Musique Alhambra

L'Actualité du Flamenco

 

  

   

Palos et Compás du Flamenco      

 

(Photo: Tato Olivas)

Le Flamenco a cette faculté de pouvoir tout exprimer, de pouvoir faire ressentir tous les sentiments humains: la passion furieuse, l'amour d'une mère, le poids de la mort, la douleur, la résignation, la douceur, la joie, l'amour inconditionnel ... pour exprimer tout cela, Il existe de nombreux types (palos) de chants différents dans le flamenco, constitués d'un compás (rythme ) propre à chacun d'eux. On peut constater également que le flamenco est né de la rencontre d'un mode d'interprétation oriental et de traditions musicales occidentales. Dans le Flamenco, l'aspect rythmique est particulièrement important: il suffit de marquer le temps par des claquements de mains (palmas) une séquence rythmique caractéristique (compás) pour qu'on sache de quel type de chant (Palo) il s'agit. Cela concerne bien sur les chants dont l'accompagnement est rythmé. Les chants flamencos sont répartis en un nombre important de palos. Certains de ces palos sont subdivisés en 'styles' (estilos) , dont le nombre est encore plus difficile à préciser. Les critères qui servent à caractériser un style se rapportent, entre autre, à la mélodie, aux ornements, à l'ordre des séquences chantées, à leur répétition, etc. Il est nécessaire de rappeler que la musique Flamenca est au départ , une musique non écrite et que sa transmission orale a favorisé la création de nouvelles variétés. 

Les harmonies ou structures rythmiques:

Basé sur une synthèse unique entre le contour modal du chant, l'aspect tonal de l'accompagnement guitare et la rythmique faite par la guitare, les palmas et parfois le cajón et le jeu de pieds ( taconeos ) du danseur, le flamenco détient un langage varié pour marquer la structure rythmique propre à chaque style auquel il se réfère.

Palo: 

On appelle ainsi chaque type de cante, par opposition aux styles ou variantes individuelles ou locales.

Estilo:

 Mot employé pour désigner un type de chant (palo) et une variante ou interprétation particulière, locale ou individuelle. Pour éviter toute ambiguïté, il conviendrait de traduire par 'type' dans le premier cas et de 'style' dans le second.

Compás :

 il s'agit de la carrure cyclique du rythme du chant flamenco.

Certains styles du flamenco ont un compás libre, que le chanteur va moduler au gré de son inspiration. C'est le cas de la Taranta. Cependant, la plupart des styles sont cadrés avec un rythme qui leur est propre. Il s'agit de structures qui fonctionnent en cycles de 4, 8 ou 12 temps.

On distingue le compás régulier du compás alterné. 

Le compás régulier :

correspond aux structures rythmiques de 2 ou 4 temps par mesure dans les cycles de 4 ou 8 mesures;. Ils peuvent être lents ( tientos, tarantos ) ou rapides ( tanguillo, tango, rumba...)

Compás alterné:

 c'est la structure rythmique la plus représentative du flamenco: dans un cycle de 12 temps, elle fait alterner des temps longs à des temps courts. Elle peut démarrer soit sur les temps 12, 1 etc. et se diviser en deux, trois ou quatre sous-parties.

styles concernés par le compás alterné: La soleá, la siguiriya, les alegrias et la bulería.

 

Palmas et percussions:

Dans le Flamenco , il existe plusieurs méthodes et instruments pour marquer le compás: les percussions que le bailaor réalise avec les pieds (el zapateado: voir technique de la danse ) , les palmas, le poing,  les pitos, et les instruments de percussions comme  les castagnettes et le cajon.

 

Palmas: Claquement des mains qui accompagne le cante ou le baile. Dans les palmas normales, ou sonores, on frappe dans la paume d'une main avec les doigts de l'autre. Les palmas sordas (étouffées) sont utilisées pour éviter de gêner  l'audition du chant. Elle s'obtiennent en frappant les deux paumes l'une contre l'autre.

 

Autres percussions:

Marteau du forgeron: Si on se réfère au cante jondo comme le martinete, ce chant du forgeron est accompagné des coups de son marteau dans l'enclume. 

Le poing: Il est souvent utilisé comme instrument de percussions chez les gitans andalous. Le poing tour à tour frappe sur la table et s'ouvre pour égrener les doigts comme les rasgueados de guitare.

