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Interview de Nathalie Goux, photographe du
Flamenco
Interview réalisée par
Isabelle Jacq pour le site Musique Alhambra

Nathalie
Goux
Isabelle : -Nathalie,
peux-tu nous expliquer comment tu es devenue photographe de Flamenco ?
Nathalie :- En
fait, ça a été la rencontre de deux passions. Je faisais de la
photographie depuis plusieurs année. Pour ce qui est de ma passion pour
le Flamenco, je ne me souviens pas précisément du moment ou cette
passion a surgit …peut-être que cela a commencé à peu près il y a une
quinzaine d’années quand j’assistais à des spectacles de Flamencos qui
avaient lieu dans les grandes scènes parisiennes comme au Palais des
Sports, au Palais des Congrès au Théâtre des Champs Elysées. Pendant
chaque spectacle, je ne pouvais pas tenir en place car ça me remuait
complètement. J’étais très impressionnée, très émue par la danse, la
ryhtmique , les couleurs et par les mouvements. Je trouvais cela très
beau. J’avais vu au Palais des Sports le Ballet National d’Espagne . Il
avait dans ce spectacle quelque chose de très folklorique , les
danseuses portaient des robes à fleurs , puis il y a eu un moment plus
classique. Je trouvais ça merveilleux. Il y avait plein d’espagnols dans
la salle qui réagissaient. Il se passait vraiment quelque chose. J’ai vu
aussi le spectacle ‘ Esa forma de vivir’ au Théâtre des Champs Elysées,
avec Antonio el Pipa, Maria del Mar Moreno et avec Mercedes Ruiz. Je ne
tenais pas en place. Par la suite j’ai appris qu’il y avait des cours de
Flamenco à Paris et je me suis inscrite au cours et ma passion pour le
Flamenco a commencé comme ça. Et comme je pense que le flamenco n’est
pas une passion anodine et qu’ on ne fait pas du Flamenco comme on fait
de la peinture sur soie ou du macramé, une fois qu’on a mis le doigt
dans l’engrenage, c’est pour toujours. On veut vraiment aller plus loin,
comprendre ce qui se passe et comme je suis très curieuse, on commence à
voir les premiers concerts, puis on en voit de plus en plus, après on
part en Espagne…c’est d’ailleurs ce que j’ai fait.
I :- Ta
rencontre avec le Flamenco s’est donc faite en assistant à des
spectacles mais aussi en pratiquant la danse, n’est-ce pas ?
N:- Oui,
absolument, mais sans comprendre tout ce qui se passait, et comme le
flamenco est un art interactif, quand on ne le connaît pas, on se
demande ce qui se passe, comment font les artistes pour être autant à
l’unisson. Et petit à petit, on comprend les rouages de cet art. On
comprend que chacun est callé sur l’autre, est attentif à l’autre,
chacun aura son moment pour jouer, pour danser et pour chanter. Comme
90% des aficionados qui font de la danse Flamenca à Paris, on est
d’abord touché par l’aspect visuel. C’est d’abord la danse qui va
impressionner.
I :- La musique
et le chant ont-ils joué un rôle dans ta sensibilisation au Flamenco?
N :- En fait, ce
qui m’a attiré au début, c’était seulement la danse. J’ai eu le déclic
pour le chant et la musique Flamencas lorsque je suis partie en Espagne,
la première année, faire un stage avec Carmen Cortes, l’épouse de Gerardo Nunez , à Sanlucar de Barrameda. J’avais vu Carmen Cortes en
spectacle, à Paris, un peu auparavant. Et là, ça a été l’un des plus
grands chocs de ma vie. Ce jour là , je pensais que jamais je n’aurai la
chance d’apprendre le Flamenco avec une femme qui maîtrise à ce point le
Flamenco. En fait, à la sortie du spectacle, il y avait une affiche
annonçant un stage en Espagne avec Carmen Cortes et je m’y suis inscrite
aussitôt. C’était un stage de danse, chant, percussion et guitare.
C’est la première fois que je me retrouvais avec un guitariste dans un
cours de danse Flamenca. C’est pendant ce stage que j’ai commencé à
comprendre ce qui se passait, qu’il fallait suivre le chant, suivre la
guitare ; ça a été un choc pour moi et ce stage m’a donné envie d’en
faire d’autres, de voir encore plus de spectacles Flamencos et de me
concentrer davantage sur le chant et le guitariste.
I :- Puisque tu
pratiques la danse Flamenca, tu aurais pu choisir de devenir une
danseuse professionnelle. Qu’est ce qui te rattache à ce point à la
photo ?
