Musique Alhambra

L'Actualité du Flamenco

 

  

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Interview de Jairo Barrull réalisée par Isabelle Jacq 'Gamboena', en juillet 2010  pour Musique Alhambra

 

 

- Jairo, ton spectacle 'Entre dos ramas' a obtenu un vrai succès, hier soir. Comment-vis tu cette réussite?

- Je suis très heureux de ce constat. Le public a compris ce que je voulais exprimer. Je suis aussi très heureux  d'être ici, au Festival Arte Flamenco.

- Est-ce la première fois que tu te produis sur la scène montoise, dans le cadre de ce Festival?

- Je suis déjà venu, il y a 13 ou 14 ans avec le spectacle nommé 'Una noche en la Carboneria', mais, cette année, c'est la première fois que je viens avec un spectacle que j'ai monté moi-même. J'ai beaucoup de respect pour ce Festival et parmi tous les Festivals qui existent dans le monde entier, c'est celui que je préfère. C'est d'ailleurs étonnant que nous n'ayons pas un Festival de cette qualité en Espagne. La chaleur et la convivialité qui émanent de ce festival, la manière dont l'équipe organisatrice s'occupe des artistes, c'est quelque chose d'exceptionnel. On ne voit cela nul part ailleurs. Hier, j'avais envie de bien danser car j'ai beaucoup de respect pour ce Festival.

- Nous avons passé un très bon moment...Pourrais tu nous parler des musiciens qui t'accompagnent?

- Il y a Eugenio Iglesias, Paco Iglesias, Rubio, Moï et José Amador. Je travaille depuis longtemps avec ces musiciens. Nous sommes tous liés par une grande amitié et nous aimons travailler ensemble et, au moment d'être sur scène, cela se remarque surement.

- Oui, il y a une harmonie qui émane du groupe... Tu es issu d'une grande famille d'artistes. Que souhaiterais tu nous dire à ce sujet?

- Mon père Ramon Barrull était le neveu de Diego el Gastor, le fameux guitariste de Morón. Nous provenons des Negros de Ronda, de la famille de Juan del Gastor, Paco del Gastor, Diego del Gastor, Dieguito; une famille de guitaristes et de danseurs comme Pepe Torre, etc.

- Ta formation artistique, comment s'est elle déroulée?

- La base, les fondements de ma danse, c'est mon père qui me les a transmis. C'est lui qui m'a enseigné tout ce que je sais. J'ai appris avec lui et c'est lui qui m'a mis sur cette voie artistique et qui m'a révélé tous les secrets du baile que je connais.

- Ta décision de t'engager dans cette voie artistique, quand l'as-tu prise?

- Dès l'âge de 9-10 ans je voulais déjà devenir un danseur.  Mon père m'encourageait aussi dans cette voie. Il voulait que je suive son enseignement et son école de baile. Donc, tout était très clair pour moi, dès mon plus jeune âge.

- As-tu des frères et sœurs qui se dédient aussi au baile?

- Oui, mon frère qui a 20 ans chante et danse. C'est un grand aficionado.

- Par la suite, as-tu reçu un autre enseignement que celui de ton père?

- Non, mon style de baile vient de mon père et de ce que j'ai vu chez les membres de ma famille qui détiennent, grâce à dieu, les qualités de la race gitane. Nous apprenons les uns des autres. C'est lorsque je voyais danser mon père à la maison et dans les fêtes que j'ai le plus appris.

- D'après toi, qu'est-ce qui différencie l'école de ton père à celle des Farruco?

- Notre style de baile a des points en commun avec de celui des Farruco. J'aimais beaucoup Farruco, l'ancien. C'est un bailaor qui a beaucoup marqué les gitans de Séville. Mon baile, je ne le considère ni meilleur, ni pire. L'école dont je suis issu se caractérise par l'aspect parao de notre baile. C'est comme le torero qui torré 'parao'. En fait, cela signifie que nous attendons le cante et que nous dansons sur le cante. Nous dansons à notre place. Les autres ont un style plus sauvage et ils dansent plus en force.

- Dans ton spectacle d'hier tu as dansé sur des palos traditionnels. Cette très belle création, l'as-tu montée spécialement pour 'Arte Flamenco' de Mont de Marsan?

- Oui, ce spectacle, avec Angelita Vargas comme artiste invitée, je l'ai monté pour ce Festival. Hier, ce fut la première. Nous effectuons une tournée avec ce spectacle et en octobre, nous partons à New-York pendant 20 jours.

- Cela  fait longtemps que tu travailles avec Angelita Vargas?

- Oui, depuis mon enfance. La première tournée que nous avons effectuée ensemble, c'était en Hollande. Je devais avoir 13 ans. Nous sommes liés par une grande amitié. Pour ce spectacle, j'avais besoin d'une danseuse et j'ai pensé à elle car elle porte aussi en elle une tradition très forte.

- Qu'est-ce qui te plait le plus dans son baile?

- Ce que j'aime, c'est qu'Angelita est une femme qui détient un style de danse gitane. Elle danse le Flamenco avec force, mais elle est aussi très féminine. Elle détient à la fois cette force et cette sauvagerie typiques de la race gitane et , en même temps, dans ses bras, ses gestes sont plein de douceur et de finesse. Son style et son école de baile sont reconnaissables entre tous. Elle a reçu aussi une transmission familiale et il y a de grandes figures du Flamenco dans sa famille. Son frère Isidro fut un des plus grands bailaor de Séville. Sa famille détient une belle tradition.

- As-tu d'autres projets de spectacles ou de collaborations?

- Oui, j'ai plusieurs projets en tête. Par exemple, j'aimerais présenter une création à la biennale de Flamenco de Séville. Mon épouse et moi travaillons sur ce projet. Elle est ma productrice et c'est elle qui porte tous mes spectacles.

-  Quelles sont tes impressions sur la place qui est accordée au Flamenco, en France?

- Je remarque qu'il y a une très grande aficion en France, c'est quelque chose d'étonnant. J'ai observé ce phénomène dans d'autres pays comme , par exemple, au Japon. On ne l'explique pas non plus car c'est carrément un autre continent très lointain. Pour revenir à la France, il y a beaucoup de Festivals de Flamenco, beaucoup d'aficionados et les artistes sont respectés.

- Tu donnes des stages actuellement, dans le cadre du Festival. Comment perçois- tu les stagiaires?

- Les élèves ont une grande aficion et une véritable envie d'apprendre, ce qui n'existe pas dans tous les pays où je suis allé. Ils éprouvent un grand respect pour la pureté du vrai flamenco.

- Quel est ton objectif en tant qu'artiste?

- Mon objectif en tant qu'artiste c'est de continuer ainsi. J'ai collaboré avec beaucoup de compagnies et dorénavant je crée mes propres spectacles. J'ai monté le spectacle 'Herencia' dont la première a eu lieu à Morón. Maintenant, je viens ici avec Angelita Vargas. Cette année est une étape importante dans ma carrière artistique.

- Nous te souhaitons tout le succès que tu mérites...et merci beaucoup Jairo pour cet entretien.

- Merci à toi...

 

 

Visiter le site Web de Jairo Barrull: http://jairobarrull.com

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Remerciements à Helen Barrull