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Reportage sur le spectacle 'De
Acordes Dos',de Carmen Cortes et
Gerardo
Nuñez, samedi 28
avril 2007, à l'Institut du Monde Arabe, à Paris
Texte: Isabelle Jacq
Photos: Nathalie Goux
Carmen Cortes et Gerardo Nuñez: l'accord parfait!
C'est à guichet fermé que la représentation
du spectacle 'De Acordes Dos' a eu lieu, vendredi 27 et samedi
28 avril, à l'Institut du Monde Arabe, à Paris, dans le cadre du
cycle intitulé 'La méditerranée des Musiques' . En étroite
symbiose dans la vie comme sur la scène, Carmen Cortes et
Gerardo Nuñez ont enflammé la scène de l'I.M.A avec leur
nouveau spectacle . Entouré par le chanteur Jesus Mendez, le
contrebassiste Pablo Martin et le percussionniste Angel Sanchez
Gonzalez 'Cepillo', le couple mythique a prouvé, une nouvelle
fois, l'extraordinaire capacité de renouvellement du flamenco, art
dont il maitrise parfaitement toutes les arcanes.
Chaque représentation de Gerardo Nuñez
et de sa compagne Carmen Cortes est un moment toujours
très attendu des aficionados, en France et ailleurs. Le spectacle
'De Acordes Dos' auquel nous avons assisté à l'IMA constitue donc un
évènement majeur dans le monde du Flamenco. La représentation débuta
par la guitare de Gerardo Nuñez , accompagné par Cepillo au
cajon et par la contrebasse de Pablo Martin, au rythme
d'une solea por buleria. Tandis que la bailaora
Carmen Cortes s'échauffait en exécutant les palmas, la
musique ondoyait harmonieusement , diffusant des accents jazzy bien
caractéristiques du style musical de Gerardo,
guitariste flamenco qui aime fréquenter des univers musicaux comme
ceux des caraïbes, du jazz ou de la musique arabo-andalouse.
Puis, Carmen se leva et entama une série de braceos
d'une grande beauté. Son visage d'une expressivité hors du commun
accompagnait la jondura et la profondeur de l'émotion
exprimée. Quelle symbiose entre la guitare et la danse, quelle
justesse dans les enchainements, les remates, les passages ou
les solos. Son costume était en harmonie avec le palo
qu'elle interprétait. Tantôt violet comme la couleur chaude et
profonde du moment, et du cante jondo de Jesus Mendez,
tantôt blanc comme l'écume de la mer après une tempête, tantôt rouge
comme la force sensuelle qui émane de sa danse. Gerardo Nuñez
interpréta avec virtuosité plusieurs thèmes dont certains sont issus
de son album 'Calima'. Les thèmes se succédaient harmonieusement et,
au beau milieu du spectacle, un duo contrebasse et cajon fut
aussi très apprécié du public, surtout lorsque Cepillo se
leva , rejoignit Pablo Martin et marqua le rythme de plus en
plus vite, sur le bois de la contrebasse. L'humour et le talent de
ces deux musiciens furent très remarqués. Le tempo
s'accélérait aussi lors des zapateados exécutés avec
une extraordinaire intensité. Danseuse d'un charisme hors du commun,
Carmen captive le public. Le moindre mouvement qu'elle fait
est d'une justesse et d'une intensité telle qu'il suffit de se
laisser porter par sa danse pour ressentir vibrer le duende
car elle connait le chemin pour y accéder et sa danse est un
partage permanent de ces instants de grâce qu'elle vit en
étroite symbiose avec la musique. Fortement enracinés dans la tradition
Flamenca, Gerardo et Carmen détiennent également
une liberté et une créativité hors du commun qui les hissent
au rang des plus grands....et lorsque deux grandes figures du
Flamenco conjuguent leur talent et leur créativité au travers
un spectacle d'une originalité indéniable, comme ce fut le cas dans
cette représentation , cela ne peut produire que des étincelles qui rayonnent
bien au delà du simple périmètre de la scène et des longs
applaudissements du public...
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