Reportage sur le spectacle "En mi
Terreta-El Alma del Levante",
samedi 9 mai 2015
à
la Paroisse Saint-Germain de Charonne, 124 rue de Bagnolet, 75020 Paris.
Texte: Isabelle Jacq Gamboena
Photos: Alain Jacq
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"En mi terrata-El Alma del Levante": un magnifique
voyage au cœur du Flamenco
"En mi Terreta- El Alma del Levante" tel est le titre de la nouvelle création
que Carlos Ruiz a présentée le 9 mai 2015 sur la scène de la paroisse
Saint Germain de Charonne, à Paris. Au travers d'un spectacle qui plonge le
public au cœur du Flamenco, ce danseur natif de Valencia raconte sa terre natale
ainsi que les influences qui ont marqué sa personnalité et sa sensibilité
artistique.
Entouré par le guitariste Dani Barba Moreno, par Stephen Bedrossian à la
contrebasse et par les chanteuses Cécile Evrot et Shiran Azouley, Carlos nous
invite à un merveilleux retour aux sources et nous rappelle aussi les multiples
influences qui ont façonné le Flamenco, cet art né en Andalousie et
qui est issu de la rencontre de différentes
cultures. Au travers d'une belle diversité de palos, Carlos plonge le public dans une étourdissante traversée
musicale, débutant par un Fandango en hommage à sa grand-mère; puis avec le thème
"Valencia", interprété par Shiran Azouley, Carlos exprime son amour pour sa
terre natale, dansant avec ferveur et passion tandis que Shiran développe ce
thème avec sa voix pleine d'émotions. Puis Carlos danse por tarantos,
puis por Tangos, vêtu d'un pantalon noir et d'un veston, accompagné par
Cécile Evrot au chant et par la guitare de Dani et par la contrebasse de
Stephen. S'en suivra "Africando", une Rumba qui nous
ramène aux influences africaines; puis l'ambiance devient plus grave et
solennelle avec la chanteuse Cécile Evrot qui interprète un Martinete poignant de force et
d'émotion. Poursuivant avec une Solea et une Buleria de Lebrija,
Cécile bouleverse l'auditoire avec sa voix tantôt douce et suave, tantôt
incisive et profonde. Le public est suspendu à ses lèvres et au mince filet noir
et tranchant qui semble en sortir. Il
écoute cette plainte qui fait écho à l'histoire du peuple gitan qui , dès
l'origine du Flamenco, est déterminé à exprimer ses joies et ses peines mais
aussi à transcender sa souffrance au travers de cet art.
Par
la suite, le ton se fait plus festif avec "Dala,
Dala", un thème merveilleusement interprété en hébreu par Shiran et magnifiquement accompagné par
Stephen Bedrossian. Ce musicien excelle dans l'improvisation musicale; il est
parvenu à telle une maturité artistique que sa musique subtile,
enchanteresse et pleine de surprises apporte un supplément d'âme et envoûte à chaque fois le public.
C'est sur ce thème que Carlos interprète une danse atypique et toujours aussi
captivante. Torse nu et vêtu d'un pantalon japonais, il tourne lentement dans
l'espace, et dans sa danse, Carlos nous livre ses impressions sur le Japon, pays
où il avait séjourné quelque temps et dont la culture est influencée par le
Bouddhisme.
Le spectacle se poursuit en chanson et musique avec le
thème "Nostalgia", puis Carlos revient en faisait résonner et percuter
les castagnettes et en martelant le sol avec des zapateados d'une grande
virtuosité technique, enchainant avec maestria au rythme d'une Alegria
pour clore avec une Buleria qui rassemble tous les artistes au devant de
la scène. Quel merveilleux spectacle! Quelques
jours après, Carlos Ruiz a ébloui une nouvelle fois le public lors de l'hommage
à Paco de Lucia qui s'est déroulé à la Villette, à Paris.
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Remerciements à Sophie
Chaillou de l'association Lib'Arte
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