
En tournée pour la sortie de l' album
"Plaza Massena", le groupe Azulenca s'est produit
récemment dans la région parisienne, pour le plus grand plaisir
des aficionados. Nous avons eu le bonheur d'assister à
une représentation au cours de laquelle nous avons été subjugué
par le talent de ce quartet et c'est avec enthousiasme que nous
avons retrouvé les membres du groupe après le concert, pour une
interview exclusive:
- Vous êtes quatre artistes provenant de la ville d’Auch,
dans le Gers. Nous avons eu le plaisir d’assister à votre
concert, ce soir. Pourriez- vous nous raconter la manière dont
s’est constitué votre groupe « Azulenca » ?
- Pascal: Sylvia et moi sommes à l’origine de ce groupe.
Nous jouions ensemble depuis un certain temps. J’accompagnais
aussi à la guitare ses ateliers de danse car Sylvia est
chanteuse et elle danse aussi. Je l’ai poussée à chanter du
Flamenco au devant de la scène. Pas du cante jondo, mais
presque. Cela fait bientôt 15 ans que nous nous connaissons et
c’est en 2006 que nous avons formé le groupe Azulenca et avons
commencé à nous produire sur scène, en duo. Par la suite, nous
avons étoffé le groupe en intégrant deux autres musiciens:
Nicolas et Max.
- Ce soir, vous avez joué principalement les thèmes de votre
premier album intitulé « Plaza Massena », n’est-ce pas ?
-
Pascal: Oui, nous avons joué quelques thèmes de notre
premier album et nous avons aussi rajouté des nouvelles
compositions qui seront intégrées dans le 2ème album que nous
préparons actuellement.
- Qui a choisi le nom du groupe, et que signifie-t-il?
- Pascal: En fait, c’est moi qui ai trouvé le nom et qui l’ai
choisi pour le son et le sens qu’il évoque. En effet, j’aime les
sonorités, je trouve que cela sonne bien. « Azulenca » , cela
signifie « bleutée » (au féminin) en français. Je trouvais que
cela convenait bien puisque, dans le groupe, nous avons une
chanteuse (Sylvia). Cela me fait penser aussi à la Blue note du
jazz. On s’est rendu compte que ce nom était porteur. D’où notre
petite touche de bleu sur les lacets, la chemise et les
accessoires.
- Sylvia, tu es chanteuse de Flamenco et nous avons pu
apprécier ton talent, en direct, ce soir. Tu vis à Auch depuis
longtemps ?
- Sylvia: Je suis née à Auch. Mes parents et mes sœurs sont
nés en Andalousie. Ils sont venus en France, comme tout immigré,
pour travailler.
- Dans un thème de l’album Plaza Massena, tu évoques ton lien
avec l’Andalousie, n’est-ce pas?
- Sylvia: Oui, l’Alegria parle du village de mes parents, en
Espagne. Mes sœurs et moi no us partions là bas, pendant les
vacances qui duraient environ un mois. Mes souvenirs, c’est la
feria, l’Alegria, …
- Comment as-tu gardé le lien avec l’Andalousie, dans ta
ville natale et comment es-tu devenue chanteuse de Flamenco ?
- Sylvia: Quand mes parents sont arrivés à Auch, il y a plus
de quarante ans, ils ont crée le Centre Culturel Espagnol. Dans
ce lieu, les familles se regroupaient et tous les dimanches les
gens jouaient aux cartes, mangeaient ensemble comme chez nous,
là bas, en Andalousie. Nous avions monté un groupe de danseuses
et l’on dansait les Sévillanes. Nous avons commencé à faire des
spectacles. Pour le cante, c’est mon père qui m’y a amené. Je
l’entendais chanter tous les matins, avant de partir au travail.
C’était un peu le chanteur du « bled » quand il était jeune.
-Nicolas, tu joues de la contrebasse et de la basse. Peux-tu
nous parler de ton parcours artistique et nous dire quand et
comment tu as intégré le groupe ?
- Nicolas : Moi je jouais avec Max et Pascal depuis plusieurs
années, dans un autre groupe. Je jouais de la basse électrique,
principalement. Je me suis mis à la contrebasse car c’était une
envie de longue date. Dès le moment où je me suis mis à la
contrebasse, Pascal m’a proposé d’intégrer Azulenca car il avait
envie d’entendre de la contrebasse dans le groupe. J’ai donc
commencé la contrebasse en jouant du flamenco.
