"La Fiesta Gitana Flamenca" dévoile un vivier d'artistes au talent prometteur

La fête Gitane Flamenca battait son plein samedi 23 mars, sous le chapiteau du Romanès Cirque Tzigane, à Paris. Organisée par Casa Planète en collaboration avec le Directeur du Cirque, Alexandre Romanès , cette soirée marquait un trait d'union entre le monde du Flamenco Gitan et le Cirque. Une soirée intense d' émotions et de découvertes.

En confiant la programmation Flamenca de cette première soirée  du "Tchiriclif" Centre Artistique Tzigane, à Laurent Milhoud de Casa Planète, Alexandre Romanès savait qu'elle serait entre de bonnes mains. En effet, l'année précédente, sous ce même chapiteau, Casa Planète avait organisé une première rencontre entre le monde du Flamenco et du cirque au travers d'un hommage à Camaron de la Isla. Le succès avait été fulgurant. Cette année, Casa Planète a mis à nouveau le monde Gitan à l'honneur dans sa programmation et a focalisé son attention plus particulièrement sur la danse en invitant trois danseuses de haut niveau, provenant de Marseille: Ana Perez, Joaquina et Florencia Deleria. Accompagnées au chant par Jésus de la Manuela et  par Manuel Gomez à la guitare, le Flamenco Gitan de Marseille était magnifiquement représenté. La chanteuse Paloma Pradal était présente aussi, apportant la suavité et la grâce de son chant, mais avant que le public ait le plaisir de voir et entendre tous ces artistes sur scène, une scène ouverte avec les artistes du Romanès Cirque Tzigane débuta la soirée en présentant au public des numéros plein de charme et de magie. Un chien traversait le cerceau d'Alexandre Romanès, puis, sous les doigts avisés d'une des filles d'Alexandre, des cerceaux décrivaient de belles volutes dans l'espace. Une acrobate s'enroulait dans une corde puis virevoltait dans l'air tandis que le public captivé laissait échapper des oh! et des ah!. Grâce au talent d'un jongleur doté d'une dextérité phénoménale, des balles continuaient cette course frénétique dans l'espace avec la rapidité d'un éclair laissant place quelques minutes plus tard aux belles danseuses qui ondulaient le bassin au rythme de la fanfare Tzigane. Après moult applaudissements, les artistes Flamencos ont fait leur entrée pour offrir au public un spectacle grandiose. Divers palos tels que les Tangos, Bulerias, Seguiriya, Solea por Buleria, Solea, Alegrias se sont succédés, interprétés tour à tour par différentes danseuses, tandis que Jesus de la Manuela irradiait par son chant plein de talent. Issu d'une grande famille gitane d'artistes Flamencos  de Marseille, Jesus de la Manuela détient une voix dont la puissance, la qualité et le timbre  font de lui un chanteur très sollicité. L'authenticité de son chant et son talent l'ont amené à réaliser de nombreuses tournées, accompagnant sur scène les plus grands artistes Flamencos parmi lesquels nous citerons Manuel Gutierrez, Adela Campallo, Pilar Ortega et Juan Carmona. Ce soir là, le public a été envouté par la puissance et l'émotion qui émanait de son chant. Le talent de la chanteuse Paloma Pradal a aussi été très remarqué lors de ce spectacle. Fille du musicien et chanteur toulousain Vicente Pradal, Paloma a 20 ans et a déjà un beau parcours artistique a son actif en tant que chanteuse et comédienne. En effet, nous avions eu le plaisir de la voir sur la scène de la Comédie Française, à Paris dans "Yerma",  la pièce de Federico Garcia Lorca, mise en scène par Vicente Pradal. Elle chante aussi dans "Herencia", le sublime album signé Vicente Pradal, accompagnée en musique par son frère Rafael. Ce soir là, nous avons eu le plaisir d'apprécier toute la délicatesse et la poésie de son timbre de voix proche de celui de Carmen Linares. Et que dire du guitariste Manuel Gomez qui a envouté le public avec sa musique pleine de duende! Les danseuses Ana Perez, Florencia et Joaquina Deleria ont, elles aussi enflammé la scène. C'était du pur bonheur lorsqu'elles dansaient ensemble ou tour à tour, chacune ayant leur propre style avec le talent comme dénominateur commun. Ana Perez, la danseuse métisse surnommée "La perle noire du Flamenco" a subjugué le public lors d'une Solea qu'elle a interprétée vers la fin du spectacle, exprimant au travers de son baile toute la puissance de son énergie sauvage. Un grand moment de Flamenco! merci à Laurent Milhoud de Casa Planète, à Alexandre Romanès, et à tous les artistes qui ont prouvé une nouvelle fois, qu'en France aussi, des jeunes artistes Flamencos plein de talent ont, assurément, un bel avenir devant eux!