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Reportage:
La XXV
ème édition
du
Festival International Arte Flamenco' de Mont de Marsan sous le signe du Duende
Texte: Isabelle Jacq Gamboena
Photos: Alain Jacq
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Edito
En ces
temps de morosité ambiante, où la réalité socio-économique et
culturelle est loin de satisfaire une grande partie de
l'humanité, est-ce encore envisageable de parler d'Utopie, d'avoir
des grands rêves et, de surcroit, de les concrétiser? C'est
pourtant le défi qu'a relevé l'équipe du Festival International
Arte Flamenco de Mont de Marsan en célébrant sa 25 eme édition,
du 1er au 6 juillet 2013, témoignant ainsi de la longévité
d'un projet culturel ambitieux organisé chaque année par le
Conseil Général des Landes et porté par une équipe encadrée par
François Boidron,
Directeur Général d'Arte Flamenco et
par Sandrine Rabassa, Directrice artistique du Festival
et par
Lionel Niedzwiecki,
Directeur
de la communication du festival
.
Lors de l'inauguration qui a eu
lieu lundi après midi au Musée
Despiault wlerick, Henry Emmanuelli a déclaré ouverte cette
25ème édition du Festival Arte Flamenco, pour le plus grand
bonheur du public... en effet,
pour
cette édition spéciale, Sandrine Rabassa avait concocté une
programmation artistique ambitieuse et originale, faisant la
part belle au cante, élément primordial du Flamenco, et
privilégiant les rencontres d'artistes dans des créations Arte
Flamenco qui réunissaient au même moment sur la scène des
chanteurs de renom tels que José Valencia et Pedro el Granaino,
ou encore Esperanza Fernandez et Arcangel.
La danse était aussi à l'honneur dans cette programmation d'une
qualité exceptionnelle, avec la présence des plus grandes
figures actuelles du baile Flamenco telles que Maria
Pages, Mercedes Ruiz, Farruquito, ou encore Fuensanta la Moneta.
Le
piano Flamenco Gitan était lui aussi merveilleusement représenté
dans un spectacle qui a réuni David Dorantes et Diego Amador
dans un mano a mano inoubliable.
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Les arts visuels et la poésie n'étaient pas en reste dans la
programmation. Citons, par exemple, la magnifique affiche de
cette édition signée Prisca Briquet, ou encore le spectacle dans
lequel le comédien Michel Vuillermoz a merveilleusement dit des
textes de Federico Garcia Lorca, accompagné par le pianiste
David Dorantes.
Animé par une éthique
et une politique culturelle judicieusement élaborées par
François Boidron, Arte Flamenco, se fait un point d'honneur de
favoriser l'accès à la "culture pour tous" en présentant aussi
des spectacles gratuits pour le public, notamment lors des scènes
ouvertes ou pour les spectacles de rue qui rassemblent des
artistes
de haut niveau tels que, pour cette édition, les bailaores
Juan Paredes et Oscar de Los Reyes qui se produisaient sur
l'esplanade du Midou. La programmation gratuite de la Bodega
était, elle aussi, de très bonne qualité et offrait la possibilité
aux talents émergents tels que le jeune guitariste Anatole del
Morao ou les danseuses Lola Navarro, Serena de Sousa et Eva Luisa de se faire
connaitre du grand public.
Populariser
la culture c'est aussi ramener le Flamenco à sa position et à sa
fonction originelles. En effet, le Flamenco n'est-il pas, dans
son essence, un art du peuple, pour le peuple?
Arte Flamenco, c'est aussi une programmation Off qui intègre
différentes disciplines artistiques comme les arts visuels, dans
des Musées et dans différents points de la ville... et c'est
aussi une grande fête. Retour sur cette édition exceptionnelle
placée le signe du duende!
N.B.:
Nous relatons uniquement les évènements auxquels nous avons
assistés |
à l'espace François Miterrand à 21h
Utopia
- création de Maria Pagés
distribution:
Baile :
María Pagés, Isabel Rodríguez, María Vega, Eva Varela, José Barrios,
José Antonio Jurado, Paco Berbe, Rubén Puertas ; Chant :
Ana Ramón, Juan de Mairena; Guitare :
Rubén Lebaniegos, José « Fyty » Carrillo; Chant,
guitare : Fred Martins; Violoncelle :
Sergio Menem ; Percussion : Chema Uriarte
Maria Pagés a ouvert le festival à l'Espace François Miterrand avec "Utopia", sa nouvelle création
réalisée en hommage à l'architecte et humaniste brésilien Oscar
Niemeyer. Sa rencontre en 2011 avec ce grand architecte a été le point
de départ d'une recherche qui a abouti à cette création qui se décline en huit tableaux. Maria Pagés
y explore la
relation qui existe entre la danse et l'architecture tout en nous
ramenant aux
valeurs humanistes essentielles au travers des chorégraphies qui entrent
en dialogue avec des poèmes de Baudelaire, Beneditti, Neruda, Machado,
Larbi El Harti. Pour la scénographie, Maria Pagés s'appuie
essentiellement sur la courbe, forme géométrique qui caractérise
aussi l'œuvre d'Oscar Niemeyer. Pour Maria, la courbe symbolise l'aspect non linéaire de la vie, les hauts et les bas que chaque
individu traverse dans la vie. Dans cette création, Maria
développe aussi une réflexion chorégraphique sur le rôle de l'artiste
dans la société et sur les valeurs essentielles qu'elle souhaite
véhiculer. Cette réflexion a d'ailleurs donné naissance à un ouvrage
signé El Arbi El Arti, Elvira Gimenez et Angela de la Torre, dans lequel
la danseuse explique avec précision le processus d'élaboration d'Utopia et
les rouages de cette œuvre multi facettes dont la portée éthique,
esthétique et philosophique est immense. Elle précise au lecteur
ce qui l'a émue dans l'œuvre et la philosophie de vie d'Oscar Niemeyer.
