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SAPHO
Née
à Marrakech, elle garde de sa jeunesse marocaine une allure impériale
et désinvolte, rebaptisée Sapho, du nom de la poétesse grecque,
elle construit, depuis le métissage de son éducation, un projet
de femme et d’artiste cosmopolite, universelle et humaniste.
Dans la frénésie des années quatre-vingt, elle enregistre à
Londres, chante en France, aux États-Unis ou au Japon, puis la
culture judéo-arabe et la civilisation méditerranéenne de son
enfance la rejoignent.
Elle chante dès 1986 les mélopées égyptiennes d’Oum
Kalsoum. Sa musique puise dès lors aux
sources traditionnelles arabo-andalouses qu’elle confronte à la
modernité de son écriture. Son engagement pour la paix israélo-palestinienne,
par sa présence à Gaza ou à Jérusalem, tient désormais une
place centrale dans son parcours. Le projet «Orients» traduit la
constance de ce chemin, conjuguant la conscience politique et
l’exigence de la création. Elle réunit dans son nouveau
spectacle une formation
acoustique de musiciens classiques et des artistes férus de
nouvelles technologies : l’Orchestre de Nazareth, grand
orchestre classique oriental, composé de musiciens musulmans,
juifs et chrétiens, de deux électroniciens et d’une guitare
flamenca.
Il
reste au public occidental après
Bagdad et Nazareth à découvrir qu’il bat du même cœur
que celui de la Méditerranée africaine, et à sortir de la
rencontre, ainsi que Sapho le murmure : «ayant débattu de
la beauté», les sens «hébétés après l’oued, sauvés de la
nuit par l’élégance.»
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