Avec
"La Pepa", Sara Baras rend un
sublime hommage à la Liberté
Après trois années
d'absence et avoir donné
naissance au fils qu'elle a eu
avec José Serrano, la grande
danseuse Sara Baras est revenue
sur la scène parisienne du
Théâtre des Champs Elysées, plus
éblouissante que jamais, pour
présenter "La Pepa", sa nouvelle
création où elle danse avec sa
compagnie et dans laquelle elle
signe de prodigieuses
chorégraphies, en collaboration
avec José Serrano. Retour sur le
spectacle "coup de cœur" de la
fin de l'année 2012:
Chaque
nouvelle création que
Sara Baras
présente sur la scène du Théâtre
des Champs Elysées est un
évènement très attendu dans le
monde du Flamenco, le public et
la critique ne tarissant pas
d'éloges à propos de chacune
d'elles. Pour cette fin d'année
2012 et jusqu'au 8 janvier 2013,
Sara
présente "La Pepa", sa 7ème
création. Ce spectacle dont la
date de création coïncide avec
le bicentenaire de la première
constitution espagnole est un
hommage à la liberté, celle que
le peuple espagnol s'est octroyé
en promulguant cette
constitution à Cadiz, en 1812,
le jour de la Saint
Joseph,
ce qui lui donnera son nom:
Pepa
, féminin de Pepe, diminutif
familier de
José.
Sara Baras
définit plus précisément ce
spectacle comme « la voix du
peuple faite femme, une femme
qui, par-dessus tout, défend ses
idéaux ».
Articulé en 8 parties, cette
création nous fait revivre
plusieurs étapes de cette
période de l'histoire de
l'Espagne avec, tout d'abord
l'horreur de la guerre au
travers des chants et d'une
chorégraphie interprétée par un
corps de Ballet mimant des
affrontements, au rythme d'un
Martinete. S'en suit toute
une série de palos tels
qu' une Vals, Guajira,
Fandango, Seguiriya, Solea por
Buleria au rythme desquels
le corps de ballet raconte
l’histoire, celle de la
lutte pour l’indépendance
espagnole et
l'histoire de la douleur d'un
peuple dont le pays est
occupé
par les troupes françaises, sous
le commandement de
Napoléon.
Cadiz est le seul territoire qui
résiste à l'envahisseur. Sur
scène, quelques éléments
décoratifs tels que le pont de
Cadiz suggèrent le lieu
géographique dans lequel la
défense maintient l'armée
française à distance durant 2
ans et demi. Dans le
spectacle, Sara Baras
incarne parfaitement le
personnage symbolique de "La
Pepa" et elle danse pleine
de grâce, d'élégance et de
maestria, accompagnée par
deux chanteurs et trois
guitaristes, tour à tour en solo
ou accompagnée par le corps de
Ballet. Sa virtuosité technique,
elle l'a met avant tout au
service du sentiment et de
l'émotion; gagnant le cœur du
public au moindre mouvement de
hanches ou d'épaule, elle semble
défier les lois de la pesanteur
en tournoyant dans l'espace,
s'enveloppant ou déployant sa
robe d'organza qui s' envole et
inonde la scène de coloris
tantôt rouge écarlate, tantôt
gris bleuté... Femme et
diablesse tout à la fois, elle
passe, sans prévenir, d'un
braceo sensuel à un
zapateado fougueux,
martelant le sol avec témérité
et variant à merveille les
rythmes et les nuances.
Exécutant des trilles avec ses
talons tout en glissant d'une
côté à l'autre de la scène,
Sara soulève les "Ole", les
applaudissements et
l'enthousiasme du public.
Saluons aussi
la beauté des costumes créés par
Torres-Cosano
dont l'élégance et l'aspect
actuel correspondent à merveille
au style Flamenco contemporain
caractéristique du baile
de Sara;
et que dire du duo
entre Sara et le danseur
José Serrano? nous y voyons
la perfection de la danse. Les
voir danser ensemble nous fait
succomber devant tant
d'harmonie... Le spectacle se
termine avec une glorification
du personnage symbolique de
La Pepa lorsque Sara
Baras monte sur un podium
tandis que les danseurs, les
chanteurs et les musiciens
interprètent une Alegria
dans une explosion de lumières
et une frénésie générale...comme
il est bon d'être là!...restez
encore un peu, s'il vous plait!