On y lit, par exemple que, d'après lui, "ce qui importe pendant que nous sommes ici,
c'est la vie, les gens, embrasser ses amis, vivre heureux, changer le
monde, et rien d'autre". En écho à cette vision de la vie, le
spectacle débute par une chanson brésilienne interprétée par Fred
Martins et colorée par des rythmes africains qui évoquent aussi les
rencontres, les origines multiculturelles du Flamenco et le fait qu'il
continue à s'enrichir d'influences diverses. Puis le corps de ballet formé par 7
danseurs et danseuses apparait sur scène. Se mêlant aux mouvements de
Maria Pages, les robes ondulent, les pantalons virevoltent dans
une ambiance festive, accompagnés par les guitares de
Rubén Lebaniegos, José « Fyty » Carrillo,
par le Violoncelle de
Sergio Menem et par Chema Uriarte
aux percussions. Par la suite, vêtue
d'un pantalon noir, Maria Pagès interprète une Farruca au style
contemporain. Les braceos gracieux et les postures épurées
alternent avec des moments plus fougueux où Maria martèle le sol avec
puissance et détermination. Ses taconeos ont l'exquise vertu de nous rappeler que, malgré
tout, elle garde bien les pieds sur terre! Par la suite, Maria
interprète une granaina, vêtue d'une magnifique robe rouge
démesurément longue. Telle une goutte de sang qui perle dans l'œuvre immaculée
d'Oscar Nieweyer, Maria danse sous des courbes qui forment
une coupole, symbole de son monde intérieur. Lovée dans ce placenta, Maria
s'enroule dans l'étoffe rouge puis déploie cette étoffe incandescente. On sent battre son
cœur... et l'on sent battre notre cœur. Au fur et à mesure du spectacle l'espace
scénique s'humanise au travers de la lumière qui passe peu à peu
des tons froids aux tons chauds, comme si l'espace
s'imprégnait de la chaleur des corps. Martinete, Tarantos,
Guajiras et Alegrias et d'autres palos nous emportent
plus profondément dans cet espace pénétré d'une onde bienfaisante... une expérience
sensorielle et intellectuelle unique
qui nous invite à ressentir l'Utopie telle que l'envisage Maria: non
comme un projet irréalisable, mais comme un bon endroit.
1ère partie
au
Cafe cantante à 20h
"En concierto"- Diego del Morao
Distribution:
Guitare : Diego
del Morao, Pepe del Morao
Percussion : Ané Carrasco
Chant et palmas : Maloco,
Juan Carrasco
Violon: Bernardo Parilla
Diego del Morao: un récital mémorable
Jerez était à
l'honneur pour cette première partie de la soirée avec
le guitariste Diego del Morao qui a offert un
récital d'une qualité exceptionnelle. Descendant de
l'illustre famille de guitaristes Les Morao, son
père n'est autre que Moraito, artiste que nous
portons tous dans notre cœur. En effet, celui-ci a
marqué le monde du Flamenco par son immense talent et
par sa présence régulière dans la programmation du
Festival, avant qu'il ne disparaisse en 2011. Lors
de ce récital, Diego Del Morao a interprété les
thèmes de son premier album solo intitulé "Orate",
titre que l'on pourrait traduire par "décalé" et que
Diego a choisi pour définir sa façon de jouer de la
guitare en intégrant une notion qui lui est chère:
la liberté. En effet,
tout en étant le digne représentant de la nouvelle
génération des guitaristes de Jerez, Diego possède
un style personnel et, de toute évidence, sa musique
sort des sentiers battus. C'est ce qu'il a
prouvé dans son album "Orate" qui compte
aussi une pléiade d'invités exceptionnels:
son père Moraito, Diego el Cigala, Moraíto
Chico, Yelsy Heredia, Jumitus y Paquete et Paco de
Lucía. Lors de ce récital,
Diego del Morao a
interprété des Bulerías,
Tangos, Seguiriyas, Soleares, Rondeñas
avec la complicité
d'excellents musiciens tels que le guitariste
Pepe del Morao , le percussionniste Ané Carrasco
les chanteurs Maloco et
Juan Carrasco. Il a pu compter aussi sur la
participation du talentueux violoniste Bernardo Parilla. Lorsque Diego a interprété la magnifique Seguiriya intitulée "Pago de la
serrana", il était si concentré lors de
l'interprétation de ce thème, que chaque muscle de
son visage vibrait telle une corde de guitare et ses
doigts parcouraient le manche de son instrument
comme pour trouver une issue à la gravité qui le
submergeait. Et que dire de ses
bulerias, palo caractéristique de
Jerez. A chaque fois qu'il interpréterait ce palo, le soniquete de sa région natale était
clairement perceptible. Un beau et intense moment
musical!
2e partie:
"
La Moneta, paso a paso"
Fuensanta La Moneta
Distribution:
Danse :
Fuensanta La Moneta, Javier Latorre
(artiste invité)
Chant : Juan José
Amador, Miguel Lavi, Jaime Heredia « El Parrón », Antonio Amador «
El Nitro », Juan Ángel Tirado
Guitare : Luis Mariano
Percussion : Miguel
Rodriguez « El Cheyenne »
La Moneta, une étoile passionnément
Flamenca
En deuxième partie de la soirée, la danseuse granadine Fuensanta La
Moneta a ébloui le public avec son nouveau spectacle "Paso a paso".
