mantón et l'éventail. Le spectacle
débute par une Fantasia magistralement composée et interprétée
par Niño Manuel,
guitariste andalou qui provient Sanlucar de Barrameda. Puis, c'est au
rythme d'une cantiña qu'Alejandra entre en scène, vêtue
d'une superbe bata de cola et d'un mantón ; le chant d'El trini et de
Juan Murube accompagnent magnifiquement les mouvements d'Alejandra,
tandis que Dani Barba Moreno et Niño Manuel apportent la
musicalité à l'ensemble. Alejandra dompte à merveille cette
imposante robe à traine dont la maitrise nécessite une technique
parfaite. Il faut dire qu'Alejandra a reçu une solide
formation de danseuse avec des maitres comme La Winie, la nièce
de Carmen Amaya et que, depuis plusieurs années, elle effectue
des séjours réguliers à Séville pour se ressourcer.
Le spectacle se poursuit avec du cante et du baile au
rythme d'une
Malagueña abandolaos où Juan Murube et El Trini
accompagnent Alejandra et expriment beaucoup d'émotions dans leur
chant. Provenant tous deux de Séville El Trini et Juan Murube
ont un style et une personnalité très différents; de plus, chacun a sa
manière de gérer le flux vocal, ce qui apporte une belle diversité à
l'interprétation de ce palo. Rappelons que nous avions eu
le plaisir d'entendre El Trini à plusieurs reprises à Mont de
Marsan, lors de la dernière édition du Festival Arte Flamenco et nous
avions été subjugué par la qualité de son cante. C'est au rythme
festif du Tangos de Malaga qu' Alejandra rend un hommage à
la terre au travers d'une danse très ancrée dans le sol, où les
taconeos et les zapateados se succèdent. S'en est suivi une
Seguiriya, chant noir et profond interprété par El Trini. Lors de
ce chant, sa voix nous a encore beaucoup touchée. Par la suite,
Alejandra est revenue sur scène en interprétant une Solea.
Vêtue d'une robe sombre, elle est entrée dans la profondeur de ce
palo avec beaucoup de grâce et de solennité. Moment
grave dans lequel elle rend hommage à sa mère, et, plus largement, aux femmes qui ont
le courage d'affronter une vie qui n'est
pas toujours facile. Le spectacle se termine au rythme d'une Guajira,
palo de ida y vuelta qu'Alejandra interprète
merveilleusement. Sa belle robe aux tons vanille et caramel s'accorde
aux tons bruns de l'éventail et , de sa danse pleine de chaleur et de
joie de vivre s'échappe des parfums de fleurs qui se mêlent à ceux de la
menthe et du citron: ce sont les effluves de son pays d'origine et de
l'Andalousie qui émanent de ses mouvements. Assurément, l'originalité de
sa gestuelle, sa danse très personnelle et son talent indéniable font d'Alejandra
l'une des plus grandes danseuses de la scène Flamenca parisienne.
Interview d'Alejandra Gonzalez réalisée en septembre 2011:
Lire
Page Facebook de l'association Amharte:
http://www.facebook.com/pages/AMAHRTE/212047975518867
___________________________________
Remerciements à l'équipe
de l'association Amharte
|