Les pitos: ce sont des claquements de doigts qui peuvent se substituer aux castagnettes. Ils participent à l'ambiance musicale du flamenco

Cajon: Instrument de percussions typique du Flamenco. Le cajón a été introduit par Paco de Lucía qui l'a importé du Pérou. Le cajon est en fait un parallélépipède qui peut varier selon les modèles. La plaque de frappe (devant) est plus fine que les autres côtés, ce qui permet une élasticité et une résonance propre au cajon. Au dos, un trou d'environ 10cm de diamètre permet la sortie du son . A l'intérieur du cajon, on place souvent des cordes de guitare ou de piano, ou même parfois des clochettes. 

 

 

Arbre généalogique du chant

 (source: Manfredi Cano, D."Cante y baile flamencos. > Edición Española
a color", Everest, León, 1983):

Principaux groupes de chants :

 

Chants basiques 

Chants dérivés du fandango

Chants flamenquisés

Romances

Fandangos de Huelva:
   Locales
   Personales

De 'ida y vuelta' (d' aller - retour)
   Guajiras
   Rumbas
   Milongas
   Vidalitas
   Colombianas

Tonás
   Martinetes
   Carceleras
   Deblas

De Málaga:
   Malagueñas
   Rondeñas
   Jaberas
   Verdiales

D'origine  andalouse:
   Bamberas
   Villancicos
   Saetas
   Sevillanas

Seguiriyas
   Livianas
   Serranas

De Levante:
   Granaínas
   Mineras
   Cartageneras
   Tarantas
   Tarantos

D'autre origine:
   Farruca
   Garrotín
   Zambra

Soleares
   Bulerías
   Cañas
   Polos
   Peteneras

 

 

Tangos
   Tientos
   Tanguillos
   Marianas

 

 

Cantiñas
   Alegrías
   Mirabrás
   Romeras
   Caracoles

 

 

 

Cante jondo, chico ou  intermedio:

Les formes les plus profondes de cantes sont connues sous le nom de cante jondo (ou cante grande), alors que les formes relativement plus légères ou festives sont nommées cante chico. Les formes intermédiaires sont appelées cante intermedio.

Cantes dans le Flamenco

Cante Jondo

Cante Intermedio

Cante Chico

Siguiriyas

Bulerias

Verdiales

Soleares

Fandango

Tientos

Farruca

Peteneras

Guajiras

Sevillana

 

 

Étude des principaux styles et palos du Flamenco et les compas qui s'y rattachent

 

  Les styles, Palos et compas vus sous l'angle du chant , de la danse et de la guitare:

 

- Alborea: abréviation de 'Aube'. Chant d’origine gitane, dont la copla (chanson) se compose de quatre vers hexasyllabes et d’un refrain. C’est l’un des styles les mieux gardés par les gitans. C'est un chant caractéristique des mariages gitans. on le chantait essentiellement dans les campagnes.  ses paroles font souvent référence à la virginité de la mariée. Il s’adapte aux tempos de la solea por bulerías. Ils prédominent à Séville et à Cadix, mais ils sont également présents dans toute l’Andalousie et dans certaines régions d’Estrémadure.

 

- Alegria: chant d'origine Gitane (Cadiz)

 Alegria signifie 'Joie', Allégresse. C'est effectivement un chant festif . Il se caractérise par son dynamisme, sa désinvolture et sa  grâce.  Chaque copla se compose de quatre vers octosyllabiques. C'est un chant qui peut être dansé et il se compose d’une succession de coplas entre lesquelles sont généralement intercalés ce qu’on appelle les 'juguetillos'. Il s’apparente à l’ancienne jota de Cadix. Dans ce chant, on vocalise le traditionnel 'tirititrán' qui, selon Chano Lobato, fut inventé par Ignacio Espeleta lors d’une fête au cours de laquelle il avait oublié les paroles. Parmi les grands interprètes de ce genre, nous citerons Camarón, la Perla, Fosforito, Aurelio Sellés, Pericón de Cadix. La danse se caractérise par un jeu de percussions très prononcé et une partie calme appelée 'silence'. Dans l'accompagnement à la guitare, il se joue en tonalité majeure comme toute la gamme des cantiñas. Dans le cas de l'Alegría, il y a un changement de gamme pour introduire le silencio. Pour la guitare, l'entrée se fait avec cinq rasgueados lents , avec un temps d'attente , puis quelques falsetas pour entrer dans la partie escobilla; celle-ci est maintenue jusqu'à ce que la bailaora fasse la llamada pour fermer. Puis vient le paseillo accompagné de rasgueo qui se termine avec une llamada et, à nouveau, la escobilla et la llamada pour terminer avec la ida de alegrias.  