Nous avions eu le plaisir de voir cette grande danseuse sur la scène
Montoise, il y a deux ans, dans son spectacle "Extremo Jondo"
qui avait obtenu un vif succès. Dans sa nouvelle création,
La Moneta exprime dans chaque partie de son spectacle sa manière
d'appréhender le Flamenco en évoquant tour à tour son expérience
avec les 3 disciplines principales du Flamenco: la guitare, la danse
et le chant. Dans la première partie
nommée "Sobre mis pasos” la Moneta livre tout d'abord sa
relation avec la guitare, accompagnée par le guitariste Luis
Mariano. Vêtue d'une robe rouge et d'un collant noir, La Moneta
livre d'emblée dans son baile son tempérament passionné en
interprétant avec fougue une Farruca, puis une Malagueña avec
zapateao. Sa danse puissante et sensible entre en osmose avec les
accords de guitare. La Moneta exprime son attachement à cet
instrument qu'elle intègre dans tous ses spectacles et qui tient une
place particulière dans son cœur. Dans “Hados”, le deuxième tableau, Fuensanta interprète une
Solea apola, en duo avec son maitre
Javier Latorre. La vocation précoce et le talent de la Moneta
l'ont amenée à intégrer à 19 ans la compagnie de Javier Latorre.
Grace à cela, elle a pu se forger une expérience professionnelle
enrichissante, d'autant plus que sa collaboration avec Javier
Latorre a été très constructive. C'est donc un hommage
qu'elle rend à son maitre en l'invitant à danser à ses cotés, lors
de ce moment poignant d'émotion et de délicatesse. Ensuite, La Moneta interprète une Seguiriya, accompagnée par le chanteur
Juan José Amador. La Moneta avance en crescendo vers le troisième
tableau et dernier tableau consacré à l'élément fondamental du Flamenco: le cante,
avec les grands chanteurs Juan José
Amador, Miguel Lavi, Jaime Heredia « El Parrón », Antonio Amador «
El Nitro » et Juan Ángel Tirado.
Nous touchons alors la substantifique moelle de son
baile
et le point culminant du spectacle. Une bouquet multicolore de
tessitures vocales jaillit de la scène avec un
cante
por Granaina con abandolaos, interprété tour à tour
par chaque cantaor; puis
Fuensanta est emportée dans le tourbillon des cordes
vocales et, à ce moment précis, chaque artiste devient le
centre du spectacle. Décuplant l'émotion et la force de sa danse, La
Moneta vibre por Tientos azambrados, pour
irradier por
Solea por Bulerías, incitée par les Jaleos et
le duende qui unifie le tout...du grand ART!
au
Théâtre Municipal à 15h30
"Majaretas"
Compagnie Albadulake
Distribution: Jonglerie et
percussions : Juan Antonio Moreno Fernández « Chato »
Mât chinois et acrobaties : Antonio
Vargas Montiel
Cerceau et clown :
Roxana Katcheroff, Cuca Cantillo
Guitare et chant :
Carlos Torres « Llaguita »
Baile : Angeles Brea,
Carmen de Miguel
Percussions : Miguel
Hiroshi, Ezequiel Gimenez
Basse : Raul Mainer
à la Bodega à 18 h 30
"Equilibrio Flamenco"- Jesus Carmona
Distribution: Baile: Jesus
Carmona et Vanessa Coloma; guitare: Oscar Lago;
Chant: Jesus Corbacho
au Café Cantante à 20h
Création inédite Arte Flamenco
Diego Amador & Dorantes
Distribution:
Piano : Diego Amador, Dorantes
"Dos Almas": un face à face exceptionnel
Organisé en partenariat avec l'instituto andaluz del Flamenco et la
Junta de Andalucia, "Dos Almas" est l'une des trois créations
d' Arte Flamenco. Elle réunit sur la scène du Café cantante
les
deux plus grands pianistes Flamencos actuels, Diego Amador et David
Dorantes, dans le prolongement de leur rencontre qui a eu lieu dans
le dernier film "Flamenco, Flamenco" de Carlos Saura. Comme le
précise Sandrine Rabassa " ce spectacle a été crée pour apporter
plus d'émotions" et l'idée de faire les rencontres sur un même
plateau d'artistes qui pourraient chacun faire la tète d'affiche de
leur propre spectacle, cela peut générer des moments inattendus.
"... On est obligé de se transcender soit pour l’autre,
soit avec l’autre,
soit contre l’autre;
mais quoi qu’il en
soit, on en sort toujours gagnant » précise-t-elle dans l'entretien
qu'elle nous a accordée. Les artistes apparaissent sur la scène,
saluent le public, s'assoient face à face devant leur piano à queue
installé en quinconce et le spectacle débute. Bien qu'ils aient
préparé cette rencontre et structuré leur spectacle, ils ont donné
une
belle place à l'improvisation, laissant libre cours à leur
créativité, poussé par l'inspiration que leur apportaient le fait de
jouer ensemble. Buleria, Solea, et autres palos rythmaient leur
mano
a mano. Tantot les regards se croisaient, tantot leurs notes
s'éloignaient pour se rapprocher à nouveau. S'exprimer, s'écouter
mutuellement et se
répondre, tel était leur credo. Tous deux issus de grandes familles
gitanes d'artistes, Diego et Dorantes ont pourtant un parcours
artistique très distincts. En effet, Diego est issu d'une
famille composée essentiellement de guitaristes. Autodidacte, il
s'initie à la guitare, à la basse puis au piano. Compositeur,
chanteur et producteur, Diego Amador joue de cet instrument comme
s'il jouait de la guitare, explorant toutes les possibilités
rythmiques et sonores de cet instrument, va jusqu'à pincer et percuter les
cordes de son piano, créant ainsi des
sonorités nouvelles. Il collabore avec les plus grands artistes tels
que Israel Galvan, Tomatito et côtoie aussi le monde du jazz en
travaillant avec Bireli Lagrène ou Luis Salinas. Quant à Dorantes,
issu d'une lignée de grands artistes, son oncle n'est autre qu'el
Lebrijano et son père est le guitariste Pedro Peña. Dorantes reçoit
une formation classique en intégrant le conservatoire supérieur de
Séville, puis se forge un style qui lui est propre grâce à sa vision
personnelle du piano et toujours habité par le Flamenco qui coule
dans ses veines, il l' adapte à cet instrument.
