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      Israel Galván  

L’ambassadeur de France en Espagne, a remis au nom de la Ministre de la Culture, le vendredi 15 janvier 2016 à la Résidence de France à Madrid, les insignes d’Officier dans l’Ordre des Arts et des Lettres au danseur et chorégraphe Israel Galván. Félicitations à l'artiste!

Fils des bailaores sévillans José Galvan et Eugenia de los Reyes, José Galvan a commencé à danser très jeune sous les conseils de son père . En 1984 il intègre la compagnie Andalouse de Danse Andalusian Dance Company , dirigée par Mario Maya. C'est le début d'une carrière exceptionnelle jalonnée de récompenses importantes dans le domaine du baile Flamenco: le premier prix Vicente Escudero au concours National d'Art Flamenco à Cordoba (1995),prix au Festival international du Cante de Las Minas (1996) et le prix du premier concours de jeunes interprètes à le 9è Festival Flamenco  bisannuel de Séville (1996).En 1996, Vicente Amigo accompagne Israel Galvan lors du spectacle 'Vivencias imaginadas'; Israel travaille également aux côtés des bailaores comme Mario Maya et Manuela Carrasco. En septembre 1998, il présente avec sa compagnie le spectacle 'Mira Zapatos Rojos' au 10è Festival bisannuel de Séville. En 2000, il dévoile la 'Méthamorfosis', une chorégraphie complexe inspirée de l'œuvre de Kafka, sur  la musique d'Enrique Morente et la participation de Lagartica et Estrella Morente. Deux ans après, il présente 'Galvanicas' avec le trio Gerardo Nuñez avec qui il participe aux festivals de jazz les plus prestigieux dans le monde entier. Lors du 13è Festival Flamenco bisannuel de Séville (2004), il présente 'L'arène' spectacle basé sur le thème de la corrida. Nous retrouvons Israel Galvan dans le  film intitulé ' Morente sueña la Alhambra' dans lequel il danse en solo ainsi qu'aux côtés de Blanca Li, d'après sa propre chorégraphie et sur une musique de Pat Metheny et Enrique Morente.

Israel Galván a obtenu le Prix National de Danse 2005 dans la catégorie ' Création'. Le jury qui l'a élu à l'unanimité, remarqua sa capacité à apporter un nouveau souffle dans l' art Flamenco  sans oublier pour autant les racines qui  soutendent cet art .

Quand le public s’est habitué, qu’il est séduit puis confiant, puis conquis, Galván poursuit ses inspirations au plus loin de leur fantaisie et jusque dans leurs plus sombres retranchements. On le voit rendre hommage aux maîtres d’un flamenco originel et disparu, donner sa version très personnelle de l’Apocalypse, affronter les boxeurs du quartier des Tres Mil Viviendas sur un ring géant, danser au son du piano préparé de Sylvie Courvoisier… Plus polémique encore, il met en scène à sa façon, dans Lo Real, la persécution des Gitans par les nazis. Que faire de nouveau maintenant ? De plus difficile, de plus surprenant, de plus exaltant ? Eh bien, tout enlever. Disparus décors, plateaux flamboyants, invités et apparitions… C’est une nouvelle forme de pureté que Galván cherche à approcher ici, dans "Solo", sa nouvelle création : non pas la pureté corsetée des puristes, mais la vérité de soi-même. Le voici seul, sans musique, avec rien. Enfin rien d’autre que ses propres palpitations, son sens inouï du mouvement, sa maestria, qui consiste à épurer toujours, à savoir quel geste ne pas faire, quelle note ne pas jouer.
Lumière du jour En Solo, Galván est déjà apparu à la Fabrique d’Artillerie de Séville, au Cloître des Jésuites de Nîmes, ou à New York sous les mobiles de la Fondation Calder. Que fera-t-il cet été, dans le jardin de Picasso ? Nous ne le savons pas, lui non plus sans doute. Ce qui est sûr, c’est qu’il fera autre chose, et tant mieux, puisque le défi consiste à sentir le moment, l’équilibre entre la danse et la lumière du jour, entre l’intime et le collectif, à s’accorder à l’humeur de l’instant pour mieux la déchirer par une inspiration contraire. “Chacun interprète le flamenco à sa manière et peut en faire quelque chose de nouveau. C’est une des grandes forces de cet art. Pour y parvenir, il faut être en accord avec soi-même mais aussi savoir rompre avec les normes en vigueur, parce que, sinon, on n’est jamais libre, et la beauté du flamenco, c’est justement qu’il n’y a ni livre ni partition qui oblige à faire ceci ou cela. Chacun est libre. Il faut être pur face à soi-même et impur face à l’histoire passée.

Israel Galván n’aime rien tant que déborder et surprendre un savoir-faire nourri à la meilleure tradition du flamenco.
Toutes les audaces lui sont permises.
Qu’il danse seul, sur un carré nu, griffant le silence du seul martèlement sec de son zapateado ; qu’il fasse fresque du génocide dont les Tziganes furent victimes sous le nazisme ; ou qu’il noue un dialogue avec le kathak d’Akram Khan, Israel Galván n’aime rien tant que déborder et surprendre un savoir-faire nourri à la meilleure tradition du flamenco. Dans FLA.CO.MEN, sa création 2016, il en déstructure à nouveau la syntaxe, fend la mémoire de ses pièces antérieures et en capte à la volée des figures qu’il charge d’une électricité nouvelle. Avec une maestria excentrique, et parfois ironique, qu’il livre sans retenue à la faconde rythmique d’une formidable flopée de musiciens et cantaores, Israel Galván fait bien plus que danser : il fait constellation d’étincelles.