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Interview de
Jean-Philippe Bruttmann réalisée par Isabelle Jacq
en mai 2006 pour
le site Musique Alhambra
Virtuose de la Guitare Flamenca et, à 34 ans,
compositeur reconnu, Jean-Philippe Bruttmann est un artiste atypique qui
bouleverse et ravit le public par sa forte présence sur scène, son
talent et par l'intensité des émotions qu'il transmet dans ses
compositions musicales. Musicien autodidacte dédié très tôt au Flamenco,
il joue, écrit et construit une carrière toute faite de passions et
d’exigences. Rencontre:
-
Jean-Philippe Bruttmann, comment as-tu découvert le
Flamenco ?
-
J’ai découvert le Flamenco en écoutant, tout d’abord,
de la musique gitane de Camargue. A l’issue d’un concert, à l’âge de 6
ans, j’ai demandé à mes parents de m’acheter un disque de ce genre
musical ; puis je suis rentré dans mes montagnes grenobloises et je l’ai
reproduit avec une guitare qui traînait là. J’ai eu un premier contact
avec cette musique de cette façon là. J’étais habité par l’envie de
faire, tout à la fois, de la guitare, de la scène et du Flamenco. C’est
devenu une obsession, un objectif professionnel dès l’âge de 6 ans, en
écoutant cette musique. Je m’en suis emparé tout de suite comme si
j’avais instinctivement compris qu’il fallait que ma pratique artistique
soit empirique et quotidienne et c’est devenu, dès cet âge là, comme une
deuxième respiration. L’année d’après, mes parents sont allé montrer ce
que je savais faire et c’est comme cela que je suis monté sur scène avec
les artistes qui ont dit à mes parents « Vous, vous allez vous asseoir
et le petit reste avec nous ». J’avais 7 ans. C’est comme cela que j’ai
noué définitivement le contact avec cette musique. Dès mes premières
années d’apprentissage, j’ai surtout passé beaucoup de temps à écouter
tous les disques de Paco et Camaron .
- D’où te
vient cette passion pour le Flamenco ?
- C’est une forme de
révélation. Cela a été instantané. Je ne suis pas issu d’une famille
Flamenca, je ne suis pas espagnol ; je suis né à Grenoble, de parents
qui ne sont ni espagnols, ni musiciens. Tous les flamenquistes français
que je connais ont une ascendance andalouse d’une façon ou d’une autre.
Moi aussi, si je veux faire cette coquetterie là, je peux préciser que
mes arrière-grands-parents viennent de Séville. Je ne l’ai jamais dit
car il ne me semble pas que ce soit la vraie raison de mon inclination
pour le Flamenco puisque j’ai découvert ce détail bien plus tard. En
fait, j’ai senti rapidement que c’est une musique qui me convenait.
J’étais un bon élève à l’école, un bon garçon (?) mais j’avais
conscience que je devais chercher quelque chose d’autre ailleurs. Je
pensais qu’il y avait une vérité cachée quelque part, qu’il y avait
quelque chose à découvrir et il me semble que la musique m’a permis
d’explorer le monde de façon transversale ou transcendante, au-delà de
ce que je voyais. Il y a forcément aussi une fêlure originelle qui m’a
poussé vers la musique. Je suis né à Grenoble, de parents qui ne sont
pas espagnols. Mes parents se sont rencontrés à Grenoble, mais ils n’y
sont pas nés. Je me suis aperçu d’ailleurs que, depuis 7 générations,
aucun de mes ancêtres n’était mort là où il était né. Il y a chez moi
cette forme de nomadisme, cette quête de l’ailleurs car je sens bien que
je ne viens pas de là. Quand j’étais petit garçon, je n’ai jamais rêvé
de partir loin, mais je voyais bien que j’avais cette espèce de
dichotomie qui consistait à être profondément là et profondément
ailleurs à la fois. C’est un sentiment très Flamenco. Dans le Flamenco,
il y a un cri de douleur mais c’est souvent un cri de résignation. Le
cri Flamenco n’est pas un cri de révolte, ni un chant révolutionnaire.