Doté d'un sens de la mélodie certain, il a crée des thèmes
magnifiques qui ont un succès international et qui restent gravés
dans notre mémoire. C'est d'ailleurs ce qu'il nous rappelle dans ce
spectacle lorsqu'il joue "Orobroy" et que le public
l'ovationne aussitôt. Deux artistes exceptionnels qui savent s'adapter l'un à
l'autre dans un spectacle où chacun en est ressorti grandi tandis
que le
public, lui, a été conquis.
Soirée
Bodega à 22h45
Las Gabachas
Dulce de leche
Dulce de leche : lorsque
originalité rime avec authenticité
Distribution: danse:
Lola Navarro, Séréna de Sousa; chant: Mariano Zamora; guitare:
Olivier Vayre; percussions: David Dutech; palmas: Orane Jourdon.
Les soirées à la Bodega sont habituellement
consacrées aux talents émergents, comme c'est le cas pour Lola Navarro et Séréna
de Sousa, deux danseuses au talent prometteur. Outre le fait
qu'elles sont natives de Toulouse, elles ont aussi un parcours artistique qui présente
certaines similitudes. En effet, Lola et Séréna ont été formées à
Toulouse, auprès de la Morita puis elles sont parties forger leur
art en Andalousie, auprès de maitres tels que Javier Latorre. De
plus, elles ont fréquenté ensemble l'Academie Amor de Dios de
Madrid. De retour en France, leur amitié et leur passion pour le
Flamenco les ont réunies dans un projet commun: la création d'un
spectacle intitulé "Dulce de Leche". C'est sur la scène de la Bodega
que le public montois a pu apprécier cette création et le talent de
ces danseuses qui étaient accompagnées par le chanteur confirmé
Mariano Zamora, par le guitariste Olivier Vayre, par David Dutech
aux percussions et par les palmas d'Orane Jourdon. Débutant
dans un silence opaque, Lola et Serena son assises chacune sur une
chaise et elles amorcent une gestuelle où Flamenco et modernité se
mêlent étroitement. L'ambiance est grave, les mouvements épurés et
vifs laissent présager un affrontement. Ces deux femmes au costume
identique et que tout rapproche, en apparence, semblent pourtant
livrer un combat au travers de leur danse. Il s'agit d'une mise à
mort de l'apparence pour faire émerger les différences et la nature
profonde de chacune d'elle. Divers palos se succèdent au
cours desquels elles dansent en duo ou en solo, au gré de leur
inspiration et, au fur et à
mesure du spectacle, une belle harmonie émane de ces chorégraphies
Flamencas aux accents contemporains. Mariano Zamora entonne un chant
suave et mélodieux tandis que les accords de guitare d'Olivier Vayre
nous plongent dans une délicieuse rêverie. Puis, exprimant toute la
force de leur talent, Lola et Sérana interprètent une Guajira. Les
chorégraphies deviennent envoutantes. C'est le moment pour ces deux
personnalités de se trouver enfin, de vibrer en harmonie au travers
d'une gestuelle onctueuse, fraiche et douce comme le lait. Un
magnifique spectacle où originalité rime avec authenticité.
au Café Cantante à 20h
1ère partie
: Baile de palabra
Mercedes Ruiz
Distribution: Danse :
Mercedes Ruiz
Chant :
David Lagos
Guitare :
Santiago Lara
Mercedes Ruiz:
une danse à cœur ouvert
"Exprimer plus avec moins", telle était la devise de la
danseuse Mercedes Ruiz dans "Baile
de palabra", son nouveau spectacle qu'elle a
présenté à 20h, sur la scène
du Café cantante. Surnommée la
“Niña de San Miguel”, en référence avec le
quartier de Jerez qui l'a vue naitre, Mercedez
Ruiz s'est appuyée dans cette création sur les trois piliers du Flamenco:
le chant, la guitare et la danse. Elle a dansé sur
ses nouvelles
chorégraphies, évoquant l'évolution de son
style: un baile encore plus personnel, épuré, tout en
étant respectueux de la tradition. Elégant, sobre,
original, autant de qualificatifs pour définir le style
de Mercedez, danseuse dont le
parcours artistique est jalonné de récompenses et de
belles collaborations artistiques. En effet,
à sept ans, elle fait partie
du spectacle de Manuel Morao : "Esa forma de vivir ". Plus tard, elle intègre, entre autre,
les compagnies d'Antonio El Pipa et d' Eva Yerbabuena;
en 2002, elle entame une carrière solo et crée sa propre
compagnie en 2003 qui a désormais une reconnaissance
internationale.
Débutant por Buleria dans
"Palabra de Jerez
", la première partie du
spectacle, elle poursuivit avec une Petenera
dans la séquence "Cisne Blanco", en passant
par une Tonas y Seguiriya (Cinse negro), puis par un
pregones y caracoles pour aboutir à une
Granaina dans le tableau "Palabra de Flamencos".
