Pour célébrer le 25ème
anniversaire du Festival International
Arte Flamenco,
Mont de Marsan s'est transformée du 1er au 6 juillet 2013
en un écrin privilégié pour la culture andalouse et le Flamenco.
Le succès de cette édition, on le doit avant tout à Sandrine
Rabassa, Directrice artistique du Festival , qui a été présente
tout au long du Festival et qui a été plébiscitée une
nouvelle fois pour la qualité et la diversité de la
programmation qu'elle a mis en place. En effet, pour cette
édition particulière, Sandrine a comblé le public en créant une
programmation originale et diverse tout en réunissant les
meilleurs artistes Flamencos sur la scène montoise et dans la
ville. A l'issue
du festival , Sandrine nous a livré son ressenti sur cette
semaine et nous a révélé les grandes lignes de la prochaine
édition, dans l'interview suivante:
- Nous avons été très heureux
de participer à la 25 ème édition d ’Arte
Flamenco. Quel est le bilan et le ressenti sur cette édition qui
vient de se terminer?
- Je suis en train de lire tous les messages que
l ’on
m’envoie via
facebook, émail et sms. Ce sont surtout ces éléments qui me
permettent de faire un bilan, de voir le résultat et de lire le
ressenti du public et des personnes qui ont participé à cette
belle fête du 25 ème anniversaire d’Arte
Flamenco. Je reçois des messages très forts de personnes qui ont
adoré les créations, « Metales » par exemple, la
rencontre entre Pedro El Granaino et José Valencia qui, d’après
les commentaires que je reçois, a fait l’unanimité.
Il a été perçu comme étant un spectacle très complet, où le
duende a plané du début jusqu’à
la fin. C’est une
source de réconfort et de joie de savoir que tout ce que j’avais
imaginé a pu se concrétiser avec ces artistes pour cette
création mais aussi avec tous les artistes des autres créations
et de voir qu’une
idée de départ pouvait se transformer en un véritable rêve. L’utopie,
qui est aussi le nom du spectacle de Maria Pages qui a fait l’
ouverture du Festival, a durée du lundi au dimanche et cette
utopie est devenue une réalité. Parfois, nous avons vécu des
moments historiques qui resteront gravés dans le cœur de tous
ceux qui y ont participé, autant de la part du public que des
artistes. On me parle de spectacles grandioses. On me parle
également de l’état
d’esprit qui
régnait pendant cette semaine, de convivialité entre les
stagiaires et les professeurs, par exemple. Beaucoup parlent
aussi de l’investissement
de Farruquito qui, en plus du spectacle ‘Abolengo’
qu’il
a
présenté sur la scène du Café Cantante, a aussi dansé sur la
scène de la Bodega pour une fin de Fiesta de Jesus Carmona. Il a
été présent partout pour encourager ses compañeros
sur l’esplanade du
Midou qui, cette année a encore été un lieu d’échange
entre les artistes qui s’y
sont produits et le public. Tout le monde parle de la fête, de
la joie et de la convivialité qui régnait en lors de cette
édition.
- Comment vis-tu ce lendemain
de clôture de Festival et que fais- tu ce jour là?
- Le lundi, c ’est
un peu particulier car, pendant toute la semaine, comme vous
avez pu le remarquer, je n’ai
pas le temps de me poser. Il me faut 2h½ de route pour rentrer
de Mont de Marsan jusqu’à
chez moi. Donc, comme j’étais
très fatiguée, je me suis dit que j’allais
brancher l’imagination
en 2014 pour faire une ébauche de programmation. J’ai
mis le titre « Alma » d’Antonio
Rey qui m’inspire
beaucoup dans les moments où j’ai
besoin de me recentrer ou tout simplement réfléchir. J’écoute
cette musique qui, pour moi, est indispensable et qui m’a
accompagnée avant, pendant et après le festival. J’ai
repensé à tout ce qui s’était
passé pendant toute cette semaine, à tous les moments forts. Une
fois arrivée chez moi, c’est
là où je lis tous mes emails, tout ce que je n’ai
pas eu le temps de lire, tous les reportages. Je visionne les
vidéos prises dans les endroits où je n’ai
pas pu aller car parfois, plusieurs spectacles se déroulaient
dans différents lieux, au même moment. J’avoue
que je suis admirative par l’investissement
de tous. Tout le monde a mis de cœur à l’ouvrage
et c’est juste
énorme. Pour le diner spectacle de clôture, plus de 750
délicieux repas ont été servis puis c’était
le spectacle Abolengo avec Farruquito qui s’est
terminé en apothéose.