N : J’ai
toujours aimé faire des photos, j’aime capter l’instant, j’aime les
souvenirs, j’aime aller retrouver les histoires dans les photos. Je
faisais de la photo lors de mes voyages avant de devenir photographe du
Flamenco. J’aime rendre éternel le fugace. Quand je fais des photos de
Flamenco je suis à l’affût de tous les moments, pour que rien ne m’échappe. Collecter la palette des émotions
transcrites par l’artiste, capter une expression qui va passer et dont
on ne se souviendra que grâce à la photo, voilà ce qui m’intéresse. Même
si je fais aussi de la danse, j’essaye de retranscrire mes émotions par la
photo. La photo est mon outil de prédilection et c’est ma meilleure
manière de traduire de tout ce que le Flamenco m’apporte , tout ce qui peut se
passer dans le Flamenco .
I :- As-tu
suivi une formation dans le domaine de la photo ?
N : -Oui, j’ai
travaillé au sein d’une agence de photo journalisme qui s’appelait 'Sigma', en 1998 et qui , par la suite, a été rachetée par une agence
américaine 'Corbis'. Je suis arrivée au moment de ce changement. Je
faisais déjà un peu de photo avant d’entrer dans cette agence. J’étais
assistante de direction et je gérais les voyages des photographes.
J’étais donc en contact permanent avec eux. Ils nous faisaient voir leur
travail, ils nous expliquaient ce qu’il allaient faire dans tel pays.
J’ai vu la qualité des images et j’ai découvert ce que c’était que de
raconter une histoire avec des images. Lorsque je suis sortie de cette
agence, je ne faisais plus les photos de la même manière. En 1998, le
monde de la photographie a beaucoup changé ; il y a eu beaucoup d’agence
qui ont été rachetées, il y a eu de grosses vagues de licenciement. j’ai
fait parti de l’une d’elles. C’est à ce moment là que je me suis payée
le luxe de faire ce que je voulais vraiment . J’ai entrepris une
formation photographique qui m’a mis le pied à l’étrier. Ça m’a boosté
pour faire autre chose. Je commençais déjà à faire des photos de
flamencos et le fait de maîtriser la technique m’a donné l’élan
nécessaire pour me lancer professionnellement dans ce domaine. Puis, il
y a eu la rencontre avec Jean-Paul Ferrand, à Planète Andalucia. Il
avait vu mon dossier photo et il m’a demandé de faire des photos du
spectacle de Flaco de Nerja qui devait avoir lieu à Planète Andalucia.
Dès ce spectacle, Jean-Paul m’a laissé faire ce que je veux, il m’a
donné ma chance. Grâce à cela, j’ai des photos de tous les artistes qui
sont passés à Planète. C’est donc une excellente collaboration qui se
poursuit toujours avec plusieurs nouveaux projets à la clé.
I :- Tu avais
donc déjà des connaissances en photo quand tu as fait le choix de
t’orienter professionnellement vers la photo de Flamenco . La rencontre
de ces deux passions a déclanché tout un processus créatif en toi …
N :- Oui, c’est la
rencontre de ces deux passions qui m’a guidée vers ce choix
professionnel. Dans un spectacle de Flamenco, ce qu’on reçoit est
tellement fort que je ne pouvais pas rester comme ça, sans pouvoir le
ré exprimer. Mon moyen d’expression étant la photo, ce qui m’a vraiment
donné envie de pouvoir traduire mes émotions, c’est le Flamenco. En fait
, ma démarche consiste à rencontrer les artistes et à leur dire avec mes
photos « Voilà ce que vous nous donnez, voilà ce que nous recevons,
voilà ce que je vous rends…et voilà tout ce que vous nous apportez ». Ma
matière première ce sont les artistes. De plus, dans le Flamenco il y a
une dimension supplémentaire qu’il n’y a pas dans les autres danses. On
peut prendre des cours de jazz, de danse classique et devenir un bon
danseur de jazz ou de classique ; Mais, Le Flamenco c’est plus qu’un
art, c’est une culture. C’est quelque chose qui va se transmettre de
génération en génération. C’est une tradition orale, c’est quelque chose
qui va se passer en famille. Si on se réfère à l’histoire du Flamenco,
dans cet art, il y a tout un état d’esprit d’un peuple qui va arriver en
Andalousie et qui va s’intégrer ou ne pas s’intégrer à la population
locale, qui va subir les même misères que la population locale et qui
va transcrire tous ces états d’âme, des plus violents, tristes et
dramatiques aux plus joyeux par le chant, la danse et par la musique.