Autant de palos pour exprimer sa quête vers
l'essence de son baile qui se nourrit de l'écoute du
chant et de la présence de la guitare. Dans cette
optique, elle était entourée d' artistes qu'elle
affectionne plus particulièrement: l'excellent
guitariste Santiago Lara et le talenteux chanteur David
Lagos que nous avions vu lors de la précédente édition
d'Arte Flamenco, quand il accompagnait le célèbre
danseur Israel Galvan, sur la scène du Café Cantante. Né
à Jerez, David Lagos est issu d'une famille d'aficionados
au cante. A 10 ans, il commence à chanter sur
scène, accompagné à la guitare par son frère Alfredo
Lagos. Quelques années après, il entame une carrière
internationale et collabore avec plusieurs grandes
figures du baile Flamenco telles qu'
Alejandro Granados, Belén Maya et
Cristina Hoyos dont il intègre la compagnie en
participant au spectacle ‘Arsa y toma’. En parallèle,
David poursuit une carrière de soliste
et, en 2009, il sort un
magnifique album intitulé ‘El espejo en que me miro’
(le miroir dans lequel je me regarde), qui est un
superbe mano a mano avec Alfredo Lagos. Lors de
ce spectacle, la voix de David Lagos, la danse de
Mercedes et la guitare de Santiago Lara s'unissaient
dans un accord parfait et l'on ressentait de la part de
chaque artiste une écoute et une complicité mutuelle,
d'autant plus que Santiago compose depuis plusieurs
années les musiques des spectacles de Mercedes Ruiz. Les
sortant du stéréotype kitch de la danseuse de Flamenco
vue sur certaines cartes postales, Mercedes maniait avec
perfection la robe à traine, le châle et les
castagnettes, redonnant une belle présence à ces
accessoires qui participaient à sa quête vers l'essence
de son baile. Mercedes allait toujours plus
profondément dans sa danse, avec finesse, grâce et
féminité, exprimant des sentiments forts au travers ses
chorégraphies d'une extraordinaire beauté. Un spectacle
intense, marqué par des moments d'une grande profondeur.
au Café Cantante, à 22h
2e partie:
Création Arte Flamenco
Arcángel et Esperanza Fernández
Distribution:
Chant :
Esperanza Fernández,
Arcángel
Guitare :
Miguel Angel Cortés, Dani Moron
Palmas :
José Fernández, Jorge Aguilar
Arcángel et Esperanza
Fernández: deux voix faites pour se rencontrer
Arcángel et Esperanza
Fernández ont fusionné leur voix et leur univers dans un mano a mano
exceptionnel, en deuxième partie de la soirée.
L'idée de réunir ces deux voix a jaillit de l'
imagination auditive de Sandrine Rabassa qui a pressenti
que ces deux voix étaient faites pour se rencontrer.
Sandrine a conçu cette deuxième création de cante
à l'occasion du 25ème anniversaire d'Arte Flamenco et
en concertation avec l'équipe du Festival qui se fait un
point d'honneur de promouvoir l'expression du chant et
des letras afin que le chant ne soit pas relégué
uniquement à la fonction d'accompagnateur de la danse,
mais plutôt qu'il continue à être
reconnu comme un art à part entière, au même titre que
la danse et la guitare. A priori, certaines
différences auraient pu rendre cette rencontre
improbable, comme, par exemple, le décalage dans
l'expérience professionnelle de ces artistes. En effet,
quand Arcángel a commencé sa carrière, Esperanza était
déjà une grande figure du Flamenco. De plus, rapprocher
une voix féminine d'une voix masculine nécessite que
chaque artiste puisse s'adapter à la tessiture vocale de
l'autre. Néanmoins, d'autres éléments les rapprochent,
comme le fait qu' Esperanza et Arcángel ressentent
une admiration réelle l'un pour l'autre et le fait qu' Arcángel
possède un large spectre vocal, ce qui lui permet de
s'adapter à d'autres tessitures vocales, notamment à la
voix puissante et féminine d'Esperanza. Visiblement
heureux de se retrouver ensemble sur scène, Esperanza et Arcángel
ont chanté tantôt en solo, tantôt en duo,
s'adaptant l'un à l'autre avec aisance et sublimant leur
voix respective dans des magnifiques duos,
accompagnés par les guitaristes Miguel Angel Cortes et
Dani Moron, tandis que José Fernandez et Jorge Aguilar
apportaient la rythmique à l'ensemble. Précisons aussi
que Miguel Angel est le guitariste attitré d'Esperanza
depuis 1999 et qu'il accompagne aussi le cante d'Arcangel
depuis quelques années. Cela a donc facilité
l'accompagnement du chant et c'est avec maestria
que les voix, les guitares et les palmas se sont
mêlées, pour toucher la profondeur du flamenco et le
cœur du public. Submergé par l'émotion, c'est avec une
standing ovation que le public a acclamé les
artistes, à l'issue de la représentation.
au Café Cantante,
à 20h
1ere partie: Metales - Une création Arte Flamenco n°25
José Valencia & Pedro El Granaíno
Distribution:
Chant :José Valencia, Pedro el Granaino
Guitare: Juan
Requena
Palmas: Manuel
Valencia, Juan Diego Valencia
José
Valencia et Pedro el Granaino sur les sentiers du
duende
Vendredi soir, le
cante Flamenco a
vibré à nouveau sur la scène montoise avec "Metales",
une création Arte Flamenco très différente de celle
présentée la veille, et au cours de laquelle José Valencia et
Pedro el Granaino ont partagé la scène, livrant au
public des moments d'une intensité exceptionnelle.
