Musique Alhambra

L'Actualité du Flamenco

 

  

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Interview d' Abed Azrié réalisée par Isabelle Jacq ‘Gamboena’

 en février 2009, pour Musique Alhambra

 

 

                                                                      Abed Azrié

 

La première fois que j'ai écouté un album d'Abed Azrié,  j'étais adolescente. C'était dans un magasin de musique et j'avais été attirée par la beauté du portrait photographique d'Abed, sur la pochette de l'album intitulé 'Les soufis'. En l'écoutant, j'étais fascinée par sa voix et par l'univers dans lequel il nous faisait pénétrer. Depuis cette période, j'écoute régulièrement ses albums car j'aime les textes qu'il interprète, sa musique, sa voix apaisante et qui donne le 'pellizco'. Ma rencontre avec Abed a donc beaucoup d'importance et c'est  au mois de février qu'elle a eu lieu:

- Abed Azrié, vous menez une brillante carrière artistique depuis plusieurs années, carrière ponctuée de création d’albums. Qu’est ce qui motive chaque nouveau projet que vous faites?

- Tous mes disques sont basés sur des thèmes essentiels provenant de textes   fondateurs qui étaient à l’origine de la culture méditerranéenne, de notre façon de penser  et de vivre aujourd’hui. Tous ces vieux textes ne sont pas si anciens que ça ! Ils sont en réalité des archétypes « modernes » qui, à un moment de l’histoire de l’humanité, ont été fixés mais provenant à l’origine des traditions orales  millénaires. Dans ce sens, dès que les Sumériens inventèrent en Mésopotamie l’écriture, c’est à dire « l’histoire », il y a environ 5000 ans, ils  commencèrent à fixer les traditions orales et les mythes qui remontaient à l’aube du temps. Le texte « l’épopée de Gilgamesh », que j’ai adapté, était un de mes premiers grands travaux, J’ai eu besoin de plusieurs années pour lire de plus près multiple versions de ce texte et de son environnement mythologique afin de réaliser un livret et le mettre par la suite en musique. Il m’a fallu lire tous les textes Suméro-babyloniens : des mythes sur la création, le déluge, les cycles sur la fertilité et de l’agriculture, la justice, l’amour et    même des textes juridiques... Le prochain projet musical s’intitule « L’évangile selon Jean ». Ce texte comme celui de « Gilgamesh » est un des textes fondateurs de notre civilisation d’aujourd’hui. Vous voyez, j’ai toujours travaillé sur un thème et ce thème devient un gros chantier qu’il faut toujours travailler et élaborer. Il faut enquêter sur l’époque, la pensée du texte, comprendre et sentir le plus possible avant de l’exprimer en chant et musique.

- Votre carrière de chanteur, comment s’est-elle décidée ?

- Je chante depuis que je suis né. Je le sais, car ma mère me l’a rappelé. Mes frères et sœurs me l’ont rappelé aussi. Quand j’avais trois ans, je tapotais sur tous les objets et, au lieu de manger, je tapais sur la table à manger durant le repas. Cette habitude ne convenait apparemment pas beaucoup ma mère car à force de ne pas manger,  on me trouvait bien maigre. A l’école, à partir de l’âge de 8 ans, on devait servir la messe le matin à 7 heures avant les cours. Durant la messe, nous chantions beaucoup et nous apprenions par cœur les chants en syriaque (araméen), une des dernières langues sémitiques vivantes parlées par le christ. On s’habillait à l’ancienne pour chanter la liturgie. Je devais participer aussi aux grandes cérémonies et fêtes religieuses comme soliste car j’avais une voix bien aiguë. Plus tard, à partir de 14 ans, je me suis brouillé définitivement avec l’église et les ecclésiastes. Par contre, j’ai continué à assister aux différentes manifestations et messes de rites différents parce qu’en Syrie il y a encore une douzaine de communautés chrétiennes. J’allais aussi souvent assister aux célébrations et fêtes islamiques car ma mère, bien que chrétienne, adorait ces fêtes. Elle m’amenait toujours assister aux séances du « zikr » et de « Mouled », la naissance du prophète, ces répertoires de chant sacré.

