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Interview de Benoît Bodlet

à Paris,  juin 2012.

 Réalisation:  Isabelle Jacq Gamboena

  pour Musique Alhambra

 

 

La sortie en DVD des documentaires "Huelva Flamenca", "La sombra de las cuerdas" ("L'ombre des cordes") et "El Niño Miguel en concierto" est un évènement majeur dans le monde du Flamenco tout d'abord parce qu'il  concerne Miguel Vega de la Cruz, plus connu sous le nom d'El Niño Miguel, artiste né à Huelva en 1952 et qui est l'un des plus grands guitaristes Flamencos . La deuxième raison pour laquelle le mundillo se réjouit de la sortie  de ce coffret DVD est que ces documentaires ont été réalisés avec beaucoup de sensibilité, objectivité et sans verser dans le voyeurisme, nous faisant ainsi découvrir le talent des réalisateurs Benoît Bodlet, Annabelle Emeline et Chechu. Nous avons rencontré Benoît Bodlet lors de son passage a Paris et c'est avec beaucoup d'enthousiasme  que nous avons réalisé l'interview qui suit:

 

- Benoît Bodlet, ton nom est étroitement lié au monde du Flamenco depuis que tu as réalisé deux documentaires: "Huelva Flamenca" et "La sombra de las cuerdas". Nous aimerions connaitre ton parcours professionnel et savoir ce qui t'a amené à réaliser ces documentaires.

- J'ai une formation de philosophe et j'ai commencé à enseigner la philosophie pendant 2 ans 1/2. Entre temps, j'allais en Andalousie quelques fois dans l'année. C'est là bas que j'ai découvert le Flamenco et, de fil en aiguilles, j'ai rencontré Niño Miguel, sa famille, ses amis, et tous les artistes de Huelva. Comme j'avais en même temps très envie de faire des films , des documentaires, je me suis dit que ce serait un bon sujet de documentaire. J'ai donc proposé le projet au C.R.R.AV, une association qui s'occupe du cinéma, de l'audiovisuel dans la région Nord Pas de Calais, d'où je suis originaire. Le projet a été accepté et donc nous sommes allés filmer, puis, cela a pris des proportions inimaginables.

- Pourrais-tu nous parler de "Huelva Flamenca" et du synopsis de ce documentaire?

- Ce documentaire traite du Flamenco à Huelva. Au départ, je voulais faire un portrait de Niño Miguel mais je me disais que c'était un peu difficile de faire un portrait sur un mendiant. En plus, à l'époque, c'était quelqu'un de difficile à aborder et à trouver. Je me suis dit que si je n'arrive pas à le trouver et si cela ne marche pas, ce sera difficile. J'ai donc proposé un sujet plus général sur Huelva, sur les Fandangos, sur le quartier gitan, le folklore. Il se trouve que Huelva est une province qui a d'énormes richesses musicales et culturelles. De là est né le documentaire "Huelva Flamenca".

- Dans le deuxième documentaire "La sombra de las cuerdas", tu réalises le portrait d'El Niño Miguel. Comment as-tu rencontré Miguel et pourquoi as-tu décidé de faire ce documentaire?

- J'ai connu Miguel dans des circonstances un peu étranges, un dimanche à 4 heure du matin. Huelva est une petite ville mais assez grande pour avoir du mal à trouver quelqu'un quand on le cherche. Il faisait le tour de tous les bars. J'étais avec mon ami Alvaro qui le connaissait très bien et comme c'est quelqu'un qui a l'époque ne parlait pas beaucoup car il était enfermé sur son monde, il s'exprimait plutôt avec sa guitare, c'est d'ailleurs ce qu'il fait toujours. Maintenant il parle un peu plus.

- On peut dire que c'est l'un des plus grands guitaristes de tous les temps. Comment perçois-tu Miguel?

- Au début, je ne savais pas du tout qui il était, ce qu'il représentait. J'avais du mal à imaginer tout ce que l'on me racontait. On me disait: "ce guitariste c'est un grand, un génie". J'avais bien remarqué qu'effectivement il jouait très bien, qu'il jouait des choses exceptionnelles avec 3 cordes, ce qui est pratiquement impossible pour n'importe quel guitariste. Je me demandais quelle était la part de légende et de fantasme.