Compás ( accents soulignés) : 1  2  3     4  5  6     7  8     9  10      11  12  

 

Bamba: chant originaire du village d'Aznalcazar où durant les fêtes de printemps on dressait des grandes balançoires dans les quartiers du village. Les villageois chantaient les bambas au rythme des balancements. La copla se compose de quatre vers octosyllabiques chantés sur un air de fandanguillo.

 

-  Buleria: origine: Gitane (Granada)

C'est l'un des cantes "festeros ", c'est à dire festifs les plus connus . La bulería est un chant très rythmique; il appelle la danse et s'accompagne de palmas. Il arrive aussi qu'on l'introduise à l'issue d'une Solea . De même que c'est le chant avec lequel s'achève toute fête Flamenca. Il a le même compás que la Solea , mais en beaucoup plus rapide.

Compás: 1    2    3    4    5    6    7    8    9    10    11    12  

ou

                 1    2    3    4    5    6    7    8    9    10    11    12 

 

 - Campanillero:  chant essentiellement rural, il est attribué aux confréries religieuses. Chaque copla est composée de 6 vers (dont on rajoute parfois un 7è facultatif).  Ce chant est considéré comme un chant flamenquisé plus que comme un chant Flamenco.

 

- Cantiñas :  Désigne l’ensemble des styles originaires de Cadix, joyeux et plein de vie, dont on suppose qu’ils proviennent de l’ancienne jota de Cadix. Demofilo Machado disait en se référant à elles qu’elles sont capables de ressusciter un mort et de lui faire prendre des béquilles pour danser. Elles incluent les alegrías, les caracoles, les mirabrás et les romeras. Pour  danser, ces styles de chant étaient indispensables dans toutes les fêtes flamencas. Au fur et à mesure que la mode des cafés cantante s'installa, ils furent de plus en plus utilisés. Ils représentaient la grâce et l'allégresse des groupes flamencos pendant de nombreuses années. La danse qui correspond à ces styles se caractérise, entre autre,  par un braceo harmonieux, des mouvements ondulatoires, des punteados suaves et des escobillas. Ses compas sont proches de la soleá, étant également apparentés à la buleria; c'est à dire qu'elles appartiennent à un groupe de compás à 12 temps.

Compás:   1    2    3    4    5    6   7   8    9   10    11   12  

 

-Caña: considéré par certains comme une des expressions les plus primitives du chant. Sa copla exprime une force particulière. Le chant  débute par un cri de désespoir profond et sans limite. Le baile qui se rapporte à ce style fut crée par Carmen Amaya dans les années 30 du 20è siècle. Le compás à 12 temps se marque de la même manière que la solea. Il peut se marquer de 2 façons:

 

Compás: 1    2    3    4    5    6    7    8    9    10      11      12  

                                     ou encore :

               1    2    3    4    5    6    7       9    10      11      12  

 

- Caracoles: Ce chant doit son nom à la répétition du mot caracoles dans une strophe interprétée par Paco Gandul, chanteur né dans le village d'Alcala de Guardaira. Paco Gandul a apporté à ce chant la joie et la lumière des chants de cette région de Cadix, tout en respectant sa jondura. Le compas est le même que celui des cantiñas; il est constitué de 12 temps:

Compás:   1    2    3   4    5    6    7   8   9    10    11    12  

 

- Cartagena: Chant appartenant au cante jondo, il se rapproche de la Cana , du Polo et de la Serrana. C'est un chant exprimant la tristesse; il évoque les destins tragiques. Chant de quatre ou cinq vers octosyllabes qui appartient au groupe des chants du Levant, et à l’intérieur de celui-ci à ceux des mines. Il pourrait trouver son origine dans un ancien fandango folklorique de Carthagène.  Il existe actuellement deux types de cartagena: la classique, qui commence sur des tons mineurs et celle de Chacón, à la mélodie très complexe."

 

- Colombiana:  En règle générale , la Colombiana ne se danse pas . Il y a cependant quelques versions chorégraphiques qui existent et qui se rapprochent du tango. Elle se joue ou se chante sur une musique très rythmée. Dans son compas, il y a des réminiscences de la Guajira et de la rumba, c'est à dire des influences de la musique cubaine. Son compás est à 4 temps.