- La présence de
Farruquito avec son spectacle et tout au long du Festival, cela
a été une chance pour tout le monde, n ’est-ce
pas?
- Oui, au delà de son spectacle qui a été
magnifique et que nous avons eu le plaisir d ’accueillir
au Café Cantante, Farruquito a été d’une
générosité et d’une
disponibilité extraordinaire tout au long de la semaine, autant
pour le stage qu’il
dirigeait que pour d’autres
moments ou sa simple présence, et sa gentillesse, du matin au
soir apportait beaucoup de joie, notamment lorsqu’’il
prenait la guitare après le diner pour partager un dernier
moment avec nous, ses compañeros,
cela a été très important pour lui aussi. Avant de partir, il m’a
dit que cela a été une véritable bouffée d’oxygène
qui lui avait apporté beaucoup de bonheur, un retour aux sources
du Flamenco dans sa simplicité. Dans la vie, nous sommes tous
très pressés, contrôlés et cadrés. Chez nous, les artistes
vivent des moments de profonde liberté, où il est possible de s’exprimer
et de vivre le Flamenco avec toute sa famille Flamenca et sa
nouvelle famille d’Arte
Flamenco, pour Farruquito.
Nous nous sommes mis d ’accord
sur le fait que nous allons continuer à faire des choses. Pour
moi aussi, il a été un soutien considérable. Ses conseils et sa
présence pendant le festival ont été très importants pour moi.
- Farruquito reviendra donc dans la programmation du
Festival?
- Oui, et, premièrement, pour la simple raison de
vouloir satisfaire ceux qui n ’ont
pas pu assister au spectacle qui affichait complet, et ils
étaient très nombreux. J’assure
et je promets qu’il
reviendra très vite afin de combler tous ceux qui n’ont
pas pu le voir. L’autre
raison de sa venue prochaine est que la générosité et la bonté
dont il a fait preuve tout au long de la semaine font de lui une
figure du festival Arte Flamenco et que nous l’accueillerons
donc toujours avec beaucoup de bonheur.
- Revenons au concept des
créations Arte Flamenco dont tu es à l ’origine
et qui ont marquées cette édition. Comment t’es
venu cette idée de réunir 2 artistes qui pratiquent la même
discipline artistique, pour les réunir dans un mano a mano,
alors que chacun d’eux
pourrait à lui seul faire la tete d’affiche?
- Je souhaitais proposer quelque chose de très
original pour le 25 ème anniversaire d ’Arte
Flamenco, pour que cette édition puisse marquer les esprits. Il
y avait aussi l’idée
d’apporter encore
plus d’émotions au
public, profiter de l’espace
octroyé pour proposer encore plus dans une seule tranche. C’est
toujours une frustration, quand j’élabore
la programmation, de ne pas pouvoir y inclure tous les artistes
que j’aimerais
programmer. C’est-ce
qui m’a donné l’idée
de réunir tous ceux que j’aimerais.
On m’a surnommée
« la niña
de los duetos » (la fille des duos)
en référence à cela. A la base, le Flamenco se nourrit de
rencontres. Lorsqu’il
y a des fêtes privées et des rencontres avec les artistes, ils y
a toujours plusieurs éléments. On se nourrit de la présence de l’autre
et je m’étais dit
que c’était cela
qui était intéressant et c’est
une manière de redonner au Flamenco ses lettres de noblesse dans
le sens où la rencontre et le partage, c’est
cela le plus important. De plus, quand on est deux, on est
obligé de se transcender soit pour l’autre,
soit avec l’autre,
soit contre l’autre;
mais quoiqu’il en
soit, on en sort toujours gagnant et le public a eu l’effet
« chair de poule ».
