Reportage sur le Duo Manolo Marin-Maïté Gamoy 'La Flamenquita', le 30 octobre 2009,à Planète Andalucia, Montreuil/Bois (93)

Reportage sur le Duo Manolo Marin-Maïté Gamoy 'La Flamenquita', le 30 octobre 2009,

à Planète Andalucia, Montreuil/Bois (93)

Texte: Isabelle Jacq 'Gamboena'

Photos: Alain Jacq

Après son passage au Théâtre de Bayonne, en juin 2006, le duo Manolo Marín et 'La Flamenquita' s'est reformé pour Planète Andalucia, pendant deux soirées consécutives. Retour sur cet évènement majeur dans le monde du Flamenco.

C'était un grand honneur pour l'équipe de Planète Andalucia de recevoir le Maestros des Maestros, Manolo Marin. En effet, cet illustre danseur, chorégraphe et pédagogue sévillan a formé plusieurs générations de danseurs; il a crée les chorégraphies des plus grands et danse sur les plus grandes scènes culturelles du monde. C'est donc avec beaucoup d'émotion que Jean-Paul Ferrand a présenté ce spectacle au public. Alors que les artistes entraient sur scène, nous reconnaissions le cantaor Blas Deleria, Francisca Gamoy aux palmas, la violoncelliste Laurence Lacombe ainsi que les guitaristes Philippe Vranckx et Pascal Gaubert. La Flamenquita a dansé au rythme d'une Petenera, accompagnée par cette excellente formation. La Flamenquita exprimait avec beaucoup de force et de talent la gravité de ce palo. Provenant de Bayonne où elle enseigne le Flamenco dans son école, La Flamenquita pratique le baile depuis plus de vingt ans et s'est formée auprès de Manolo Marín; c'est lui qui sut révéler son talent. Etre sa partenaire artistique est donc une forme de consécration pour elle. Après cette danse, Manolo est entré sur scène, applaudit par la foule. Il s'est assis et a fait écouter pendant un moment un enregistrement sonore de quelques grandes voix du Flamenco: La Paquera de Jerez et Camaron de La Isla. Manolo, les musiciens et le public entrèrent dans la jondura du cante. Tout en rendant hommage à ces grands artistes disparus, Manolo mettait en avant cet état de réceptivité nécessaire pour la venue du duende. Savoir écouter est un art, dit-on. Après cet hommage très émouvant, Manolo se leva et interpréta un tiento. Sa danse au style très épuré et puisé à la source de la tradition fut très appréciée par le public. Pour la deuxième partie du spectacle, La Flamenquita interpréta une Liviana, puis maitre et disciple se retrouvèrent dans un magnifique duo au rythme d'une Solea. L'esprit de Manolo irradiait dans ce spectacle et le Flamenco était porté à son paroxymse grâce au talent des artistes. Mettant l'accent sur les braceos et l'émotion exprimée, leur danse était très proche et la connivence de ces danseurs se révélait dans leur moindre mouvement. Puis, Manolo récita quelques letras à la Flamenquita, tandis qu'elle dansait et écoutait. Le spectacle se poursuivit avec un très beau moment musical crée pour cette occasion. Saluons aussi le talent du cantaor et des musiciens et plus particulièrement du guitariste Philippe Vranckx qui signa, avec Laurence Lacombe, la magistrale composition de la rondeña, thème qui suivit cet instant musical. Après une sévillane, la fin de fiesta rassembla tous les artistes au devant de la scène ainsi que des élèves de Manolo car il donnait un stage à Paris pendant cette période, stage organisé par Maria Donzella de l'association Atika. Sans aucun doute, ce spectacle restera gravé dans le cœur des aficionados...