Compás:   1   2   3   4  /  1     3   4  /  1     3   4   

 

- Debla: En caló (langue gitane), cela signifie Déesse. Partie de la base de la toná, raison pour laquelle il s’agit d’un chant sans guitare. Sa mélodie requiert une ornementation mélodique plus abrupte que celle des autres chants du groupe. C'est peut-être l'une des tonas les plus difficiles à chanter car elle requiert des capacités vocales exceptionnelles. Sous la forme qu'on lui connaît actuellement, elle serait l'œuvre du cantaor gitan el Lebrijano.

 

- Fandango:  style très ancien, de caractère populaire, qui a acquis au fur et à mesure les caractéristiques qui lui sont propres. Le fandango a d'abord été un chant destiné à accompagner la danse, qui a reçu le même nom. Le fandango est une danse extrêmement répandue en Espagne. Il existe beaucoup de fandangos différents, que l'on peut classer en fonction de leur origine géographique (Huelva, Malaga, Lucena..), du style du créateur dont ils portent le nom, ou du style dont ils sont dérivés. La copla comporte 5 vers octosyllabiques. Tous les thèmes y sont abordés.  Dans le Baile, le fandango est un exemple de baile de compás ternaire. Certains fandangos ne se dansent pas.

Compás1     2     3    4     5     6     7     8     9     10    11      1 2  

 

- Fandanguillo: Style qui s'est développé plus particulièrement dans la région de Huelva. Ce chant se caractérise par un nombre impressionnant de coplas d'une grande variété.

 

- Farruca: D'origine Asturiane (Asturias)

 Son nom provient de l'arabe 'faruq', qui désignait les immigrés galiciens et asturiens. La copla se compose de quatre vers octosyllabes qui riment entre le second et le quatrième vers. L’adaptation définitive au flamenco est attribuée à el Loli, même si son grand diffuseur fut Manuel Torre. Chanté dans la localité de Cadix, il se prête bien à la danse.  Cette  danse créée par Faíco était interprétée par des hommes et, depuis, les femmes dansent  également la Farruca. La farruqua  s’appuie sur des tons mineurs et elle suit le tempo du tanguillo

 

-Garrotin: d'origine Asturiane (Asturias)

 Il a été rendu populaire par la grande Carmen Amaya. Le nom de ce chant viendrait du mot Garote qui signifie 'Gourdin'. La danse qui l'accompagne est de caractère plutôt festif. Les coplas sont très colorées , intégrant un refrain régulier entre chaque strophe.

 

- Granaina: d'origine Gitane (Granada)

style considéré comme un descendant du fandango. Proche des chants arabes par la répétition et la modulation des premières strophes elle a été  crée par Antonio Chacon. Elle est constituée d'une multitudes d'arabesques et d'ornements. Comme le fandango, son  compás est de trois temps, bien que l'interprétation rythmique soit libre.

Compás:   1    2    3     4     5     6         8      9      10    11    12  

 

-Guajira: d'origine de Cuba

Style appelé 'ida y vuelta' (aller retour), introduit en Andalousie au 16è siècle. caractérisées par des mélodies et des textes joyeux, il a été quelque peu déprécié par les puristes.

 

- Jabera:  style très peu interprété. Appartient au groupe de chant dérivés du Fandango. Provient de l'intérieur des terres, il n'a pas de compas et requiert certaines qualités vocales pour être chantées.

 

- Liviana:   chanté à la forge; style apparenté à la tona , tout en étant moins dramatique. Il est apparu vers le milieu de 19 siècle.

 

- Malagueña: Originaire de Malaga, la Malagueña appartient au cante jondo. Chant des marins et des pêcheurs, il s'est développé dans la région du Levante. A l'origine des tarantas, serranas et des cartageneras.

 

- Mariana: c'est un chant sans compas, permettant une interprétation libre. Chaque copla se compose d'un nombre de vers variable.

