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Capullo de Jerez

 

C’est un interprète totalement personnel, que l’on peut identifier sans hésitation dès qu’il entonne les premières notes d’un cante. Il possède l’authentique empreinte de sa terre, mais aborde cependant les chants d’une façon qui le différencie clairement de tous les autres interprètes de sa région. Tels les grands créateurs, il a imprimé son propre sceau. Dans le paysage flamenco de ce début de XXIème, toujours plus monocorde, El Capullo de Jerez est heureusement un personnage inclassable. Il est né le 3 avril 1954 à Jerez-de-la Frontera, dans la rue Cantarería, en plein cœur du quartier de Santiago, dans une maison partagée par plusieurs familles. Il ne s’y passait guère de nuits sans qu’on improvise une fête collective. C’est là que se sont forgés ses premiers souvenirs musicaux, en compagnie de grands artistes comme Terremoto, Tio Borrico ou la Paquera. Il affirme que ces textes et ses mélodies sont le reflet de sa vie.

 Il est entièrement d’accord avec « El Sordera », vénérable patriarche du chant de Jerez, qui affirme que « pour connaître le flamenco, il faut passer des nuits blanches ». Issu d’une famille complètement « jerezane », il est fier d’avoir hérité par le sang de ce rythme particulier imprimé à la buleria de sa terre. Peu d’artistes flamencos ont un sens du rythme et de la prosodie aussi développé que Capullo. Et lorsque vient l’heure de danser, il ne faut pas le perdre de vue. Comme il le dit lui-même : « Notre chant se différencie de celui de partout ailleurs et quant à la danse, il en va de même. Ici on n’utilise pas que le zapateado, on bouge aussi les mains et le corps… »

Après trois décennies d’activité professionnelle, faisant mûrir son art dans des centaines de fiestas, il se trouve aujourd’hui au meilleur de sa forme. Le monde discographique du flamenco étant de plus en plus soumis aux impératifs commerciaux, ce travail de Capullo, qui n’avait plus enregistré depuis longtemps, apporte un souffle puissant et rafraîchissant au cante de rais. Il a enregistré ce qu’il désirait et le résultat constitue une preuve éloquente de l’énorme talent qu’il possède et de son extraordinaire dimension artistique. Les chants rythmiques – sa grande spécialité – sont majoritaires. Ils ont tous, même les plus simples à retenir, la marque du meilleurs flamenco. (Alfredo Grimaldos – Jerez de la Frontera)