Alep, la ville où je suis née, était une ville très conservatrice dans tout point de vue, et cela m’étouffait. Mais une chose positive : ce qu’on apprenait dans cette ville venait de loin, tout est  classique, pur et rigoureux. Dans mon enfance j’ai écouté beaucoup de liturgie, du fait que je n’aimais pas les chansons arabes à la mode. Cela m’a aidé d’abord à affiner et multiplier mon oreille. Très tôt, j’achetais des 45 tours de musique cubaine, j’adorais cette musique. Je me procurais ces 45 tours des grands orchestres cubains qui étaient à Miami.  Perez Prado ,  Xavier Cugat , tous ces instruments, ces rythmes chauds m’enthousiasmaient vraiment. J’écoutais aussi des émissions radiophoniques méditerranéennes. J’ai découvert le Flamenco, très tôt. Quand j’étais adolescent, j’ai écouté un disque que je n’ai jamais oublié : des chansons de Lorca  jouées par deux guitares, Ramon de Algesiras  et Paco de Lucia. J’ai commencé à apprendre la musique et le chant en écoutant les liturgies d’Orient à Alep et en écoutant des musiques qui venaient d’ailleurs, cubaines, italiennes, françaises… variété internationale,  jazz… Ma venue à Paris, vers l’âge de 19 ans a orienté définitivement le choix de mes écoutes, et de ma sensibilité. En arrivant à Paris, j’ai eu un très grand choc en écoutant pour la première fois « La passion selon Saint Mathieu » de Bach et le « Requiem » de Mozart. J’ai dû passer 6 ans à écouter ces deux musiques tout en  découvrant  « Iberia » d’Albéniz,  « Goyescas », « Canciones amatotias » et « Tonadillas », de Granados et d’autres… Je me nourrissais de plus en plus de Bach et des Espagnols. A partir de ce temps, j’ai commencé à faire ma vraie formation musicale car Paris m’a donné l’occasion d’écouter tout ce que je ne connaissais pas et que j’avais envie d’écouter. C’est ainsi que j’ai formé mon oreille personnelle et ma voix surtout en écoutant les « autres », certains « autres ».

- Votre voix, l’avez vous travaillé ou est-elle innée ?

- Je suis comme les gitans et les flamenquistes, je ne travaille jamais ma voix. En fait, je chante tout le temps dans ma tête, en travaillant ou en déambulant dans les rues, même durant un vol d’avion. Je révise toujours, je corrige, je revois, mais je n’aime pas trop répéter, je n’aime pas user les notes et fixer la voix, je n’aime pas fixer la musique ! Quand nous répétons, c’est pour bien mettre en place les choses, mais la musique n’est jamais définitive pour moi. Par exemple, il y a eu trois versions de l’album « Suerte ». La musique est toujours en évolution ; elle n’est jamais terminée. Une chose est certaine, quand je suis sur scène, je trouve une voix, une énergie que je n’ai pas dans la vie courante. Quand je répète, j’ai une voix neutre, mais dès que je mets mes pieds sur la scène, j’ai une voix qui est chargée, bien différente... C’est comme par magie, je deviens un autre ! D’ailleurs dans le livret du disque intitulé « Suerte », j’emprunte un texte de Lorca qui en parle merveilleusement. Quand j’ai le « Duende », je me sens imbattable. Quand j’entre sur scène, il y a comme une sorte d’ensorcellement, Je me transforme ! Cela me rappelle des extraits que j’avais vus sur Pepe Pinto, le mari de la  Niña de los Peines, chanteuse que Lorca admirait beaucoup. Quand Pepe Pinto ouvrait sa bouche, il devenait un autre personnage, tout petit qu’il était, il prenait de l’espace, il nous fait rentrer dans son espace.

- Vous travaillez en France depuis 1967. Entre la France et vous, est-ce une histoire d’amour ?