Honorés de participer à ce 25 eme anniversaire d'Arte
Flamenco, José Valencia et Pedro el Granaino sont
dorénavant des habitués du Festival. Pedro avait
impressionné le public l'année dernière dans le
spectacle "Homenage a los grandes" alors qu'ils avait
chanté aux cotés de la grande danseuse La Farruca. José
Valencia, lui, a ébloui le public à plusieurs
reprises lors des éditions antérieures. L'idée de les
réunir sur la scène du Café Cantante, est née à Séville,
en septembre dernier, pendant la biennale", avait
expliqué Sandrine Rabassa. Cette soirée consacrée au
cante Flamenco
Gitano était particulièrement électrique
car, ces deux grands artistes ont confronté leur voix si différentes l'une de
l'autre pour aller toujours plus loin dans les abysses
de leur cante, mettant en relief leur propre style en
affutant toujours plus finement le métal de leur timbre
vocal. La voix puissante et pure de José Valencia
en fait l'un des cantaores
incontournables du Flamenco actuel, en témoigne les
nombreuses récompenses qu'il a obtenu, notamment celle
du "Giraldillo del
Cante" lors de la Bienale de Flamenco de Séville, en
2012. Ce maestro du cante natif de Lebrija a sorti la
même année son premier album intitulé
"Sólo flamenco"
dans lequel il livre avec beaucoup de talent un
répertoire classique au style très épuré. Quant à Pedro
el Granainao, chanteur
natif de Séville et
reconnu professionnellement en tant que chanteur
flamenco depuis quelques années, sa carrière est
étroitement liée à celle de la famille Farruco.
Solide, chaude et rugueuse, sa voix pleine de nuances
s'inscrit dans le prolongement de l'héritage laissé par
Camaron de la Isla. Un contraste très fort entre
les tessitures de voix jaillissait dans les duos et
lorsque José et Pedro chantaient en solo, c'était pour
mieux se retrouver, par la suite. Accompagnés par la
guitare de Juan Requena et par les
palmas
de Manuel
Valencia et Juan Diego Valencia, ces deux
cantaores ont
prouvé que lorsque l'on est plein de talent, authentique et respectueux
de la tradition, le duende
trouve son aisément chemin et s'invite sur scène pour créer
un moment unique et mémorable!
2ème
partie Tomatito
Sextet
Tomatito
Distribution :
Guitare :
Tomatito, El Cristi
Chant :
Kiki Cortiñas, Simón Roman
Percussion : Lucky Losada
Danse :
Paloma Fantova
Tomatito
au sommet de son art
Guitariste de renommée internationale et
digne représentant du nuevo
Flamenco, Tomatito a investi la scène
vers 22h,
accompagné par une deuxième guitare,
celle d'El Cristi et par le cante
de Kiki Cortiñas
et Simón Roman. Tomatito fait partie de
la légende du Festival depuis le
fameux concert où il accompagna Camaron
de La Isla, en 1990, lors de la 2ème
édition. C'est donc avec
beaucoup d'émotions que l'équipe du
Festival l'a reçu pour ce 25eme
anniversaire. Avec son beau visage
aux traits qui rappellent ceux des amérindiens, Tomatito a une présence
magnétique sur scène. Lorsqu'il entre
dans son univers musical, son visage
s'enfouit dans son abondante chevelure
bouclée et l' on ne perçoit plus que sa
silhouette et ses mains aux doigts d'une
agilité époustouflante
qui parcourent avec sensibilité le manche de sa guitare,
livrant une musique personnelle dont les
thèmes proviennent de son nouvel album "Soy
Flamenco". Tomatito nous avait
prévenu: "le titre de cet album, il lui
est venu naturellement, sans chercher la polémique
ni de justification quelconque". En effet, bien
qu'il ait collaboré avec des artistes
d'autres univers musicaux comme
celui du jazz, Tomatito a toujours été
Flamenco. "Je suis Flamenco et j'Aime le
Flamenco" nous précise-t-il en
frappant sa paume de main sur son cœur, lors d'une rencontre,
avant de monter sur scène. Son nouvel album
qui synthétise 45 ans de carrière rassemble 10 magnifiques thèmes
qu'il interprète, ce soir là au travers
de divers palos dont une Rondena,
Taranta, rumba, Alegrias, Soleas,
Buleria, Bolero, Seguiriya. Rappelons que pour réaliser son nouvel
album, il a pu compter sur la participation
de Paco de Lucia dans la seguiriya
"Corre por mis venas"
et, grâce au miracle des nouvelles
technologies, il a réussi à transformer le
palo
por Tangos en une
Buleria, accompagné par le
maestro et la voix du regretté
Camaron de la Isla. Pendant le
spectacle, le public a pu découvrir la
danseuse Paloma Fantova, jeune artiste
originaire de la province de Cadiz. Son
baile très racé et fougueux a été
très remarqué par le public. Cette jeune
danseuse est montée sur scène pour la
première fois à l'âge de 6 ans et
depuis, elle enchaine des collaborations
avec des grands artistes tels qu'Antonio
Canales, José Merce, Antonio El Pipa,
entre autre. Quant à Tomatito, tout au
long du spectacle, il a exprimé avec
beaucoup de sensibilité, d'humilité et
avec un
profond sens de la nuance son
univers musical qui provient de toute
évidence
des entrailles du Flamenco. Merci
Maestro!
Soirée Bodega à 22h45
"PDF n°5" - Cie
Eva Luisa
Distribution :
Eva Luisa: danse, Juan
Manuel Cortes: cajon, percussions
au Théâtre Municipal, à 15h30
Lecture-récital
Textes de Federico García Lorca
Distribution:
Lecture :
Michel Vuillermoz
Piano :
Dorantes
Cantante
Gourmand à 20h
"Abolengo"
Farruquito et Karime Amaya
Distribution:
Baile : Juan Manuel Fernández Montoya «
Farruquito », Karime Amaya
Guitare : Román
Vicenti
Violon : Bernardo
Parrilla
Percussion : Luis
Amador
Chant :
Antonio Villar, Juan José Amador Encarnita Anillo
Le délicieux
diner-spectacle de clôture, concocté par les cuisines
municipales de Mont de Marsan avec la collaboration du
chef étoilé Michel Guérard était le moment privilégié
pour découvrir la nouvelle création de Farruquito
intitulée "Abolengo", terme qui signifie "héritage".