 

- Martinete: il est le chant de la forge de tradition gitane. Le mot provient du terme 'martinete' qui désignait l'instrument avec lequel on battait les métaux dans la forge. il est attribué aux forgerons gitans qui exprimaient leur douleur face aux conditions de vie très rudes et aux persécutions dont ils étaient victimes. Il se chante sans accompagnement c'est à dire sans guitare ni palmas, ni taconéos, mais avec un compas martelé. La copla est constituée de 4 vers octosyllabiques. Son adaptation scénique au baile est relativement récente. En 1952, Antonio el Bailarin inventa le baile por Martinetes pour le film 'Duende et mystério del Flamenco'  de Edgar Neville. La chorégraphie est constituée, entre autre,  de vrilles et de zapateados suivant les pas de ceux qui avaient été faits auparavant par Vicente Escudero, avec la siguiriya. Le compas se marque comme celui de la siguiriya

le compás: 1    2    3    4    5    6    7    8    9   10    11    12  

 

- Minera: Appartient au groupe de chant des mineurs. Son rythme est lent et il raconte les conditions de vies de la mine. Sa copla se compose de 4 vers octosyllabiques.

 

-Mirabra: style assez proche de l'Alegria, c'est un chant de fête , qui porte en lui l'allégresse et donne envie de danser.

 

- Nana: C'est une berceuse qui varie d'une région à une autre. Si elle provient de Huelva, elle évoque un fandango, si elle provient de Séville, ce sera une sévillana...

 

-Petenera: La petenera est un cante tout à fait à part. Elle naît d'un fait historique et baigne dans une atmosphère légendaire et sulfureuse.  La copla est composée de 4 vers octosyllabiques, et les paroles souvent machistes, décrivent souvent la femme comme une créature malfaisante.

 

- Polo :Avec la Cana, c'est un des piliers du Flamenco. Le cantaor 'El Planeta 'était le roi des Polos. chaque copla est composée de 4 vers. Son compás se marque de la même manière que la soléa , il est composé de 12 temps:

   Compás:       1   2   3   4   5     7    8   9   10  11   12  

                                                   ou encore:

                         1   2   3   4   5   6    7   8    9   10  11  12  

 

-Rondeña: Rondeña: d'origine Gitane (R. Montoya)

provient du village de Ronda. Proche de la Malagueña, il s'est transformé au fur et à mesure qu'il se diffusait à l'intérieur de terres, devenant plus joyeux.

 

- Rumba: style qui provient provient d’Amérique latine et devient populaire en Andalousie  au moment où les chanteurs de flamenco l’adaptent aux temps du tango. Son compás est à 4 temps. L’une des premières à enregistrer la rumba fut La Niña de los Peines. par la suite, d'autres écoles apparaissent , l’une en Catalogne( rumba catalane ) et l’autre à Madrid  (Caño Roto). A Barcelone, El Pescaílla et Peret sont les principaux représentants de ce style .  Manzanita est le chanteur de rumba le plus connu de la capitale espagnole. Quand il est présenté par des danseurs Flamencos, il présente des caractéristiques gitanes (énergie, passion, mouvements vifs et puissants). Il comporte beaucoup de desplantes et de torsions. La rumba se danse souvent seule. 

Compás:   1         4    / 1   2   3   4  /  1     3   4  

 

- Saeta: Chanté essentiellement pendant les processions de la semaine sainte, la saeta est un chant de vénération à la sainte Vierge ou au Christ. Issu de la siguiriya, il est apparu au début du 20è siècle. Sa copla est composée de 4 vers octosyllabiques plus ou moins long selon les interprètes.

 

-Serrana: cante qui possède la même structure rythmique (compás) que la siguiriya, mais qui se différencie par la mélodie, proche de celle de la liviana, et par les paroles qui font souvent allusion à la vie des montagnards et des contrebandiers.

 

-Sevillana: origine de Séville

  La sévillana se danse en couple. Le baile est gracieux , plein de vivacité  et de dynamisme. Il s' exécute sur une série de 4 coplas, avec, pour chacune d'elle une chorégraphie distincte, avec quelques brèves intervalles de l'une à l'autre. Les mouvements et techniques utilisés sont entre autre les 'paseillos', les 'pasadas', les 'zapateados' et les 'pateos'. Son compás est de 3x4, c'est donc un rythme à trois temps. Le premier est fort, et les autres sont plus légers:

Compás:  1   2   3   4   5   6   7   8    9   10    11    12  

 

-Siguiriya:  d'origine Gitane

  La seguirilla ou siguiriya appartient au cante jondo. Ce palo est apparue à la fin du 18è siècle, elle est la quintessence du flamenco. C'est un chant qui vient de l'intérieur, du plus profond de soi, de ce cœur d'où jaillissent les sentiments. Sa copla se compose souvent de 3 ou 4 vers. La danse qui l'accompagne est sobre, épurée,  pathétique, majestueuse . Le premier bailaor qui défendait ce style fut Vicente Escudero et, plus tard, Pilar Lopez qui introduisit dans ce baile les castagnettes. C'est le baile le plus jondo du flamenco. il exprime toute la tragédie humaine, la solitude, l'angoisse et le désespoir de l'homme. C'est une danse solennelle et sans fioriture.

