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Album +DVD  'Coup de cœur'                   

Titre en écoute:

Extrait en écoute

5.  "Cerro de San Cristobal"
6. "El Regalo"

"Soy Flamenco"

de Tomatito

 

( 2013) Label: Universal Music Spain

Tomatito

Nouvel album « Soy Flamenco »

Le retour d’un des plus grands guitaristes Flamenco

& en concert:

le 5 juillet 2013: au Festival Arte Flamenco de Mont de Marsan:  + Infos

le 26 juillet: à Marseille

 

Liste des titres:

1. Soy Flamenco (José Fernández "Tomatito") Bulerias

2. La Fuentecica (José Fernández "Tomatito") Solea

3. Asomao A Mi Ventana (José Fernández "Tomatito") Tangos

4. Despacito (José Fernández "Tomatito" /Francisco José Cortés/ original idea: Moisés Santiago) avec Guadiana Bulérias

5. Cerro De San Cristóbal (José Fernández "Tomatito") Rondena

6. El Regalo (Pepe de Lucia) avec Camarón de la Isla Seguiriya

7. A Manuel, Moraíto Chico (José Fernández "Tomatito") Buleria desdobla

8. Mister Benson (José Fernández "Tomatito") Rumba

9. Corre Por Mis Venas (José Fernández "Tomatito") avec Camarón de la Isla & Paco de Lucía Bulerias

10. Our Spain (Charlie Haden) Cancion flamenca

« Soy Flamenco » : « Je suis Flamenco ».

Ainsi se définit l’amateur de flamenco authentique, l’aficionado ultime, celui qui se donne corps et âme pour vivre et promouvoir, jour après jour, la musique Flamenca.

Quelle plus juste définition aurait pu choisir Tomatito lorsque l’on sait la légitimité qui est la sienne : lui le gitan, petit-fils, fils et neveu de guitariste qui depuis 45 ans suit un processus de maturation cohérent en dédiant sa vie à son art et sa famille.

Pour ceux qui ne connaitraient pas encore Tomatito ni la place qu’il occupe, on a pu entendre ce disciple de Paco de Lucía auprès du légendaire chanteur Camarón de la Isla (qu’il accompagna les 18 dernières années de sa vie) ou dans les films de Tony Gatlif. Il a collaboré avec George Benson, Frank Sinatra, Elton John, Mecano, Neneh Cherry… Lauréat d’un Latin Grammy Award en Flamenco et d’un second en latin Jazz pour sa collaboration avec Michel Camilo (L’album « Spain ») Tomatito est probablement, avec Paco de Lucía, le seul guitariste andalou dont la renommé dépasse le cadre du milieu Flamenco pour toucher un large public.

Il est l’une des figures majeures du Nuevo Flamenco, à la croisée des musiques gitanes, jazz et world. Un courant qui a notamment permit l’émancipation de la guitare (originellement réservée à l’accompagnement de la danse et du chant), l’introduction de l’improvisation, d’harmonies nouvelles ou de nouveaux instruments tels que le cajon, la basse électrique…

Sur cet album très personnel et attendu, Tomatito opère une synthèse de ses 45 ans de carrière. Il en résulte un disque dépouillé d’artifices dont émane une grande sensibilité et un profond sens de la nuance.

Avec « Soy Flamenco », Tomatito s’est senti libre de parcourir une impressionnante variété de styles et de formules qui respectent, alternativement ou simultanément, l’esprit et la lettre du Flamenco. Il est ainsi le compositeur de 7 des 10 pièces présentées sur cet album qui représente le flamenco d’aujourd’hui à son plus haut niveau.

Il suffit d’entendre le guitariste jongler avec la rythmique complexe d’une Bulería (« Soy Flamenco », « Despacito ») harmoniser audacieusement une Solea (« La Fuentecica »), revisiter Tangos («Asomao a mi ventana »), Rondeñas, Seguiriyas (« El Regalo » avec la voix de Camaron) - autant de rythmes, de « palos » ancrés dans la chair même du flamenco - puis passer avec autant d’aisance et de raffinement à une Rumba funkisante (« M. Benson »), ou une Cancion Flamenca Jazz (« Our Spain », particulièrement touchante et convaincante) pour s’en laisser persuader.

L’on peut tout aussi bien se laisser pénétrer par la beauté poignante de « Cerro de San Cristobal » pour réaliser sans effort que Tomatito est au sommet de son art : inspiration, toucher, nuance, rigueur… et toujours dans l’émotion.

Des qualités qu’il doit non seulement à ses « gènes » (comme il le dit lui-même) mais aussi à ses amis en mentors à qui il n’oublie pas de rendre hommage.

Moraito Chico tout d’abord, disparu en 2011 et à qui Tomatito dédie une buleria desdobla intense : « A Manuel, Moraíto Chico ».

Puis (et surtout) Paco de Lucía et Camarón de la Isla qui l’ont découvert dans un tablao (taverne flamenco) de Malaga alors qu’il n’avait que 12 ans. Le miracle de la technique permet ainsi au Maestro et à son disciple d’accompagner à nouveau leur regretté ami Camarón sur « Corre por mis venas ». Emouvantes retrouvailles où les guitaristes se mettent sobrement au service du cantaor disparu… La voix de Camarón donne toujours autant de frissons et le vide qu’il a laissé n’est pas prêt d’être comblé. Comme le dit Tomatito : « Le débat actuel sur la succession de Camarón est absurde… Le soleil brille toujours, et même si on essaye de le couvrir il brillera toujours… Nous voulons ériger des soleils mais comme ils sont faux, ils ne brillent pas… »

Tomatito continue pour sa part à être le virtuose sensible, attachant et humble qu’il a toujours été. Ce nouvel album en est la plus belle preuve.