Reportage sur le spectacle Noche Flamenca, vendredi 26 avril 2013, à l'Espace Jean Dame, à Paris

Texte: Isabelle Jacq Gamboena

Photos: Alain Jacq

Lorsque des artistes Flamencos se réunissent sur scène autour du chant, de la danse et de la musique et quand, de surcroit, se sont des amis de longue date et que chacun maitrise parfaitement sa discipline artistique, nous pouvons ressentir pleinement la force et la beauté de cet art. C'est dans cet état d'esprit que Manolo Punto et Aurelia Vidal ont dansé sur la scène de l'Espace Jean Dame, à Paris, accompagnés par des chanteurs et musiciens de haut niveau, pour offrir au public une "Noche Flamenca" intense et vibrante d'émotions.

Le public se souvient des magnifiques duos d'Aurelia Vidal et de Manolo Punto dans la création "Flamenco al Desnudo" présentée au Théâtre de la Reine Blanche, à Paris, il y a quelques années. Ce spectacle avait remporté un vif succès et revoir ces artistes sur scène, ce soir là, était une promesse de bonheur, bonheur qui fut largement partagé dès que le spectacle débuta au rythme d'un Taranto magnifiquement interprété par Manolo Punto. Formé dans la prestigieuse Academia de Flamenco Amor de Dios, à Madrid, Manolo Punto est installé à Paris depuis quelques années, et c'est dans cette ville qu'il se consacre à l'enseignement de la danse, en parallèle de sa carrière artistique. Ce soir là, Manolo était une nouvelle fois très inspiré et lorsqu' Aurelia Vidal l'a rejoint quelques minutes plus tard, illuminant la scène par leur talent, le public n'a pas attendu pour acclamer ces artistes. Tangos, Malagueñas, Solea, buleria, Seguiriya, Alegrias se sont succédés, interprétés par Manolo et Aurelia qui dansaient tantôt ensemble, tantot en solo. Accompagnés par Alberto Garcia, au chant, par Enrique Muriel, Dani Barba aux guitares, par Diana Regaño aux palmas et par Stephen Bedrossian à la contrebasse, Aurelia et Manolo livraient une danse pleine de fougue et de duende. Formée par M. Jimenez puis par de grands maîtres de la danse flamenca tels qu’ Angelita Gomez, La China, El Grilo, Maria del Mar Moreno ou encore Javier Latorre, Aurelia détient une grace particulière et une gestuelle d'une grande fluidité. La lumière semble avoir trouvé sa demeure dans ses cheveux châtains clairs, dans ses yeux bleus, et dans ses mouvements multicolores. L'espace se recrée à chacun de ses mouvements, à chacune de ses ondulations et lorsque Manolo et Aurelia exécutent ensemble un zapateado magistral, c'est le feu sacré de la danse qui jaillit du sol puis tourbillonne dans l'air tandis que la chaleur envahit la scène. Le public retient son souffle devant tant de beauté tandis que le chant puissant et plein de nuances d'Alberto Garcia attise la flamme du duende, encouragé par les pulsations musicales du contrebassiste Stephen Bedrossian, par les palmas de Diana Regaño et par les magnifiques accords de guitare de Dani Barba et d' Enrique Muriel. Quelle noche Flamenca extraordinaire!