le compás: 1    2    3    4    5    6    7    8    9   10    11    12     

     

- La Solea : d'origine Gitane

Palo qui  vient du mot " Soledad" qui signifie solitude. C'est le chant basique du Grand Flamenco, " la reine du cante jondo par sa beauté fulgurante" . Elle dépeint des sentiments profonds . La danse qui l'accompagne est superbe; sommet de grâce et d'harmonie, elle est la danse féminine par excellence. C'est le baile le plus approprié pour utiliser des marquages, des figures et des paseillos. Les zapateados et les pateos jouent également un rôle important. Il se distingue des autres palos par la solennité de l'interprétation et par l'importance du sentiment exprimé qui passe en premier plan. Le compás de la solea est un schéma basique de 12 temps du même groupe. Il y a deux formes de marquages:

1  2  3  4  5  6  7  8  9   10   11   12 

ou

1  2  3  4  5  6  7  8  9 y 10  11  12 

 

- Taranta: d'origine Gitane (Almería)

Comme la cartagenera, la taranta est un chant de la région de Levante. Provenant de la mine, il exprime la résignation et le désespoir des mineurs face à leurs conditions de vie difficiles.

 

-Tangos : d'origine Gitane

L'ancienneté de  ce palo remonte aux premières connaissances que l'on a de cet art. Cante dansable dont le berceau se trouve à Séville et Cadix, il est considéré comme l'un des quatre piliers du flamenco. Il n'a aucun lien avec le tango argentin. Sa version lente est appellée 'tiento canastero'. L'accompagnement de la guitare est rythmé et stimulant. Il s'interprète à la danse en suivant le compás avec des mouvements gracieux et sensuels . Son compás est facile à identifier. En effet,  le premier est un silence et les temps 2, 3 et 4 se marquent.

Compás:           3    4 / 1 3  4 / 1  2  3  4 /  1  3  4 

 

- Tientos: Provenance de Cadiz et Séville

Chant dont la copla se compose de 3 ou 4 vers octosyllabes, qui appartient à la famille des tangos. C'est un chant récent, probablement du début du 20è siècle, postérieur au style dont il procède, le tango et avec le même compas que celui-ci, bien que plus lent , solennel et sentencieux. Son premier interprète fut Diego el Marruro. Don Antonio Chacon est l'un des plus anciens diffuseur de ce genre;  Manolo Vargas, Antonio Mairena, Pepe de la Matrona, Bernardo de los Lobitos, Manolo Caracol et Terremoto, cultivèrent aussi ce style. Il est interprété par presque tous les cantaores actuels. C'est un palo qui se danse;  le précurseur de cette danse est  le bailaor Joaquin El Feo. C'est une danse majestueuse, sobre et d'une grande tonalité dramaturgique. Selon la tradition orale, ce fut El Marruro qui configura la danse de ce palo, suivit immédiatement après par El Mellizo qui lui donna sa forme actuelle. La Bailaora Rosa Duran est considérée comme l'une des plus grandes interprètes contemporaines de ce palo.

 

- Zambra: d'origine Mauresque

son nom très ancien dérive des mots arabes voisins(zamara: musiciens. Zamy: ensemble de bruits qui signifient aussi 'fête mauresque avec musique'.  La zambra est un genre musical rare qui, selon certains, a vu le jour au tout début du Flamenco. Les influences mélodiques typiques y transparaissent par leur structure répétitive. Bien qu'il s'agisse de Flamenco, la zambra est ,dans ce style de musique le type mélodique, le plus proche du monde arabe. On reconnaît aussitôt une zambra car le martèlement de son rythme en deux temps, une note en haut, une en bas, est produit par la percussion d'un morceau métallique contre un autre, généralement en bronze. Le baile qui lui correspond est relié à  trois autres danses: la Alborea, la Cachucha et la Mosca, qui symbolisent chacune un des moments du mariage gitan. Popularisé dans les années 40 et 50 du 20è siècle, son compás est un 2/4 lent.

Compás:    1    2    3  4  /    1   2    3   4 /  1   2    3   

 

Isabelle Jacq