C'est au
studio de l'Ermitage, dans les hauteurs du Quartier du 20ème
arrondissement de Paris, que s'est déroulée la troisième édition de la
Feria de Ménilmontant. Organisé par l'association Toca Madera, sous la
houlette de la directrice artistique Jessica Perron, cet évènement, dont
la qualité et la dimension festive ont enthousiasmé les
participants, était placé sous le signe du partage et de la
convivialité.
La Feria de Ménilmontant
devait avoir lieu le 14 novembre, mais elle avait été reportée à une
date ultérieure suite aux attentats du 13 novembre. La date du 30
janvier a été retenue, par la suite, et c'est avec beaucoup
d'enthousiasme que le public a répondu présent à ce rendez-vous. La
soirée a débuté par un concours de Sévillanes animé par les danseurs
professionnels des associations La Trianera et Sevillana 2000. Encouragé
par le public, chaque couple de danseur déployait son savoir faire et sa
grâce sous l'œil du jury qui a finalement annoncé le nom des 2 couples
gagnants, le premier étant le duo Maria Fernandez et
Benjamin le Faucheur suivi du deuxième duo constitué de Rozalia Huizi et
d'Alexandre Corre.
La soirée s'est poursuivie
avec le spectacle "Improvisao" qui mettait à l'honneur Lori La
Armenia, danseuse d'origine arménienne et le danseur originaire de
Cordoue, Ruben Molina. Accompagnés par les chanteurs El Junquerita et
Melchior Campos, par Daniel Manzanas à la guitare et par Dani Torres aux
percussions, les artistes ont interprété divers palos dans la
pure tradition du Flamenco, tandis que Lori la Armenia enflammait le
public par son talent et ses chorégraphies personnelles et subtiles. Son
histoire
d'amour avec le flamenco a commencé à l'âge de 15 ans et , portée par
cette passion, elle s'installe pendant plusieurs années en Andalousie,
ville dans laquelle elle forge son art auprès des plus grands:
Concha Vargas, Los
Farrucos, Torombo, Juana Amaya, jusqu'à ce qu'elle vole de ses
propres ailes en créant ses chorégraphies avec un langage artistique
personnel à la fois contemporain tout en étant ancré dans la tradition
du Flamenco.
Parallèlement à sa
carrière de danseuse, Lori se forme à la comédie et, de retour en
France, elle associe son travail de danseuse à celui de comédienne. En
2013, nous avons eu le plaisir de la voir danser
et interpréter certains rôles aux cotés Michel Albertini dans "Sangre del
Alma", un spectacle mêlant poésie, théâtre, musique et danse. Ce soir
là, Lori était à nouveau radieuse et majestueuse. Inspirée par le
superbe chant de Melchior Campos et celui d'El Junquerita, sa danse
pleine de fougue s'arrondissait sous le souffle chaud de Ruben Molina
avec lequel elle dansait par moments, tandis que la guitare de Daniel
Manzanas emplissait l'air d'une exquise ambiance andalouse, faisant
chavirer les cœurs.
Quant à Ruben Molina, cet
artiste au talent multiple a ébloui le public. Nous n'avions d'yeux que
pour lui lorsqu'il s'élançait dans un solo magistral, avec ses
frappes de pieds puissantes et viriles, son port altier, tout en
exprimant des sentiments d'une délicatesse infinie. Installé récemment à
Paris, ce danseur, comédien et chorégraphe a déjà une belle trajectoire
artistique à son actif. Sa présence dans la capitale, en tant que
pédagogue, n'est pas non plus passée inaperçue.
Après un entracte durant
lequel nous avons pu apprécier les projections relatant le
magnifique travail de l'artiste plasticienne Hara Kiki et (re)découvrir
les sublimes images du photographe Alain Jacq, la soirée s'est
poursuivie avec un spectacle de Rumba qui rassemblait les chanteurs et
guitaristes Melchior Campos, El Junquerita, et le talentueux
percussionniste Isidoro Fernandez Roman, tandis que le public dansait
avec frénésie.
Bien que ces spectacles se
jouaient à guichet fermé, il restait tout de même une bonne place pour
le duende qui était l'invité d'honneur de cette merveilleuse
soirée immortalisée sous l'objectif photographique d'Alain:
Concours de
Sévillanes et ambiance:
Spectacles:
Nous remercions toute
l'équipe organisatrice du Festival et du Studio de l'Ermitage et plus
particulièrement Jessica Perron de l'association Toca Madera