- On peut préciser qu'il a eu une période de gloire puis des problèmes psychiques qui l'ont amené à une descente aux enfers. Il a eu différents problèmes qui ont fait qu'il a été marginalisé. Tu es allé à la rencontre de quelqu'un qui était dans une période de marginalisation qui durait depuis plusieurs années. Comment a-t-il accueilli ton projet de faire un documentaire sur lui?

- ...pas avec indifférence, mais presque. Lui, il est là, il joue et si on le filme, ça le laisse indifférent car il est dans son monde. Bien sur, je devais lui dire et lui expliquer ce que j'étais en train de faire. Il me donnait son accord, mais le fait d'être devant la caméra, cela ne changeait pas fondamentalement le rapport qu'il avait avec les autres. On sentait qu'il ne remarquait même pas la présence de la caméra.

- Quel est ton lien avec le Flamenco? as-tu une pratique artistique en rapport avec le Flamenco?

- La première fois que j'ai écouté du Flamenco c'était lorsque j'était dans le sud, en Camargue, qui n'est pas le Flamenco que l'on peut entendre en Andalousie mais c'était le Flamenco des gitans de Camargue. C'était Manitas de Plata que mon père adorait et qu'on allait voir chaque année près de la Grande Motte. C'est quand je suis arrivé en Andalousie que j'ai découvert les disques de Camarón et ceux de Niño Miguel que j'ai pu écouter en direct et puis ces artistes de Huelva qui ne sont pas professionnels mais ceux qui portent toute cette culture qui n'est pas non plus celle qu'on retrouve sur scène. C'est plutôt une culture des bars, des tavernes, du Flamenco vivant. Je joue un peu de guitare, de palmas.

- Tu as travaillé en équipe pour réaliser ces documentaires. J'aimerais que tu nous parles de ta manière de travailler avec ton équipe.

- Nous sommes organisés comme un collectif et surtout, ce qu'il faut comprendre, c'est que cela représente 5 ans de ma vie, 5 ans de nos vies. Comme nous filmions à différentes périodes, nous alternions des moments de tournages, des moments de montage et aussi, parfois, des moments où chacun repartait dans sa vie ou travaillait. Il n'y avait pas vraiment de frontière entre le travail documentaire, le fait de filmer et notre vie personnelle. Les gens que j'ai rencontrés, en l'occurrence Annabelle et Chechu, ils se sont joints au projet parce qu'il n'y avait pas d'autres solutions. Nous avions chacun notre domaine de prédilection. Chechu, c'est un peu plus la caméra, moi c'était un peu plus la direction au sens strict et Annabelle s'occupait plus de l'écriture et du montage, mais nos rôles n'étaient pas cloisonnés; de plus, comme chacun apportait sa petite touche et que nous ne sommes pas du tout dans une revendication d'auteur, c'est pour cela que nous l'avons signé à 3. Puis, bien sûr, je veux souligner le travail de l'ingénieur du son Ulysse, au rôle primordial dans un documentaire musical.

- L'objectif du documentaire "La sombra de las cuerdas", quel est-il?

- En fait, l'objectif c'était de parler d'un artiste qui était méconnu et justement de parler de l'artiste et pas vraiment de l'être humain qui était dans une situation compliquée. Le but n'était pas de faire un documentaire sur un drogué qui se trouve être quelqu'un de talentueux. C'était le contraire, c'est de réaliser un documentaire sur un artiste qui a la malchance d'être drogué, mais, malheureusement, dans le domaine de la musique, il y a des cas similaires. Nous ne voulions pas entrer dans une espèce de voyeurisme qui consisterait à parler de choses qui finalement ne servent pas à expliquer pourquoi c'est un génie, pourquoi il joue si bien de la guitare. Finalement, ce sont des histoires qui sont des accidents mais, fondamentalement, cela ne change rien si ce n'est que ça à a voir avec sa propre vie et celle du Flamenco, parce que lui, il a commencé très jeune. Il était dans une famille qui était pauvre. Il a été en quelque sorte utilisé par son propre père parce qu'il l'emmenait jouer dans les tavernes et qu'il n'a pas eu d'enfance comme chacun de nous a pu l'avoir. C'est quelqu'un qui a commencé à travailler très tôt. Plus tard, c'est ce qui a du aussi déclencher un mal -être en lui.