- Oui, une très grande histoire d’amour et de complicité… C’est le pays qui a su m’adopter, c’est mon pays de choix. Je suis né comme tout le monde, quelque part,  sans le vouloir bien que c’était un petit bonheur de vivre mon enfance auprès d’une mère comme la mienne qui m’a donné une immense tendresse pour la vie et  m’a beaucoup apporté, je lui dois tout. Alep est une ville un peu aride,  une ville qui a beaucoup de traditions et, pour un adolescent, c’était difficile à vivre. Tout mon rêve était  de quitter ce pays et je l’ai fait. Quand j’ai vu Paris le premier jour, j’ai compris que j’étais dans mon élément. La France est un pays où l’on conteste les choses, on remet sans cesse tout en question : la voie y est plurielle. J’ai toujours aimé penser en pluriel. La pensée de l’Orient est théocratique, totalitaire. Ces  pays sont marqués gravement même maladivement par la religion et le monothéisme en particulier. Les trois religions monothéistes ont été magnifiques dans leurs époques, mais aujourd’hui elles sont destructrices et dangereuses. Ces pays ne se relèveront jamais s’ils vivent la religion de cette manière. Il faut absolument qu’ils séparent la religion  de leur vie, en sauvegardant la spiritualité. J’aime ces religions avec leur dimension spirituelle. Remarquez, si vous enlevez la spiritualité de l’histoire de l’humanité, il ne reste que très peu de peinture, de musique... Bach et Monteverdi pratiquaient la religion mais ils n’ont jamais tué personne ni fait de la guerre. Ils ont fait de la musique, ils ont donné aux autres, alors que les conquérants, les croisades, ils ont tué. Je n’aime pas  la violence et les horreurs que les guerres idéologiques génèrent et engendrent.

- Dans votre album intitulé’ Gilgamesh', vous ressuscitez la légende sumérienne de Gilgamesh. Pourquoi ce retour aux sources ?

- Je ne crois pas que ce soit un retour aux sources. Je crois, que ce soit en Orient, en Occident, en Asie ou en Afrique, le monde a toujours été dominé par un empire, actuellement, c’est l’empire occidental. C’est ancré à tel point que les gens ne savent plus qui sont-ils ? Et, plus on avance, plus on est dans une perte de « sens » extraordinaire. Nous sommes dans une période où les gens ont perdu le « sens » des choses. Quand je parle de spiritualité, je veux dire ce qui nous donne une matière certaine et cette matière est d’une certaine façon contenue dans les textes « anciens », fondateurs. Gilgamesh est un dissident qui s’est révolté contre les dieux car ils font mourir les hommes après les avoir créés. J’ai toujours été fasciné et intéressé par l’histoire de rébellion, par ces gens qui veulent questionner la vie, la raison d’être sur cette terre. Pour notre bonheur, chercher et trouver des réponses aux choses. Ces textes anciens ne sont pas si anciens. Ce sont des aventures humaines hors du temps, des quêtes que j’aime théâtraliser à travers des notes pour les partager avec les autres et je pense que, quoi que je fasse, j’ai tendance à transformer tout ce que je touche en chant. Même si je prenais un bout de pain et un bout de bois j’en ferais un chant. Je suis plus un homme de chant, que de musique.

- La poésie habite aussi vos œuvres. Quels sont les poètes dont vous vous sentez le plus proche ?

- Je travaille sur des auteurs de différentes périodes. Cela peut être des auteurs contemporains comme des auteurs du 19ème siècle. Ce sont des auteurs qui ont essayé de se révolter contre la condition humaine, contre quelque chose et ont mené un combat. Je ne suis pas un homme politique, je ne suis ni de gauche ni de droite, mais ce combat je le respecte,  je respecte l’effort humain. Mon combat est ailleurs : c’est une quête de vivre, une quête pour comprendre le mystère de la vie, le mystère de l’autre, comprendre d’où l’on vient et où l’on va. Je suis fasciné par certains auteurs qui me bouleversent par leur sincérité et qui peuvent aussi être chantés. Par exemple, j’ai fait un double album en 1985 qui s’intitule « Le chant de l’arbre Oriental ». Dans cet enregistrement, je n’ai mis que des auteurs contemporains (une dizaine). Si vous suivez bien les textes, ils racontent une histoire. J’ai choisi des auteurs qui sont à la recherche d’une esthétique, une esthétique qui à des racines humaines, physiques, biologiques. J’essaye de faire au mieux mon travail et c’est ma façon de respecter les autres. 

- Vous rencontrez le Flamenco et les musiques espagnoles dans l’album « Suerte », n’est-ce pas ?