« On est ou on n’est pas Flamencos », et prendre
des cours de Flamenco, ça ne suffit pas pour devenir un bon danseur,
voilà ce que l’on découvre au fur et à mesure. C’est aussi cette
dimension qui m’intéresse. Les artistes flamencos qui font une
prestation, tu les vois après dans les restaurants et c’est comme s’ils
étaient sur scène, il n’y a pas de différence. D’ailleurs, en Espagne,
le Flamenco n’était pas prévu pour être sur scène. C’est quelque chose
qui va se vivre en groupe, en clan, en famille, en tribu, après ça va
s’ouvrir un peu. Cet aspect du Flamenco m’intéresse beaucoup aussi .
I : -Tu fais
souvent des photos couleur, est-ce un parti pris ?
N :- Beaucoup de
gens voient le flamenco exclusivement en noir et blanc, parce que cela
exacerbe le coté dramatique. C’est vrai qu’avec la photo noir et blanc,
on va droit à l’information, on ne se déconcentre pas avec les couleurs,
on va donc à l’essentiel. La couleur apporte la légèreté à l’image. Le
Flamenco n’exprime pas que la douleur et des émotions dramatiques. Le
Flamenco c’est aussi une explosion de couleur. La palette est très
large et il faut jouer sur toute la palette. Dans le flamenco, la
symbolique des couleurs a de l’importance aussi. Pour prendre un
exemple, Pastora Galvan, je l’ai vu danser deux fois avec Joaquin Grilo.
La première fois elle avait une bata de cola blanche et, lors du
dernier spectacle, elle avait une bata de cola rouge. Cela n’exprime pas
les mêmes sentiments. Je considère donc tous les aspects du flamenco.
Concrètement, quand je prends une série de photo, je fais d’abord des
photos en couleur puis je passe au noir et blanc. Donc, sur un festival,
quand je suis sure d’avoir assez d’images en couleur, je fais après des
photos en noir et blanc.
I :-
Travailles-tu de la même manière les photos couleur et les photos en
noir et blanc ?
N :- Pour la
couleur, je travaille avec un appareil numérique, puis je retravaille
les photos et je les donne à tirer dans un labo professionnel. Pour les
images en noir et blanc, je travaille en argentique et je tire mes
images noir et blanc moi-même. Ce n’est donc pas du tout le même
traitement des images.
I :- Lors du
Festival International de Flamenco de Paris qui a eu lieu du 28 février
au 3 mars 2006, tu as réalisé beaucoup de magnifiques photos. Peux tu
nous donner tes impressions et nous parler de quelques artistes que as
photographiés ?
N :- j’ai beaucoup
aimé Chispa Negra que je n’avais jamais vu sur scène auparavant. Manuel
Gutierrez a fait une excellente prestation. Je le vois très
régulièrement sur scène et je trouve qu’il s’affine de plus en plus, que
les mouvements s’allongent, qu’il se passe de plus en plus de chose et
cela m’amène à faire des photos différentes de lui, à chaque fois. José,
Diego, Sabrina , tout le groupe a fait une excellente prestation . Pour
ce qui est de Miguel Poveda, ça doit faire la cinquième fois que je le
vois et que je me dis que j’ai assez de photos de lui, mais il est
tellement exceptionnel. Il y a une sorte d’exorcisme dans sa manière de
chanter, dans sa manière d’ouvrir la cage thoracique, il faut que ça
sorte, il y a tout un travail et c’est très impressionnant.
I -: Qu’est ce
que tu souhaites capter au travers ton objectif photographique?
N :- En plus des
émotions qu’expriment les artistes, j’aime restituer la complicité qu’il
y a entre les artistes sur scène, cette complicité fait partie du
secret du Flamenco. Je ne prétends pas percer ce secret mais j’aime
montrer la connivence qu’il y a, par exemple, entre Miguel Poveda et son
guitariste. On ressent beaucoup de respect de l’un envers l’autre. Dans
les photos avecYolanda Heredia, on voit bien comment Miguel Poveda
travaille derrière et comment la danseuse va s’adapter. On voit aussi
comment le guitariste va introduire sa falseta pour que Yolanda puisse
faire ses mouvements. Elle ne fera plus de zapateado pour ne pas écraser
la guitare.