- L'objectif de ce documentaire, c'était aussi de réhabiliter un grand artiste, de lui redonner sa place , celle d'une légende vivante, n'est-ce pas?

- ...Il y avait une urgence, car Miguel était dans une situation personnelle et psychologique qui était celle de la détresse. On se demandait même s'il n'allait pas mourir au coin de la rue. L'urgence, c'était de faire un documentaire qui puisse appeler l'attention du monde du Flamenco et dire qu'il faut faire quelque chose pour le sortir de là. Ce qui m'a frappé c'est sa situation, comment les gens de Huelva le percevaient, ce que lui vivait au quotidien, et l'image qu'avaient les artistes qui l'avaient côtoyé, il y a très longtemps. Quand nous sommes allés à Madrid pour interviewer Enrique Morente, je me suis présenté en lui donnant mon nom et en lui disant que je voyais Niño Miguel tous les jours. Et à ce moment là, il m'arrête et me dit "tu en as de la chance". Je comprenais en même temps, mais j'étais surpris car il disait cela avec beaucoup d'envie. Il était très sincère. Nous lui avions montré des vidéos de lui. Il était très étonné et disait "il joue encore comme cela!". Il n'en revenait pas. Le monde du Flamenco l'avait un peu oublié.

- Les rencontres que tu as faites, les artistes que tu as interviewés et qui sont des gens qui ont côtoyé Niño Miguel , tels que Paco de Lucia, Enrique Morente, Tomatito, tu peux nous en parler?

- En fait, ça a commencé avec l'interview de Tomatito parce que c'est le neveu de Miguel. La famille m'avait gentiment donné son numéro de téléphone. Je l'ai appelé et lui ai proposé l'interview. Il m'a dit qu'il était d'accord. Une semaine après, avec le fils de Miguel, nous sommes allées le voir et donc nous avons fait cette interview. Le lendemain, nous allions sur Valence et nous espérions interviewer Paco de Lucia. Tomatito l'a appelé directement pour lui dire que nous serions à Valence et que nous aimerions qu'il nous accorde 5 minutes pour pouvoir lui poser quelques questions. Nous sommes allés le voir à la fin de son concert. Il nous avait réservé 5 minutes et ça a duré 5 minutes chrono.

- Les interviews que tu as faites concernant Miguel ont amené une prise de conscience chez les artistes Flamencos que tu as interviewés, n'est-ce pas?

- Oui... en fait, nous sommes venus avec des images que nous avions tournées de lui et nous disions à chaque fois que Miguel est dans une situation difficile, nous lui racontions ce que nous savions. C'était un choc pour chaque artiste interviewé, déjà parce qu'il voyait que c'était quelqu'un qui n'allait pas bien mais surtout qu'il continuait à jouer, qui n'était pas du tout handicapé, au contraire, il jouait même très bien. ça leur a permis de prendre conscience de ce que vivait Miguel. C'est là que les artistes se sont dit qu'il fallait faire quelque chose. C'est vrai que nous avons été appuyés pour pouvoir faire ce documentaire. Puis, il y a eu un hommage qui a été organisé, qu' Arcangel a organisé avec quelques amis, à Huelva. C'était en novembre 2009 et, plus récemment, en 2011, il y a eu le concert à Séville qui était son grand retour sur scène. Cet évènement s'est réalisé grâce, cette fois-ci, à une prise de conscience des institutions puisqu'on était appuyé par l'Institut Andalou du Flamenco qui a financé une partie des concerts et puis le Théâtre central de Séville qui nous a été mis à disposition, en plus de tout le personnel qui nous a aidé.

- Tu vas sortir prochainement un coffret de DVD. Qu'est-ce qu'il va contenir précisément?

