Musique Alhambra

L'Actualité du Flamenco

 

  

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Interview de La Nimeña réalisée par Isabelle Jacq ‘Gamboena’,

en janvier 2009, pour Musique Alhambra.


 

La Nimeña


 
- La Nimeña, merci pour le beau spectacle auquel nous avons assisté ce  soir. C’est la première fois que le public te voit sur la scène de  Planète Andalucia. Quelles sont tes impressions sur le fait de te  produire dans cette salle ?
 
- Je suis très contente de venir ici. Planète Andalucia est un lieu  mythique à Paris et il y a beaucoup de monde qui est passé par-là. C’est  une référence que nous n’avions pas encore. La parole est donnée aux  artistes et on se sent dans son élément, ici. J’ai trouvé le public  parisien très chaleureux ; nous avons reçu un très bon accueil. De plus, la salle est magnifique. En fait, toutes les conditions sont réunies  pour pouvoir passer un bon moment.
 
- Quels sont les palos que tu as interprété dans ce spectacle ?
 
- Tout d’abord, j’ai dansé » por Alegria, ensuite j’ai interprété un  Tangos. Pour la deuxième partie du spectacle, j’ai dansé por Solea puis  il y a eu une fin de fiesta por Buleria.
 
- Travailles-tu régulièrement avec les musiciens et chanteurs qui  t’entouraient ce soir ?
 

- Oui, je travaille toujours avec eux. Ils sont tous issus de familles  gitanes et doués d'un grand talent. Le chant de Paco Ruiz est empreint  des accents du passé. C'est un chanteur authentique qui est doté d'une  grande sensibilité. Jesus de la Manuela, lui, vient de Marseille. Sa voix  puissante et envoûtante, ainsi que sa forte personnalité en font un  élément incontournable du groupe. Tony Hernandez est un excellent  guitariste qui nous vient de Bordeaux. Il fait partie de l'élite des  guitaristes flamencos de France. Son jeu est précis, vif et il sait être  toujours à l'écoute du chant comme de la danse. Pour le spectacle  d'hier, Cristo Cortes était également présent avec nous sur scène, pour  notre plus grand plaisir car son immense talent n'est plus à démontrer....
 
- Tu es originaire de Nîmes. As-tu découvert le Flamenco dans cette ville ?
 
- En fait j’ai commencé par l’apprentissage des Sévillanes, là bas. A la  base, j’étais très attirée par la Tauromachie, par tout ce qui attrait à  l’Espagne et la musique espagnole. Je n’avais pas encore abordé le  Flamenco car je croyais que c’était essentiellement réservé aux  espagnols. Un jour, une copine m’a proposé de prendre un cours de  Sévillanes. Ça a été le coup de foudre. Par la suite, j’ai découvert le  Flamenco. Depuis ce moment, je me consacre entièrement à cette danse.
 
- La Nimeña, c’est ton nom d’artiste, n’est-ce pas ?
 
- Oui ; cela signifie ‘La fille de Nîmes’ car je suis originaire de  cette ville. C’est aussi un petit clin d’œil à un grand torero que nous  avons eu à Nîmes, qui s’appelait Nimeño 2, et à la tauromachie en général.
 
- Le lien entre le flamenco et la tauromachie, comment le perçois-tu ?
 
- En fait, la Tauromachie et le Flamenco, c’est très puissant, très  fort. Il y a quelque chose d’inexplicable, une magie autant dans l’un  que dans l’autre, quelque chose qu’on peut ressentir mais qu’on ne peut  pas forcément expliquer. Il n'y a pas de juste mesure: soit on déteste,  soit on adore pour la vie. Quand j’ai découvert le Flamenco, ma vie a  complètement changé. Le Flamenco remplit ma vie, il me comble.
 
- Tu es partie en Espagne pour te former, que nous dirais-tu de cette  étape de ta vie ?
 
