Interview de Yasaray Rodriguez réalisée par Isabelle Jacq, en mars 2008

pour Musique Alhambra

Yasaray Rodriguez

- Yasaray, tout d'abord nous souhaitons te remercier pour ce magnifique spectacle que tu as offert au public, ce soir. C'était formidable! ...Pourrais-tu nous dire comment tu as débuté dans le Flamenco?

- J'ai commencé à l'âge de 11 ans, dans une école de danse à Cuba. Je faisais de la danse classique espagnole, les danses régionales, un peu de Flamenco. A 17 ans, je passais un audition qui me permit d'intégrer le Ballet National de Laura Alonso. A 19 ans, je rentrais dans le Ballet National de Cuba, dirigé par Alicia Alonso.  Je faisais de la danse  classique Espagnole, de la danse issue de l'école Bolera et du flamenco. Je commençais ainsi ma carrière. J'apprenais aussi avec des vidéos.

- Tu as poursuivi ta formation en Espagne, n'est-ce pas?

- Oui, je suis arrivée à Séville, à l'âge de 25 ans. J'approfondis ma formation  à la Fondation Cristina Heeren, avec les professeurs comme Carmen Ledesma, Rafael Campallo, Manolo Soler...avec tous les bons professeurs. Je fis aussi des stages avec, entre autre, Manuel Granados.

- De tous ces artistes, lequel t'a le plus influencé, par la suite?

- Bien que tous m'aient apporté quelque chose, Carmen Ledesma est mon maitre. Je citerais aussi Milagro Menjibar  pour l'apprentissage de la bata de Cola...Mes maitres sont aussi parmi ceux qui nous ont quitté comme Carmen Amaya.

- Revendiques -tu une appartenance à une école  particulière?

- J'aime toutes les écoles, celle de Farruco,  l'école Sévillane de Mathilde Coral, celle de la Yerbabuena, mais je n'appartiens à aucune école précise. Néanmoins, je suis indéniablement marquée par la danse classique espagnole puisque je l'ai étudiée pendant plusieurs années et cela se remarque dans ma manière de placer mon corps.

- Quand tu danses, quel est ton objectif intérieur?

- Je cherche à me libérer au travers de la danse. J'essaye de m'exprimer d'autant plus qu'il est difficile pour moi de m'exprimer verbalement.

- Quand tu es sur scène, danses-tu les chorégraphies que tu as travaillé auparavant ou improvises -tu?

- Il y a une grande part d'improvisation dans ma danse. Je travaille une chorégraphie mais je la défais sur scène quand le chanteur m'amène sur d'autres chemins. Alors je compose une nouvelle chorégraphie sur scène, ce qui m'amène ailleurs et qui amène aussi le chanteur sur de nouveaux chemins. Le guitariste empreinte à son tour une nouvelle voie. Sur scène, tout est en perpétuelle transformation, même s'il y a une base au départ.

- Tu as travaillé pendant plusieurs années avec des artistes en Espagne. Comment vis-tu le fait de travailler avec des artistes en France?

- Je ne vois pas de différence... Quelque soit le pays ou l'on travaille, nous, les artistes, parlons le même langage; le compas est le même partout.

- Quand-est ce que le public aura le bonheur de te revoir sur scène?

- Je participe à un festival, en Belgique, fin mai et je danserai à Granada avec le trio 'Tres por Medio'. J'ai aussi des projets à Séville et un spectacle en Colombie ainsi que d'autres dates en attente de confirmation.

- Quel est ton projet le plus immédiat?

- Celui de continuer à apprendre... Je ne regarde pas le travail que j'ai réalisé mais plutôt ce qui me manque. Travailler avec des artistes en France est un honneur pour moi car ils savent beaucoup.

- Merci Yasaray pour le temps que tu nous a accordé, et à bientôt!