Ce qui me plait
beaucoup aussi c’est de voir, par exemple, le travail de Maria del Mar
Moreno avec son chanteur, Antonio Malena, parce qu’ils travaillent
vraiment d’une manière soudée, elle va le chercher et il chante derrière
elle, c’est vraiment magnifique. Ce que j’aime dans cet art c’est les
émotions exacerbées, tout ce qu’on va pousser au paroxysme. Rien n’est
vécu à moitié. Pousser les choses, les sentiments à l’extrême. C’est un
dépassement permanent de tout. C’est‘La rage ou la grâce’. Comme René
robert a si bien intitulé son ouvrage sur le Flamenco ! Le flamenco
traduit bien les sentiments du peuple andalou au travers son histoire
depuis 200 ans. Il s’est imprégné de l’histoire de ce peuple, des
périodes de souffrance. On a devant nous un peuple digne, fier, qui ne
perdra pas sa dignité mais on sent qu’à l’intérieur il y a tout ce
bouillonnement de colère,de rage, mais il va garder sa tête haute et il
va quand même exprimer ce qu’il ressent . C’est cela que je vois à
chaque fois et c’est ce que je veux capter avec la photo. Quand je
photographie un musicien, j’aime capter aussi le rapport qui le lie à
son instrument, voir comment il va intégrer ce rapport avec le Flamenco
et comment il va l’exprimer, comment il fait corps avec sa guitare et
avec les autres artistes qu’il accompagne.
I :- Lorsque tu
photographies un groupe sur scène, choisis- tu les gros plans ou
préfères- tu photographier tous les artistes ensemble ?
N :- Avant, je
faisais beaucoup de gros plans. Maintenant, ce que j’essaye de capter,
c’est l’interaction entre la musique, la danse et le chant.
I:- Quels sont
les moments forts que tu as vécus au travers ton métier de photographe,
ceux que tu gardes en mémoire plus particulièrement ?
N :- J’en ai
beaucoup …j’ai une très belle photo de Eva La Yerbabuena lorsqu’elle est
passée, il y a deux ans, à Mont de Marsan avec son spectacle ‘5 mujeres
5’. A la fin du spectacle, Eva La Yerbabuena a fait une ‘fin de fiesta’,
et avec elle, la fin de fiesta ne se fait pas avec une buleria , mais
plutôt por siguiriyas et soleares. Elle était avec deux de ses
chanteurs, il y avait aussi Pepe de Pura. Dans ce spectacle, les
émotions étaient si fortes que Eva La Yerbabuena est ressortie pliée en
deux au milieu de ses danseurs et là j’ai une photo magnifique qui, pour
moi, est une de mes plus belles photos. Je l’ai revue, il y a peu de
temps, lorsqu’elle est passée à Aulnay, au mois de janvier. Comme cette
photo a fait la couverture du magazine allemand ‘Anda,’ je lui ai donné
le magazine et elle était vraiment contente.
I -Quels sont
les commentaires que tu entends le plus souvent à propos de tes photos
de la part des artistes que tu photographies ?
N : -‘Ay que
preciosa’ …plus sérieusement, généralement ils sont tous abasourdis…. Ma plus belle
récompense c’est de leur faire voir mes photos et de leur
dire ‘voilà ce
que vous me donnez, voilà ce que je vous rends car vous êtes mon
inspiration’. Quand un artiste me dit à propos de mes photos qu’elles
sont belles je réponds ‘c’est grâce à vous, parce que moi sans vous je
ne fait pas ça’. C’est vrai qu’une photo c’est subjectif, il peut il y
avoir des avis très divers après tout, mais quand je vois leur réaction
je pense que je suis sur le bon chemin. J’ai vu Maria del Mar Moreno
pour lui montrer des photos que j’avais faites d’elles, et en les
regardant, elle avait les larmes aux yeux . Antonio Malena était à ses
côtés et quand il a vu les photos il m’a dit : ‘Tu eres un gran artista’
… ça a été la plus belle des récompenses. On est vraiment en osmose.
Maria voudrait utiliser mes photos pour la promotion de ses spectacles.
C’est cette dimension là que je souhaite développer avec les artistes.
I : -Quels sont
les commentaires que le public te fait généralement à propos de tes
photos ?
Nat :- Ce que
j’entends la plupart du temps c’est que je sais capter le bon moment
parce j’ai fait de la danse et donc que je sais ce qui se passe sur
scène…Ceci dit, la photographie ce n’est pas une science exacte non plus
et que, sur 300 photos, il y en a une centaine qui sera jetée, et ça, il
faut le savoir. On a de bonnes surprises et parfois on a des photos
qu’on ne s’attendait pas à avoir. Une amie qui travaille pour un
magazine hollandais m’a dit que ‘ce qui est important, c’est que tu
prends des photos avec ton cœur’. Oui, c’est ça qui est important, c’est
comme ça que l’émotion transparaît.
I : - La
dimension esthétique prend-elle parfois le pas sur la dimension
émotionnelle lorsque tu photographies un artiste ?
