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Pedro
soler
"De
toutes les guitares qui chantent et font danser le monde, il en est une
particulièrement pure, c'est celle de Pedro Soler" a dit de lui
Jean-Louis Barrault. Né en 1938, Pedro Soler
était très jeune quand il a été adopté par les maîtres dits de l’âge
d’or. Arrivé à Madrid le jour de la mort de Manuel Vallejo, c’est à la
fameuse "Villa Rosa", autrefois plaza de Santa Anna, qu’il rencontre
les éminentes personnalités de cette époque-là. Il accompagne Perico de
Cadix, Rafaël Romero, Bernardo de los lobitos et a la chance d’entendre
et de voir Pericon del Lunar père, ou le légendaire Manolo de
Huelva...Ses premières armes, il les fera avec Granaina Jose Maria, en
évoluant dans le quartier espagnol de Toulouse, considérée alors comme la
capitale républicaine de l’Espagne en Exil. Jacinto Almadéen, séduit
par la sonorité de son jeu, décida d’en faire son guitariste. Ce sont des
tournées en Espagne à ses cotés. Pedro Soler accompagne Almadéen
jusqu’à sa mort. Ensuite, il accompagne Pepe de la Matrona, auprès duquel il
apprit beaucoup, tout comme auprès de Miguel Vargas. Pedro Soler excelle
dans l’accompagnement - de la danse d’abord, avec Carmen Amaya, La Chunga,
mais c’est surtout de la Joselita qu’il tient son école. La danseuse
a démarré sa carrière dès l’âge de six ans auprès de grands mythes comme
Juana "La Macarona", "La Argentina". Elle a dansé très
longtemps, c’est dire si Pedro Soler a pu s’imprégner de cette école. Pedro
reconnu et apprécié pour la pureté de son style n’en reste pas moins
ouvert aux autres musiques. Il joue aux cotés d’Atahualpa Yupanqui, dont
l’exigence musicale et la rigueur ont été un modèle permanent. Il forme les
musiciens du quartier de Saint Jaume, à Perpignan, et n’hésite pas à jouer
avec eux la rumba catalane. Il joue et enregistre avec le brésilien Nonato Luz,
la chanteuse Maria Bethania, la chanteuse grecque Angelique Ionatos, le basque
Benat Achiary, l’indien Ravi Prasad. Il est un des éléments marquants de la
création poético- musicale sur un texte de Garcia Lorca le Poète, à
New York. L’aventure continue aujourd’hui dans une formation électroacoustique,
toujours avec Benat Achiary et les musiciens d’Etage 34. Étapes inattendues
pour ce musicien subtil, délicat et discret. Le mélange des genres assurément
ne lui fait pas peur. Voici deux ans, il a entrepris une tournée en Inde du
spectacle "Près du cœur sauvage", avec Benat Achiary.
Il a travaillé Federico Garcia Lorca (textes et chants) avec Germaine
Montero, plus récemment avec Maria Casarès des poèmes d' Antonio
Machado, et il considère cette dernière rencontre comme une étape importante
dans le cante jondo.
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