- Pascal : Nous voulions faire un album ensemble car cela
faisait longtemps qu’on jouait ensemble. L’idée d’enregistrer un
album rien que tous les deux, cela ne nous suffisait pas. Nous voulions intégrer d’autres
artistes, non en tant qu’invités mais en les intégrant réellement
sous la forme d’un collectif pour apporter d’autres influences
et d’autres énergies. C’est pour cela que nous avons intégré Max
et Nicolas avant d’enregistrer l’album. Avant l’album, nous
avons eu le temps de travailler tous les quatre.
- Sylvia : nous voulions aussi mettre les couleurs de chacun
car, le cante jondo, tout le monde ne peut pas le chanter. Il
faut le laisser aux gens qui peuvent et qui ont cette
connaissance là. Nous, nous avons cette connaissance, mais nous
sommes jeunes, nous sommes un peu modernes. Nous aimons le rock,
le blues, le jazz, nous aimons beaucoup de styles musicaux. Dans
notre musique, nous amenons ces couleurs là aussi.
- Max, en tant que percussionniste du groupe, comment es-tu
arrivé au Flamenco et au cajon plus précisément?
- Max: J’ai découvert le Flamenco en Espagne, en Andalousie,
avec un guitariste français qui était « tombé dedans » depuis
tout petit. C’est par le Flamenco que je me suis lancé dans la
musique. Après, j’ai rencontré Pascal et Nicolas dans le groupe
de musiques latines et, il y a quatre ans, j’ai intégré le
groupe Azulenca . Depuis, nous poursuivons tous ensemble cette
belle aventure.
-Travailles-tu avec d’autres groupes, en parallèle d’Azulenca?
- Max: Moi, j’ai un groupe de Punk Manouche et un groupe de
chants révolutionnaires espagnols assez rock qui parlent de la
guerre d’Espagne et de l’histoire du chanteur. Nous avons tous
des influences très diverses mais, avec Azulenca, nous nous
retrouvons autour de la même musique qui est le Flamenco.
- Qui a composé la musique de l’album « Plaza Massena » ?
- Pascal: Comme j’avais déjà composé plusieurs thèmes que je
jouais en duo avec Sylvia, j’ai donc composé la plupart des
musiques de ce premier album.
Pour le prochain album, ce sera un peu différent. Il y a déjà
un thème composé par Nicolas.
- Qu’est-ce qui vous inspire quand vous jouez ensemble?
- Pascal: Quand on joue, je ressens vraiment mon attachement
au Flamenco. Il a aussi le partage et la liberté qui existent
entre nous. Nous pouvons mélanger beaucoup d’influences mais
nous tenons à ce que le compas, le rythme soit toujours
respecté. Donc, nous gardons la structure rythmique du Flamenco
qui est notre trame et nous nous laissons de la liberté. En
fait, nous faisons notre Flamenco en toute liberté.
- Tout à l’heure, vous avez évoqué le fait que vous préparez
votre deuxième album. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur
ce prochain disque?
- Pascal: Je pense qu’il sera dans la lignée du premier avec
la maturité en plus du fait que cela fera plus longtemps qu’on
aura joué en quartet. Nous créons les morceaux au fur et à
mesure, tous les quatre. Il y aura aussi d’autres palos.
- Sylvia: nous sommes en recherche… Moi j’aime bien prendre
des palos difficiles comme la Seguiriya ou la
Solea. J’aimerais
les chanter en y amenant la modernité. Nous avons des millions
d’idées, et on ne sait pas où ça nous mènera. C’est pour cela que nous commençons à jouer ces
nouveaux morceaux sur scène pour tester leur impact et ressentir
la lumière dans les yeux du public, pour confirmer que nous
sommes sur le bon chemin.
- Quelles sont les prochaines dates de tournée?
- Pascal: Nous serons au Festival Eclat de voix, à Auch, le
13 juin, nous jouerons aussi en juillet prochain à la
Médiathèque de Mont de Marsan, dans le cadre du Festival Arte
Flamenco, et nous avons beaucoup d’autres dates…
- Merci à tous; nous vous souhaitons beaucoup de succès, car
vous le méritez! A très bientôt!

Reportage sur le concert d'Azulenca à St Ouen (région parisienne) le
28 février 2015: accéder
au reportage
Site web
du groupe Azulenca:
http://azulenca.com
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