- Il y a eu aussi des découvertes d ’artistes
émergents dans des spectacles à la Bodega, spectacles d‘accès
libre et gratuit pour le public. Pourrais-tu nous dire si la
fréquentation pour ces soirées a été bonne et si elles ont
obtenues du succès?
- Je me suis échappée lundi soir pour assister au
spectacle de Yurentz. Quand j ’y
suis arrivée, j’ai
apprécié le spectacle de très grande qualité et j’ai
aussi observé le public, l’expression
des gens, le regard et puis je me suis dit « Ole! ». Je n’ai
pas pu malheureusement assister à tous les spectacles mais,
aujourd’hui, je
suis en train de visionner des vidéos. Je regarde donc tout ce
qui m’a été
rapporté afin de voir si les spectacles étaient à la hauteur de
l’attente
du public, et pour affiner mes choix pour la prochaine édition.
- As-tu eu des retours sur la
fréquentations et la qualité des stages? Que souhaiterais tu
nous dire à ce sujet?
- Pour l ’instant,
j’attends le bilan.
Ce que je peux dire, c’est
ce que les stagiaires m’ont
rapporté. Ils m’ont
beaucoup parlé de l’investissement
des professeurs qui ont été d’une
générosité incroyable. Par exemple, ils ont été très heureux du
stage de danse avec Juan Paredes. Ils m’ont
supplié de le faire revenir l’année
prochaine. Il y a eu aussi des stages de chant et de piano. On
nous a dit que c’était
vraiment génial; nous continuerons à proposer ces stages. La
question est de savoir si nous aurons suffisamment de stagiaires
pour le piano. Mais, a priori, d’après
ce qui m’a
été rapporté, le résultat est très positif.
- La Fin de Fiesta avec un
Karaoké géant sur la chanson de « La leyenda del tiempo » de
Camaron de la Isla, sur la Place Charles de Gaulle, c ’était
très original et extraordinaire. Il y avait beaucoup de monde à
ce rendez-vous. As-tu eu des échos?
- Oui, j’ai des échos. Tout le monde aurait aimé
que cela dure plus longtemps mais le timing était un peu serré
car nous voulions aussi laisser la place au Festival Off. Quoi
qu ’il
en soit, il y a eu une forte présence et le public a chanté. L’année
prochaine, peut-être nous le rechanterons comme un hymne d’Arte
Flamenco. Il y a
eu beaucoup de joie et de partage; c’était un merveilleux
moment. J’ai aussi
adoré quand Pedro el Granaino et Alicia Gil ont chanté au milieu
de la foule, alors que, quelques minutes auparavant, tout le
monde regardait en direction de la scène et attendait l’arrivée
des artistes à cet endroit précis. Cela a été une surprise pour
le public et quand il a aperçu ces artistes chanter au milieu du
public, un cercle s’est formé spontanément autour d‘eux. Le
cercle est un symbole très fort et c’est
cela aussi le Flamenco!
- Pour la prochaine édition d ’Arte
Flamenco, as-tu déjà les grandes lignes de la programmation en
tête ?
- Oui, j’ai déjà les grandes lignes en tète. Les moments forts
de cette année sont le moteur pour imaginer ce que sera l ’édition
de l’année
prochaine . Il y a déjà 3 éléments marqués sur ma feuille
blanche: comme il y a une véritable demande, je continuerai à
imaginer des spectacles spéciaux Arte Flamenco; je vais donc
essayer de répondre à cette demande. L’utopie
a été possible grâce à une réalité qui est le travail de
l’équipe du Conseil Général, des techniciens, des chauffeurs, de
tous les bénévoles qui ont été absolument merveilleux. Des
bénévoles étaient présents du matin au soir, comme Lola qui a
aussi dansé mercredi soir sur la scène de la Bodega et qui a été
encore une fois extraordinaire, toujours proche de moi. Elle a
été d’une aide
précieuse. Je souhaite remercier toute cette équipe qui, sans
elle, l’utopie n’aurait
pu devenir réalité.
- Sandrine, nous te remercions pour tout le travail que tu as
réalisé et pour cette merveilleuse édition qui restera gravée
dans nos cœurs.
Reportage sur la 25 ème édition du Festival International Arte Flamenco de
Mont de Marsan: prochainement en ligne...
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