- Cela s’est passé bien avant…je suis un amoureux des  musiques espagnoles (comme disait le poète Antonio Machado : il n’y a pas d’Espagne, mais des Espagnes). J’adore le Flamenco, la Sévillane.... L’art du flamenco est profond et dramatique alors que la Sévillane, est joyeuse et dansante. J’aime ces deux aspects. L’Espagne a toujours été reconnue pour sa peinture, sa littérature, son théâtre, et ses compositeurs. L’Espagne, c’est la méditerranée et il y a une grande histoire entre le moyen Orient et l’Espagne. C’est de Damas que sont partis les Omeyyades et nous ont laissé comme témoin Cordoue, Grenade et Séville. Quand je suis allé à Cordoue, il y a quelques années et entré dans la mosquée de cette ville, je me suis assis parterre. Quelle architecture, quel art ! Ce lieu me parle mystérieusement et je ne me ressens ni syrien, ni espagnol. Quand je suis avec mes musiciens, ce sont eux mes concitoyens et nous sommes dans un pays de musique. Pour moi, la musique est mon vrai pays. Ceci dit, il y a quand même des résonnances, quand je suis en Espagne. La nuit même où j’étais à Cordoue, je suis allé à un Festival Flamenco et  j’ai écouté le chanteur Terremoto de Jerez, venu de Grenade. Nous étions dans une salle plus de 1000 places; à un moment donné il s’est levé, il a quitté le micro et s’est mis à chanter en s’éloignant de plus en plus presque en dansant. C’était tellement beau…il était habité. Le Flamenco me bouleverse. Je ne peux pas écouter facilement un disque de Flamenco. Si je mets un disque de Flamenco, j’arrête tout et cela devient une cérémonie. Je rentre à ce moment là dans un combat. Il y a la mort, la vie. Quand on écoute du Flamenco avec  Enrique Morente par exemple, il faut mettre sa vie sur table, comme un joueur, sinon on ne peut pas l’écouter. On est dans un engagement total dans le Flamenco. Voilà, cette histoire avec la musique espagnole est beaucoup plus ancienne que la création de l’album « Suerte ».

- Comment avez-vous conçu l’album « Suerte » ainsi que les différentes versions qui l’ont succédé?

- A partir des années 1982, une idée m’a prise de faire un travail avec la langue espagnole et la langue arabe. Je suis tombé sur un livre de manuscrit arabe d’auteurs né en Espagne à l’époque andalouse. L’auteur, Emilio Garcia Gomez, grand orientaliste espagnol, son livre s’intitulait « Las Jarchas romances ». L’ouvrage contenait des petits trésors de « Mouwash’shahat-s », Ce terme, qui évoque en arabe « une mantille brodée symétriquement de perles et de bijoux dont la femme se pare », est une poésie au style simple, transparent, spontané et raffiné, née en Andalousie vers la fin du ixe siècle. L’orientaliste Emilio Garcia Gomez transcrit les textes originaux en vocalise, en latin. Alors j’ai dû tout retranscrire en arabe et à partir de cette étape, j’ai trouvé l’équivalent traduit en Espagnol. J’ai monté par la suite une histoire musicale. J’ai construit une histoire d’amour, d’après ces « Mouwash’shahat-s », en 9 chants et chaque chant devait contenir un extrait de « las Jarchas », ou de plusieurs. Ces chants je les ai faits pour deux voix, puis j’ai commencé à composer la musique. Lorsque la musique pour les deux voix fut aboutie, j’ai fait une première version en studio. Les musiciens n’arrivaient pas à jouer ensemble. Par exemple, les Espagnols avaient un décompte qui n’est pas le même que celui des français ou des orientaux. Chacun avait ses repaires, sa façon de jouer la musique. Ils n’avaient pas la même technique ni les mêmes références. Je me suis aperçu qu’il fallait se connaître de plus près, que les musiciens doivent vivre et jouer ensemble pendant un certain temps car c’est une histoire humaine avant d’être une histoire musicale. Nous avons quand même enregistré le disque en studio et quand il est sorti, bien que ce soit un album de qualité, je n’étais pas entièrement satisfait du résultat. C’est par des truchements techniques que nous avons pu le réaliser. Par la suite, en 1997, j’ai été contacté par un ami merveilleux,  Christian Grenet  qui nous a proposé de réaliser une création au  théâtre de « la Mounède » à Toulouse, un lieu situé dans un quartier défavorisé. Nous avons fait une résidence avec les musiciens pendant 8 jours d’abord à Paris avec Serge Guirao comme chanteur. Puis nous avons répété 12 jours à Toulouse et quand nous sommes arrivés sur scène, tout a fonctionné parfaitement. Chacun jouait à partir de sa musique : L’espagnol restait espagnol, le français restait français et l’oriental restait oriental. Personne n’a fait de concession à personne, nous nous sommes tous bien compris. Ce fût une histoire musicale véritable et je suis réellement heureux de cette expérience et de cette réalisation qui a donné le CD « Suerte live ». Nous avons donné des concerts pendant 2 ans et demi et avons fait une quarantaine de dates avec ce spectacle. En 2004, j’étais invité par le Festival de Beyrouth pour donner « Suerte ». Serge Guirao, pour des raisons de santé, ne pouvait plus y participer. Des amis m’ont mis en contact avec une cantatrice, Ana Felip, qui  a été emballée tout de suite par le projet. Nous sommes allés à Beyrouth où nous avons réalisé un DVD de ce spectacle. Puis nous avons fait un deuxième récital en Allemagne, à Wuppertal. L’année suivante, nous avons donné un concert à Berlin en 2006 produit par la fondation  Villa Aurora à l’occasion de l’autodafé et nous avons réalisé un CD/DVD intitulé: « Suerte live in Berlin », un concert bien intense.