Dans ce spectacle, Farruquito a invité Karime
Amaya pour rendre, ensemble, un vibrant hommage à leurs
ancêtres: les Farrucos et
les Amaya qui sont, ni plus ni moins que les deux
plus grandes familles du baile Flamenco gitan. En effet, Farruquito est le petit fils de Farruco et le Fils de La
Farruca tandis que Karime Amaya est la grande nièce de
Carmen Amaya et la fille de Mercedes Amaya. Dans ces
familles où le patrimoine artistique et la tradition se
transmettent oralement, chaque génération lègue ses
connaissances et ses secrets à la génération suivante,
perpétuant ainsi un style de baile qui leur est
propre. Le spectacle débute dans une mise en scène
très familiale. En effet, une femme sur un rocking chair
tient un enfant dans ses bras et lui chante une
berceuse: il s'agit d'Encarna Anillo qui interprète une
nana, exprimant ainsi le fait que, dans ces
familles, le Flamenco se transmet dès le plus jeune âge et
se vit au quotidien, dans la cellule familiale. Entourée
par le violoniste Bernardo Parilla, par le guitariste
Roman Vicenti et par Luis Amador aux percussions,
Farruquito et Karime Amaya font irruption sur la scène
et c'est alors que toute la maestria de ces
artistes éclate au grand jour: alliant fougue, passion
et respect des traditions, ce duo a aussitôt enflammé le
public et, durant tout le spectacle, Farruquito et
Karima Amaya ont offert toute l'essence du Flamenco avec
spontanéité et générosité. Au beau milieu du spectacle,
Farruquito est monté sur une table installée sur la
scène, tandis qu'
Antonio Villar, Juan José Amador et Encarnita Anillo
l'accompagnaient au chant. Ce fut un moment magique où
Farruquito témoignait de son sens de l'improvisation,
de son attachement au
cante
et de sa vision personnelle de la danse. Un spectacle
plein d'émotions et de
maestria qui a été
acclamé par le public.
Place Charles de Gaulle, à 24h
Fin de
Fiesta, diaporama et Karaoké géants
" La
Leyenda del Tiempo" pour clore le festival
Après le spectacle, le public s'est retrouvé sur la
place Charles de Gaulle pour un spectacle gratuit et en
plein air . Pour rendre hommage aux photographes qui ont
couvert les différentes éditions du Festival, un
diaporama géant était installé sur la place, permettant d'apprécier plusieurs magnifiques
photos en noir et blanc qui donnaient un bel aperçu de
toutes les grandes figures du Flamenco qui sont passées
dans ce Festival. Puis, sur la chanson 'La
Leyenda del tiempo' de Camaron de la Isla, le public
a chanté devant un Karaoké géant, aidé par les paroles
qui étaient inscrites sur l'écran géant. Reprenant cet
air, Pedro El Granaino et Alicia Gil qui étaient dans la
foule se sont mis à chanter à leur tour, tandis que le
public a formé instantanément un cercle autour d'eux. Chanter sur un air de Camaron de
la Isla, quel meilleur cadeau le Festival pouvait-il offrir
au public pour cette fin de Fiesta? Entendre sa voix
et chanter à l'unisson pour cet anniversaire
a provoqué une sincère émotion et une
grande joie pour le public. "Il est inutile de chercher
à remplacer Camaron car ce chanteur est irremplaçable."
avait dit Tomatito. Le Flamenco, lui, continue de vibrer
dans la gorge de nouveaux cantaores tels que ceux
qui sont passés dans cette édition ou dans les éditions
précédentes. Ce soir là, Pedro El Granaino et
Alicia Gil, ont témoigné aussi de leur immense talent. Quant à l'équipe d'Arte Flamenco, enthousiasmée
par le succès de son festival qui est devenu l'un des
plus grands rendez vous annuels du Flamenco, elle
donne rendez vous à tous, l'année prochaine, pour de nouvelles
émotions et d'autres magnifiques découvertes...
Incluant toutes
les disciplines artistiques et les animations en
relation avec le Flamenco, le 25°
Festival Arte Flamenco a fait la part belle aux Arts
visuels avec, tout d'abord, la superbe affiche réalisée
par Prisca Briquet, photographe dont nous
avons eu le plaisir de découvrir les photos en grand
format, l'année dernière, sur la place Charles de
Gaulle. De plus, une projection des films
'Poligono Sur' de Dominique Abel," Morente, Flamenco y
Picasso" de Emilio Ruiz Barrachina et "Annie de Francia"
de Christophe Le Masne a enchanté le public.
Pour les stages,
rencontres, scènes ouvertes et plateaux d'expression
artistique, le public et les stagiaires ont été très
gâtés encore, cette année. Domingo Rodriguez,
l'universitaire andalou reconnu, a
animé une conférence très intéressante sur le thème
"liberté et Flamenco", avec Arcangel et Esperanza
Fernandez qui ont fait part de leur expérience. Dans la
programmation du festival Off, le "Paseo Flamenco" était
très diversifié et tous les cafetiers concernés ont fait
salle comble pendant toute la semaine. De plus, un
"Paseo artistico" offrait la possibilité au public de
découvrir les œuvres de plusieurs photographes et
plasticiens au travers d'expositions dans différents
lieux de la ville. L'occasion pour le public de faire de
belles découvertes....
Rencontres:
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Succès bien mérité pour les stages:
Stages de piano, compás, palmas, baile, guitare, chant,
percussions.
