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Manuel
Soler
Manuel
Soler nous a quitté le 5 juin 2003, à lâge de 60 ans . Danseur,
musicien, percussionniste hors pair doué d'un discernement musical et rythmique
que peu d'artistes flamencos ont atteint, Manuel Soler a collaboré, au cours
d'une très ample carrière, avec les plus grands artistes : Paco de Lucia,
Camaron de la Isla, Enrique Morente. Dans le monde du flamenco son
nom est synonyme de Compás (rythme) et sans compás, il n'y a pas d'art
flamenco . Manuel Soler nous a fait la démonstration de tout ce
que l'on peut faire avec les mains, les pieds et cette pulsion qui fait battre
le cœur du flamenco, le Compás, avec justesse et dans la plus grande
sobriété. Il enseignait les structures rythmiques du flamenco dans plusieurs centres de
flamenco à Séville et à l'étranger.
Son
ultime don au monde du flamenco, il l'a fait en France, lors d'un stage qu'il a
donné à Rennes à l'association Apsara Flamenco au mois de mai 2003. La
nouvelle de sa disparition a provoqué un choc chez tous les aficionados. De
nombreux messages ont été écrits pour soutenir ses proches
et tous ceux qui ont connu Manuel Soler. Si vous souhaitez
également envoyer un message de condoléances , écrivez à:
Apsâra Flamenco
60, rue Le Dantec
35200 Rennes
tel 06 16 13 42 50
apsar@club-internet.fr
Voici
le message envoyé par Cécile Apsara à l'association Musique Alhambra , nous
faisant part également de tous les messages de condoléances et de soutien
qu'elle a reçu concernant la disparition de Manuel Soler :
"Après la disparition de notre ami et du
grand artiste qu'a été Manuel Soler, vous avez été nombreux à nous envoyer
des messages : merci pour la chaleur et l'émotion qu'il nous ont fait
ressentir.
Nous avons traduit et transmis à sa famille.
Nous vous faisons partager ces messages de ceux qui l'ont côtoyé à la fin mai
2003 :
Le son unique de Manuel Soler :
Nous pleurons la perte d'un maître irremplaçable.
Il a passé sa dernière semaine de vie avec nous à Rennes à nous offrir plein
de "petits cadeaux" et à rire... Le niveau de danse est monté en 5
jours et ça nous a beaucoup encouragé. Il avait une angine de poitrine et son
coeur n'a pas résisté à l'opération qu'il a subie en rentrant de Rennes. Il
m'avait parlé de l'appréhension qu'il avait de cette opération et il disait
qu'il était fatigué...
J'ai la sensation d'avoir perdu beaucoup de temps de ne pas avoir connu Manuel
avant : sensible, créatif, ouvert, très généreux et modeste, il était tout
cela !
Nous nous souviendrons toute notre vie de son séjour ici et nous lui rendons
l'hommage d'un danseur étoile.
Cécile Apsâra
Cet homme... tous les "regalitos" du monde en un seul être
Françoise Cardot
Je viens d'apprendre la terrible nouvelle. C'est un véritable choc; un homme
si rempli de rythme, de joie, de générosité, qui semblait solide comme un roc
sur ses deux pieds qui sonnaient du tonnerre...
Catherine Sablonnière
Je suis profondément touchée par cette nouvelle.
J'adresse ma reconnaissance éternelle pour avoir croisé son chemin, et reconnu
dans dans ces yeux la beauté de son cœur.
Merci de votre hommage il contribuera a faire circuler l'Amour dont il
rayonnait.
Ghislaine Avan
Cécile, je ne peux pas rester silencieuse après avoir su la terrible
nouvelle. Je suis bouleversée, je ne peux dire que cela, je voulais aussi que
tu saches qu'en pensée je suis dans le chagrin de tous ceux qui ont connu
Manuel. Je t'avais dit mon enthousiasme. Ma tristesse est à la mesure de
l'admiration mêlée de fascination et de jubilation vécues au cours de ces
heures de Soleá vibrantes.
Françoise Hameurt
Je veux dire à la femme de Manuel combien son mari a été patient et généreux
avec nous et combien il reste dans nos pensées. En lui souhaitant tout le
courage à elle et tous ses proches.
Christelle Maisonneuve
Jétais revenue de Rennes en sachant que j'avais fait une des plus belles
rencontres flamencas grâce à toi: non seulement un artiste mais également
quelqu'un dont les qualités humaines m'avaient transportée. j'ai même eu l'occasion
d'expliquer lors du dîner de fin de stage que j'avais enfin trouvé mon maître,
la personne avec laquelle je pensais pouvoir avancer dans la connaissance de cet
art si complexe. tu dois te souvenir que j'avais déjà envisagé de travailler
avec lui dès septembre prochain à Séville.
Je n'aurai pas imaginé que la disparition de Manuel que j'ai seulement vu
quatre jours pourrait me bouleverser à ce point. la peine que je ressens est
immense. j'ai la cruelle sensation d'être devenue orpheline d'une certaine manière.
Je n'ose imaginer ce que doivent ressentir ses proches.
Anne-Catherine Mercader (de Nantes)
J'ai convoyé entre avion et train un homme charmant à la veille de sa mort.
Il y a des gens avec qui, sans parler leur langue ni eux la nôtre, la
communication s'établit. Cet échange quasi-muet eut lieu entre Manuel Soler et
moi. Nous avons même évoqué les exploits espagnols à Roland Garros.
J'aurais souhaité le mieux connaître et surtout pouvoir admirer son art.
Dominique François
Je viens d'avoir ton message, les mots me manque... quel choc.
Véronique Chabarot
Adieu Manuel ! On s'est dit au revoir, je vous ai vu partir, vous étiez un peu
fatigué, peut-être plus que vous ne le disiez, et voilà ...Je ne vous
rencontrerai plus. Je ne vous regarderai plus danser, enseigner, avec cette
rigueur, cette vigueur, cette virtuosité étincelante, cette sonorité unique,
sauvage, délicate, claquante, tendre... C'était une musique inimitable d'un maître,
d'un homme et de son esprit chaleureux rempli de cette force infatigable à
rechercher une perfection et à enseigner cette recherche.
Une partie de vous est restée à Rennes. A chaque pas de flamenco, de palmas,
elle se manifestera, a travers tous ceux qui vous ont approché, entendu et qui
ont absorbé une parcelle de votre immense savoir. Vous avez su, je crois, par
votre modestie, votre gentillesse, votre talent, faire entrevoir cette fureur,
cet emportement, cette passion du flamenco qui sont au bout de tout ce travail
si précis et si rigoureux.
Merci à vous Manuel Soler.
Anne-Marie François
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