- C'est un coffret de DVD qui va contenir nos 2 documentaires qui sont "Huelva Flamenca" et "La sombra de las cuerdas" et un troisième DVD qui est le concert de Miguel que nous avons filmé au mois de novembre; de plus, chaque DVD contient des Bonus. Il y a quelques interviews de différents artistes, de guitaristes, il y a des morceaux inédits de Miguel que nous avons filmé dans différents endroits, à différentes occasions. Il y aura quelques archives dont un morceau inédit de Miguel et de Camarón . S'il était encore là parmi nous, il aurait été enchanté de dire quelques mots sur Miguel car ils se sont côtoyés quand Camarón venait à Huelva. Il allait chercher Miguel pour pouvoir jouer avec lui. La petite histoire dit que si Tomatito est devenu son guitariste, c'est parce qu'il avait un lien avec cette famille de guitaristes que sont los Tomates et même si Tomatito et Miguel n'ont pas la même façon de jouer, il y a quand même un air de famille; cela convenait à Camarón . Il na pas sorti de disque avec lui, mais nous avons eu la chance d'avoir l'enregistrement d'un concert qui a eu lieu en 1986, qui est un des rares enregistrements qui existe de Camarón et Miguel.

- ça va être passionnant! Quelle est la date de sortie de ce coffret DVD?

- Il va sortir le 1er octobre 2012. Nous terminons actuellement quelques détails techniques de droit et de contrats de distribution.

- Ce documentaire, comment a-t-il été accueilli par le public et par la critique? il me semble qu'il a été primé...

- L'accueil du public a été à la hauteur de ce que nous pouvions espérer. On nous a remercié de l'avoir fait et de l'avoir traité avec autant de pudeur. C'était notre intention au départ et je suis satisfait que nous n'ayons pas dépassé cette ligne. Nous avons réussi à garder un peu de distance en se limitant à expliquer qui est l'artiste et donc, forcément à expliquer certaines choses. Mais je suis satisfait parce qu'il faut aussi prendre conscience que ce document, dans quelques années, quand nous ne serons plus là, quand Miguel ne sera plus là, c'est ce qui va rester de son histoire et c'est important que cela reflète l'image que c'est un génie et qu'il n'a pas eu de chance à un moment donné de sa vie et d'expliquer que c'est un génie, indépendamment des circonstances dans lesquelles il a pu développer son art. C'est important pour les générations futures de ne pas porter trop l'accent sur ses problèmes psychologiques et ses problèmes avec la drogue, de la même manière que ce que l'on retient d'Elvis Presley, ce n'est pas à la fin de sa vie, quand il est bouffi et qu'il a des problèmes d'alcool. Pour tous les artistes, on retient l'image la plus belle.

- D'avoir réalisé ces documentaires, ce travail de tournage, ces rencontres que tu as faites, d'avoir côtoyé Miguel, les interviews de grandes figures du Flamenco, avec tout cela, ton regard sur le Flamenco a-t'il changé?

- Je ne peux pas dire que mon regard sur le Flamenco a changé car ma découverte du Flamenco va de paire avec l'élaboration des documentaires et le déroulement de ceux-ci. Ce qui, peut-être, aurait été différent, c'est que je n'aurait peut-être pas pu entrer aussi profondément dans le monde du Flamenco si je n'avais pas fait ces documentaires. Je n'aurais pas rencontré tous ces artistes, mais fondamentalement, j'ai vraiment pris conscience que le monde de la musique est très difficile, qu'il y a, à la fois, des artistes qui sont reconnus et très bien lotis, et d'autres, comme Miguel, qui sont malheureusement sur le bord du chemin. Ce que je retiens, c'est la chance d'avoir côtoyé tous ces artistes et pour certains, d'être devenu amis, par ces circonstances là.

- Pour Miguel, ce concert d'hommage et ces documentaires ont-ils eu un impact bénéfique dans sa vie? ses conditions de vie sont-elles meilleures?

- Cela fait 2 ans qu'il est dans une maison de retraite. Ce n'est pas vraiment l'endroit indiqué parce qu'il vient d'avoir 60 ans cette année, mais, le plus important, c'est qu'il est sorti de la rue et que cette maison de retraite est un endroit où il a réappris à manger à sa faim, où il a une vie plus réglée, où l'on se lève et où l'on se couche à des heures précises. Il a pris conscience qu'il était en train de se détruire et que, s'il continuait comme ça il n'allait pas faire long feu.

- J'ai entendu dire qu'il jouait sur une guitare à 3 cordes. Est-ce une légende?