N : - Au départ,
je voulais que les choses soient bien cadrées, qu’elles soient très
esthétiques…mais je me suis détachée un peu de ça et je m’attache plus à
capter le mouvement et l’interaction qui existe entre la musique, le
chant et la danse, avoir plus de monde dans la photo et voir comment on
peut mettre en place tout un tableau dans la photo. Réaliser cela n’est
pas toujours évident techniquement car on a parfois des limites avec la
photographie et parce qu’on ne choisit pas toujours sa lumière, qu’il
faut faire avec les éléments qu’on a sur place et que 95 % des photos
sont prises pendant les représentations et qu’il ne faut pas déranger le
public,qu’ il faut être discret. Il faut donc prendre en compte tous ces
paramètres. Je sais que je vais toujours commencer par faire des photos
esthétiques et au fil du spectacle, j’entre dans le mouvement, je capte
plus l’émotion. L’artiste se lache aussi au fur et à mesure, au cours
du spectacle, et c’est la que ça devient intéressant. Les photos que je
réalise à ce moment là sont peu être moins parfaites techniquement que
lorsque que je e concentre sur l’aspect esthétique, mais je ne suis pas
à la recherche de la perfection technique. Je pense que les photos les
plus belles sont les plus imparfaites aussi.
I : -Réaliser
des portraits d’artistes, est-ce que cela t’attire aussi ?
N : -Oui, cela
fait parti de mes projets ,mais , comme l’a dit un photographe très
célèbre ‘la photo c’est une agression’ et c’est vrai. Quand on a en face
de soit une personne avec un appareil, on n’est pas du tout le même
individu . Donc, pour réaliser un portrait, il faut mettre la personne
en confiance. Je ne sais pas voler une photo, faire une photo des gens
dans la rue par exemple. Pour photographier un artiste, j’ai besoin de
travailler en complicité, que l’artiste soit à l’aise, qu’il sache ce
que je vais retranscrire. Et quand toutes ces conditions sont réunies,
alors là oui, j’aime réaliser des portraits.
I : - Tu
exposes actuellement des photos jusqu’au mois d’avril dans un lieu situé
10 rue Saulnier,à Paris (9èm arrondissement) , Pourrais-tu nous parler
de cette exposition ?
N :- Il s’agit
d’une exposition de photographies sur le thème du spectacle ‘Sentires,
Flamenco sous influences’ de Raquel Gomez. Cette exposition est le
résultat d’une longue et belle histoire. Tout d’abord parce que Raquel
Gomez était mon prof de Flamenco, il y a quelques années. Elle a donné
des cours à l’association Flamenco en France et en face de la Villette.
C’est un excellent professeur, ouverte, expansive,
très madrilène. J’ai beaucoup appris avec elle. Elle était très
enthousiaste lorsqu’elle a élaboré le projet ‘Sentires’
avec
Macarena Vergara, Karine Gonzalez et Maria Ines Sadras.
Je connaissais les quatre danseuses. Elles ont commencé
à faire le spectacle pour Planète Andalucia et
elles répétaient à Planète. Elles n’avaient pas de photos à
donner à Jean-Paul ;elles souhaitaient donc que je les prenne en photos.
Je les ai fait toutes poser et j’ai réalisé des photos d’elles, et tout
est parti de là. Je les ai suivies plusieurs fois à planète, puis au
Théâtre de Trévise. Ce spectacle tourne très bien et je suis très
contente de leur succès. J’ai voulu leur rendre hommage au travers de
cette exposition car je trouve que ce sont quatre grandes danseuses et
parce que j’aime beaucoup ce spectacle, même si certains diront que ce
n’est pas du Flamenco puro. Le flamenco est un art et, comme tous les
arts, et il est amené à évoluer ; ce spectacle est un très beau
témoignage de cette évolution.
I : Merci
Nathalie pour tes propos passionnants, pour ton enthousiasme, ton talent
et pour tout ce que tu apportes aux artistes, au public et au monde du
Flamenco. Notons que ta très belle exposition sur le spectacle 'Sentires'
se prolonge jusqu'au mois d'avril 2006 et que tes magnifiques photos sur
le Festival International Flamenco de Paris 2006 sont visibles sur le
site Musique Alhambra '(en
cliquant ici
.)
ENTRETIEN PROTÉGÉ, NE POUVANT ÊTRE DIFFUSÉ
PARTIELLEMENT OU EN TOTALITÉ SANS AUTORISATION PRÉALABLE AU
SITEMUSIQUEALHAMBRA.FREE .FR.
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