- Oui, il y a 6 ans, je suis partie à Séville. J’avais 20 ans. Je suis  restée un an là- bas. J’ai été formée par beaucoup de professeurs  extraordinaires comme Manolo Marin. J’ai eu la chance de prendre des  cours avec lui alors que c’était la dernière année où il enseignait à  plein temps, dans son école mythique. Ensuite, j’ai pris des cours avec  Manuel Betanzos qui l’a remplacé par la suite. J’ai pris aussi des cours  avec Pastora Galvan, Juan de los Reyes, puis j’ai poursuivi ma formation à Jerez. Depuis que je suis installée en France, je reviens  régulièrement me former là-bas, avec plusieurs professeurs, parmi  lesquels je citerai Juana Amaya et la Chiqui de Jerez, qui m’ont appris énormément, ainsi que Javier Latorre.
 
- Récemment, tu as suivi le stage de José Maya, à Paris. Qu’est ce que  cela t’a apporté ?
 

- C’était génial. José Maya a un style très fort. Rien que le fait  d’être à côté de lui et de le voir danser, c’est déjà une grande chance.  C’est quelqu’un d’agréable et de très ouvert. D’ailleurs, je le fais  venir dans mon école à Toulouse, les 7 et 8 février pour un stage de  deux niveaux : débutants-intermédiaire 1 et intermédiaire 2-avancés. Nous  sommes très honorés de sa venue.
 
- Pourrais-tu-nous en dire un peu plus sur ton Académie de Flamenco, à  Toulouse ?
 
- C’est une école qui rassemble une centaine d’élèves. Il y a une bonne ambiance. Tous les cours sont accompagnés au chant et à la guitare, quel  que soit le niveau. J’assure moi-même tous les cours du lundi au jeudi  soir. Parfois j’organise des stages le vendredi. Nous ferons notre spectacle de fin d'année au Théâtre des Mazades à Toulouse le samedi 27 juin. J’aime enseigner, et paradoxalement d'ailleurs, c'est en enseignant que j'apprends énormément. Mais je tiens également à poursuivre ma  carrière de danseuse.
 
- Quand tu danses, qu’est ce qui te motive le plus ?
 
- Ce qui compte le plus pour moi est d'être en osmose avec mes musiciens  et le public. Je privilégie la technique, mais j’aime surtout transmettre toute mon émotion et toute mon énergie au public.
 
- As-tu l’intention de créer ta propre compagnie, à l’avenir ?
 
- Oui, probablement. Pour l’instant nous avons un groupe. Nous tournons en général avec 3 chanteurs, un guitariste et un percussionniste. Nous sommes environ 5 sur scène. Nous pouvons aussi intégrer un autre danseur.
 
- Es-tu attachée au Flamenco traditionnel ?
 

- En effet, nous sommes proches du Flamenco traditionnel. J’ai beaucoup d’attirance pour les choses modernes, mais je me sens personnellement plus proche de l’école du Flamenco Puro. Je pense qu'il est nécessaire de moderniser le Flamenco, et c'est aussi bien qu'il y ait des gens qui le défendent encore tel qu'il est, dans son essence même, sans artifice. J'apprends beaucoup aussi de ces gens-là.
 
- Il y a plusieurs associations Flamencas à Toulouse ? Quel lien entretiens-tu avec elles ?
 
- Nos liens sont très bons. Il arrive qu’on travaille ensemble…j'ai travaillé par exemple avec La Morita et Soledad Cuesta. On se fait passer les infos.
 
- Quand te reverrons-nous sur scène ?
 
- Je reviens sur la scène toulousaine, au mois de mars prochain. Ce sera pour l’ouverture du Festival Flamenco à la salle Henri Desbals à Toulouse, le 17 Mars. Il y aura Cristo Cortes et Paco Ruiz au chant, Kadù au cajon, Tony Hernandez à la guitare. Je suis très honorée d'être  programmée dans le cadre de ce grand festival organisé par Maria-Luisa Sotoca. Cette année, « la Femme dans l'Art Flamenco » en sera le thème et il réunira une fois de plus de formidables artistes tel que: Isabel Bayon, Montse Cortes, ou bien encore Esperanza Fernandez.
 
- Alors à très bientôt, La Nimeña…


  Visiter le site web de La Nimeña: http://www.myspace.com/la_nimena