- Quel est votre lien avec l’Espagne et l’Andalousie en particulier ?

- A l’origine, j’ai été tellement passionné par l’histoire de l’Andalousie, c’est à dire du pays ibérique d’autrefois, de l’époque de Cordoue et de sa poésie fraîche, de l’architecture de Grenade et de Séville … Ensuite, j’ai été touché par toutes les musiques du temps d’Alphonse le sage. Evidemment, l’important dans tout cela, c’est aussi le Flamenco. J’ai été nourri de disques de Flamenco dont un de Camaron et Tomatito « Flamenco vivo » où le guitariste Tomatito apparaît plus important que l’orchestre symphonique de Londres qui accompagne Camaron dans son disque suivant « Soy Gitano ». Tomatito est plus puissant qu’un orchestre symphonique car, dans le Flamenco, il est question du « Duende » mais pas dans l’accompagnement symphonique. Pourtant j’ai besoin d’écouter Bach très souvent. L’auteur  Cioran  dit à ce propos: « Dieu doit la religion a Bach » et nous, c’est à Bach que nous devons sans doute la musique, et à l’Andalousie, l’esprit du « Duende »

-  Quels sont vos projets ?

- Plusieurs, comme d’habitude… Nous allons donner « L’évangile selon Jean », non pas la passion mais le texte intégral, début juin 2009. C’est un projet que j’ai commencé à écrire en 1982, au lendemain de la disparition de ma mère sous forme  d’oratorio -chanté en arabe- pour chœur, soliste et choristes, orchestre occidental et un ensemble de musique de chambre oriental. L’Arabe est une langue qui va très bien avec ce projet car c’est la dernière langue vivante sémitique parlée par beaucoup de gens et qui descend de l’araméen, langue parlée par le Christ. Nous allons donner ce spectacle au festival de Fès, le 4 juin, puis à l’Opéra de Marseille, le 7 juin ; le 9 juin nous serons à Toulon et le 13, à Nice. D’autre part, au mois de novembre 2009, j’entreprends la création d’un projet qui remonte à 1977 « L’épopée de Gilgamesh » sous forme de spectacle audio-visuel. Nous allons le donner à l’Institut du Monde Arabe, à Paris, le 12, 13, 14 novembre 2009, puis nous ferons une petite tournée en Allemagne. J’ai aussi un projet d’écriture, pour fin 2010. C’est un projet de Tango avec des musiciens argentins. Voilà  les projets qui sont déjà bien avancés…

- Merci Abed, et à très bientôt…

 

 

  Visiter le site web d'Abed Azrié: www.doumtak.com