Cette année, et pour la première fois, un
Master class de piano avec Diego Amador a été
programmé et c'est avec beaucoup d'enthousiasme que les
stagiaires se sont initié à cette discipline qui fait de
plus en plus d'émules. Des stages de danse étaient
programmés avec les plus grands artistes de cette
discipline: Farruquito, Carmen Rasero, Lourdes Recio,
Oscar de los Reyes, Lidia Valle, Juan Paredes, Fuensanta
la Moneta, Jesus Carmona. La guitare était aussi
représentée dans les stages dispensés par Manuel
Berraquero, Oscar Lago et Pierre Pradal qui ont remporté
beaucoup de succès. Des stages de cante
avec Alicia Gil, Eva Lebrija et José Valencia ont
complété cette programmation. Comme il se doit, le
cajon et les palmas avaient aussi leur place.
En effet, Francisco Morales "El Pulga", Javier Pietro et
Pedro Navarro ont initié les stagiaires à l'art du
compas dans l'apprentissages des palos
inhérents au Flamenco.
"D'un instant à
l'autre",
exposition
photos de Joss
Rodriguez:
Le
Paseo artistico
offrait la
possibilité au
public de découvrir
les œuvres de
plusieurs
photographes qui
couvrent
régulièrement
l'actualité du
Festival, comme
c'est le cas de Joss
Rodriguez, qui
exposait ses photos
à l'Atelier du cadre
ainsi qu'à la
Librairie Lacoste.
Intitulée "d'un
instant à l'autre",
cette exposition
présentait des
photos en noir et
blanc, ces moments
captés lors de
spectacles et qui
vibrent de
l'étincelle du
duende, cet
instant de grâce si
précieux et que tout
artiste Flamenco
recherche,
secrètement. Ses
photos nous convient
à regarder plus
intensément la
beauté et la
fulgurance de ces
instants captés
lorsque la chanteuse
Carmen Linares serre
les poings et livre
son chant noir et
profond ou
encore, lorsque la
danseuse La Moneta,
dans une magnifique
posture, plante la
force de son regard
dans celui de Javier
Latorre. Joss est
andalou originaire de
Grenade. Après avoir
vécu plusieurs
années en Suisse, il
est revenu dans sa
terre natale et se
livre désormais aux
2 passions qui
l'animent le plus et
qui, pour lui, sont
indissociables: le Flamenco et
la photographie.
Gageons que cet
artiste nous réserve
encore de belles
surprises et nous
révèle d'autres
œuvres d'une
intensité à la
hauteur de son
talent.
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Expositions:
Andrés Vazquez de Sola « El Cante
tiene un ministerio"
au Musée Despiau-Wlérick, du 2
au 28 juillet
En partenariat avec la
galerie d'art El viajero Alado de Séville
Les
œuvres d'Andrés Vazquez de Sola réunies au Musée
offrent un bel aperçu du talent de cet artiste
peintre né en 1927 à Cadiz. Spécialisé dans la
caricature et les dessins humoristiques, ce
peintre a enchanté le
public avec ces portraits. Beaucoup se sont fait une joie de
deviner l'identité des artistes Flamencos
qu'Andrés avait représentés, s'attachant aux
particularités de chacun . Nous pouvions
apprécier le portrait de Carmen Amaya, Paco de
Lucia, La Niña de los peines et bien d'autres
grands artistes captés avec beaucoup de
tendresse, d'acuité et d'humour.
Flamenchicos
au Musée Despiau-Wlérick, du 2
au 28 juillet
Cette
exposition rassemblait les
affiches sérigraphiées
Arte Flamenco qui ont
été réalisées par des
élèves de l'école
primaire du Peyrouat, à
Mont de Marsan, sous la
houlette de l'artiste
plasticienne du
Collectif AIAA qui
a réunit Natacha Sansoz,
Manica Jean Louis, Fanny
Garcia et Jack Usine
ainsi que les graphistes
du studio Gusto. 5
visuels étaient présentés
ainsi que des vidéos qui
retraçaient quelques
moments de travail et
d'échange entre les
élèves et les artistes
plasticiens. Un
exposition très
intéressante qui donnent
un aperçu de la manière
qu'ont les enfants
d'appréhender le monde
du Flamenco.
Salle Dubalen:
Antonio Chamán « Costumbres Andalouzas »
Exposition en collaboration avec le Centro
andaluz de la Fotografía de Almeria, Junta de
Andalucía
Réalisées entre 1852 et 1854 par Antonio
Chamán, de très belles gravures et estampes
étaient exposées pendant la durée du Festival.
Elles soulignaient l'importance du Flamenco dans
l'histoire de l'Andalousie au travers des scènes
de vie quotidiennes ou des fêtes. Ces œuvres qui
sont l' héritage laissé par l'expert en Flamenco
, Mario Boi, nous invitent à pénétrer dans
l'Andalousie du 19 ème siècle et à mieux
connaitre le quotidien et les meurs des gens de
cette époque.
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Interviews
Sandrine Rabassa, Directrice artistique du Festival Arte
Flamenco:
Lire
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José Valencia, cantaor
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Visiter le site Web du Festival Arte Flamenco:
http://arteflamenco.landes.org
Remerciements aux organisateurs du Festival Arte Flamenco, plus
particulièrement à Antonia Emmanueli, François Boidron, Sandrine Rabassa, Lionel
Niedzwiecki, Monique Castaignède,
ainsi qu'à tous les artistes qui ont enflammé le Festival. Merci
à tous les aficionados et artistes que nous avons eu le plaisir de
revoir ou de rencontrer, Pierre & Rafael Pradal, Christelle Guillemain,
Christian, Francisca et Maïté Gamoye, Ingrid, Alexei, Manuel & Bettina,
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