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Reportage sur le spectacle de Diego El Cigala au Casino de Paris,

 lundi 5 octobre 2009

Avec José Maya en première partie.

 

Textes: Isabelle Jacq 'Gamboena'

Photos: Alain Jacq

Lundi soir,  le Flamenco a embrasé la scène du Casino de Paris avec deux légendes vivantes du Flamenco:  le grand danseur José Maya et le sublime chanteur Diego El Cigala. Retour sur ce grand moment plein d'émotions.

José Maya: Duendecillo

La première partie du spectacle est consacrée à José Maya qui est applaudit dès son arrivée sur scène. Notons que cette première partie n'aurait pas eu lieu sans l'intervention de Cristina Magdalena  'la Petite Gitane'. Précisons aussi que, à Paris, la notoriété de José  Maya a été acquise aussi grâce aux stages que ce danseur anime régulièrement dans la capitale et qui sont organisés par l'association 'La Gitanilla' de Cristina Magdalena. Dans la salle du Casino de Paris, le  rideau va s'ouvrir et c'est déjà l'effervescence. Devant un tel bouillonnement, José ne peut faire attendre le public et dès son arrivée sur scène, il répond à la demande des spectateurs avec une force, une impétuosité et une virtuosité exceptionnelles. Entouré par les cantaores Ingueto Rubio et David Maldonado, par les guitaristes Carlos Maldonado et Juan Jimenez, par les percussions de Lucky Losada, José Maya emporte le public dans ses taconéos endiablés et dans son univers personnel. Ce danseur est né au sein d'une famille gitane d'artistes parmi lesquels nous citerons la célèbre bailaora Fernanda Romero et le peintre Antonio Maya. Il s'est formé auprès des plus grands et partage l'affiche avec des artistes comme Antonio Canales, Enrique Morente... Il participe aussi aux tournées de Tomatito. Dans la création 'Al natural', il danse auprès de Farruco et Barullo. José est un danseur qui porte en lui la tradition du Flamenco. Chacun de ses gestes en est le vibrant témoignage. Ses mouvements d'une rapidité et d'une précision époustouflantes expriment avec force et dignité sa dramaturgie personnelle. Sa prestation sur la scène du Casino de Paris obtient un véritable succès. Espérons qu'il nous revienne très bientôt!

 Filage du spectacle de José Maya- Photos d'Alain Jacq pour Musique Alhambra

Spectacle de José Maya-Photos d'Alain Jacq pour Musique Alhambra

 

Diego El Cigala ou le chant du cœur

Après une entracte d'une vingtaine de minutes, le spectacle se poursuit avec l'emblématique chanteur gitan Diego El Cigala. Le public parisien se souvient  de sa remarquable prestation au Cirque d'hiver, en 2003 où encore à l'Olympia, en 2004. A cette époque, Diego avait interprété les thèmes de son album 'Lagrimas negras', album couronné par un latin Garmmy Award.  Dans ce disque, Diego proposait une rencontre entre les styles Flamencos et les styles latins du tango, accompagné par le pianiste cubain Bebo Valdés. Son aventure avec Cuba a commencé lorsqu'il a entendu et vu Bebo  interpréter 'Lágrimas negras' (ce qui a donné l'album éponyme), avec Cachao, dans le documentaire Calle 54 de Fernando Trueba. Il découvre le peuple cubain lors de son premier séjour à Cuba, en 2003 lors de son récital au Théâtre Karl Marx, dans le cadre du Festival Cabadisco. Il découvre que ce peuple est très proche des gitans dans sa manière de vivre et dans la place importante qu'il accorde à la musique dans son quotidien. En 2005, Diego sortait l'album 'Picasso en mis ojos' qui lui valut un autre Grammy Award. Cette fois-ci, Diego el Cigala interprète plusieurs thèmes de son nouvel album 'Dos Lagrimas', et quelques thèmes issus des albums plus anciens. Après une introduction musicale, Diego entre sur scène, beau comme l'amour, s'installe sur son tabouret et il exprime son amitié pour le public parisien. Il chante plusieurs thèmes que le public reconnait dès les premières letras alors que l'album vient à peine de sortir! Diego est ému, cela se ressent dans sa manière de s'adresser à l'auditoire. Son chant nous touche, nous bouleverse. Nous partageons le point de vue de Paco de Lucia qui affirme, à propos de Diego,  qu'il "détient la plus belle voix Flamenca de notre époque, une voix d'une douceur qui se répand sur tout ce qu'il chante. Quand  nous l'écoutons, cela nous réchauffe le cœur".  Avec Diego, l'émotion est là, bien présente. Sa voix suave qui détient cette déchirure particulière propre aux voix gitanes, nous ensorcelle. Diego nous fait pleurer de joie ou de douleur  en fonction de la couleur des letras, de l'intonation de sa voix et du sentiment qu'il exprime. Au travers un subtil mélange de musique cubaine et de Flamenco, Diego est totalement dans la jondura du cante. Dans son  album 'Dos lágrimas', il se présente aux côtés des légendes de la musique cubaine que sont Guillermo Rubalcaba au piano et Tata Güines aux congas ou encore Changuito aux timbales.  Lors de cette représentation, bien qu'il  soit accompagné par quelques autres musiciens, il s'entoure aussi d'artistes de haut niveau: Diego El Morao à la guitare, Jerry Gonzalez à la trompette, Jaime Calabuch au piano, Yesli Heredia à la contrebasse et Sabu Porrina au cajón et percussions. Les rythmes chaloupés de la rumba, du cha cha, du tango et du bolero se mêlent au cante jondo de Diego lorsqu'il interprète 'Dos cruces', 'Bravo', 'Compasion' , 'Historia de un amor' ou encore 'Compromiso'. Le public savoure ces moments délicieux qui sont d'autant plus forts que nous ressentons une réelle connivence entre Diego et ses musiciens. Affranchi de tous les codes rigides et voyageant merveilleusement dans cet univers cubano-andalou, Diego n'en demeure pas moins un chanteur profondément Flamenco. Assurément, Dieguito a le duende dans la peau!

 

 Spectacle de Diego el Cigala au Casino de Paris- Photos d'Alain Jacq pour Musique Alhambra

Après le spectacle, la soirée se prolonge dans une ambiance chaleureuse...

Interview de Diego el Cigala: lire l'interview

Visiter le site Web de Diego el Cigala: www.elcigala.com