- Non, c'est vrai. Il faut dire que les cordes cassent de temps en temps et que ce que font la plupart des guitaristes, c'est qu'ils les remplacent, alors que lui, il continue à jouer. De ce fait, il avait développé une capacité à transposer sur 3 cordes ce que normalement il fait avec 6, ce qui est assez exceptionnel. Indépendamment des conditions dans lesquelles Miguel jouait de la guitare, pour les guitaristes, cela était fascinant de voir jouer un artiste de cette manière. Ils se demandaient comment il faisait, pourquoi il choisissait certains accords. C'est assez extraordinaire.

- Maintenant que tu as fait ces documentaires et que tu t'es beaucoup investi dans ce travail, as-tu un nouveau projet de documentaire? quels sont tes projets professionnels?

- Cette année, je vais commencer un documentaire pour France 3 Nord Pas de Calais. Cela n'a rien a voir avec le Flamenco. C'est un documentaire d'histoire sur la première guerre mondiale, sur l'histoire des soldats indiens qui faisaient partie de l'armée britannique et qui sont venus mourir dans les tranchées du Nord. Sinon, j'ai d'autres projets, j'ai envie de continuer à filmer la musique, faire des documentaires, des portraits.

- As-tu des projets en lien avec le Flamenco?

- ...Pas pour l'instant. Il y a des choses que j'aimerais faire, mais nous sommes malheureusement confrontés au manque de financement ou, disons, à un financement qui va devenir de plus en plus difficile, voire impossible, dans une Espagne qui est en crise. L'envie est là, mais est-ce qu'on me donnera les moyens de le faire?

- Ce coffret, où pourra-t-on l'acquérir lorsqu'il sera sorti?

- On le trouvera dans quelques endroits à Paris, mais je ne peux pas encore le dire car il faudrait que j'ai les accords. Quoi qu'il en soit, on peut l'acquérir via notre site internet www.anabenche.es.

- Que dirais-tu sur le monde du Flamenco? quelle est ta définition du Flamenco ?

- Il ne faut surtout pas que le Flamenco perde son essence, c'est à dire, une esthétique qui n'est pas celle des musiques qu'on connait, une esthétique de la beauté immédiate, mais plutôt celle de l'expression, même si elle est quelque fois dure à entendre, dans un sens physique, ce qui pourrait, pour une oreille profane s'apparenter à un cri de souffrance. Le jour où le Flamenco perd cette forme d'expression qui est la sienne, cela deviendra une musique comme les autres, peut-être facile à entendre, très belle, mais ce ne sera plus du flamenco. Le problème est de savoir jusqu'à quel point il faut plaire au public, jusqu'à quel point la commercialisation de la musique l'influence [...] Miguel est à l'image de cette musique. Je ne pense pas qu'on puisse comprendre sa musique de manière immédiate. Il faut une adaptation, il faut aussi faire l'effort d'entrer dans cette musique. Le Flamenco doit refuser tous les ornements qui consisteraient à plaire. Il y a des artistes formidables mais, au niveau des productions musicales, dans les enregistrements des disques, il y a des choix artistiques qui peuvent me choquer, que je n'apprécie pas particulièrement. Eux pensent que c'est ce qui plait, alors qu'ils ne se rendent pas compte que c'est ce qui rend leur musique très lisse, finalement, et c'est bien dommage car ce sont des artistes qui, dans la vie privée, font autre chose. Le Flamenco c'est une guitare, un chant et des palmas, même s'il y a énormément de formes jusqu'au Flamenco-jazz, mais la base, elle, ne doit pas être pervertie.

- Oui, nous sommes d'accord avec toi... merci beaucoup Benoît pour ce moment d'échange. Nous avons hâte de découvrir tes documentaires.

- Merci à toi

Coffret DVD réunissant 3 documentaires:

HUELVA FLAMENCA
LA SOMBRA DE LAS CUERDAS
EL NIÑO MIGUEL EN CONCIERTO

Pour acquérir les DVD:

- à Huelva: Ramblado, C/Rábida, 24 (tlfno: 959 24 69 81)

- à Sevilla: Flamenco y mas, C/ San Luis, 120 (tel: 954 90 87 07) http://flamencoymas.es/commerce/

- El Flamenco Vive, Madrid
- Disco 100, Barcelona
- Mos Esily, Valencia
-
www.deflamenco.com

+ Infos, contact:
huelvaflamenca@gmail.com