Les Flamenquistes chantent l’espoir en même temps que la résignation… On
aspire à des lendemains meilleurs.
- Comment es-tu devenu
professionnel ?
J.P: -J’ai toujours été
professionnel, même avant la date où je suis devenu intermittent du
spectacle, à la fin de mes études, en 1995. Je faisais des concerts
rémunérés quand j’étais un enfant. Je connaissais ce métier avant d’être
du métier. J’ai donc du mal à répondre à cette question car cela
voudrait dire qu’avant 95 tout ce que je faisais, c’était de
l’amateurisme ; or, ce n’est pas le cas. J’ai fait des choses d’amateurs
éclairés et j’ai fait aussi des choses très professionnelles mais dans
des domaines différents, avant d’être intermittent du spectacle. Je suis
très content d’avoir eu une formation complète avant d’être musicien
professionnel. J’ai fait les terrasses, les restaurants, les cabarets et
d’autres choses très formatrices. C’est important de s’être façonné
soi-même, comme la glaise.
- Pour apprendre la
guitare, as-tu reçu l’enseignement d’un maître ?
- Non, je suis
complètement autodidacte. Il y a eu des artistes qui se sont arraché la
paternité de mon apprentissage, mais, pour être tout à fait sincère,
même si j’ai partagé des grands moments de musique avec des artistes,
j’ai d’abord appris tout seul. Il y avait une guitare chez moi. Elle
appartenait à mon père qui m’a montré mes premiers accords de guitare.
J’ai écouté des disques et je cherchais à faire correspondre mes
notes avec ce que j’entendais. J’ai eu un parcours un peu atypique car
c’est la musique gitane de Camargue qui m’a amené, par la suite, à
pratiquer le Flamenco. Tout jeune, en vacances dans le midi, avec mes
parents, j’ assistais à des spectacles de Manitas de Plata et de
son frère, Hippolyte Baliardo, que j’ai rencontrés. C’est
Hippolyte qui m’a fait monter sur scène le premier. Puis, j’ai fait
des spectacles avec Manitas, j’ai réalisé des tournées avec eux.
Je jouais beaucoup avec Nanasso, fils d’ Hippolyte, et il
me disait « N’écoute pas notre musique, n’écoute pas mon père, joue pour
Paco, écoute Paco ». C’est à cette période que Paco commençait à semer
les bases avec l’album fondateur « Almoraima ». J’ai commencé la
religion de Paco avec Nanasso. Nous faisions des
« compètes » sur les morceaux de Paco. Je le voyais pendant les
vacances, une fois par an. Cela a duré jusqu’à l’âge de 18 ans. Même si
cet échange a été très formateur, au fond, c’est surtout par les disques
que j’ai appris la guitare. J’écoutais et j’essayais de les déchiffrer.
J’ai surtout appris à l’oreille.
-
Qu’est ce qui a le plus d’importance pour toi dans le
Flamenco, que places-tu avant tout : la mélodie ou le compas ?
- Ce que je place avant
tout c’est l’émotion et l’intention. Le Flamenco est un assemblage
d’éléments qui ont du sens. La musique, l’accompagnement, la danse, la
lumière, tout cela est une seule et même chose qui, à un moment donné,
provoque l’émotion chez le spectateur et le musicien. C’est cet
assemblage de choses, comme les mots dans une poésie, qui
déclenche l’émotion et qui crée le Flamenco. Le Flamenco me permet
d’exprimer avec justesse ce que je ressens parce que c’est ma langue.
C’est ma façon de dire ce que je perçois du monde et de traduire mes
émotions. Est-ce que le chant est préexistant ? Est-ce que le compas est
préexistant ? Le chant sans compas n’existe pas : même dans les palos
sans accompagnement, il y a un rythme induit. Alors on peut estimer que le
compas est préexistant. Mais s’il n’y avait pas eu du chant, le compas
n’aurait pas existé. Il y a les tenants du chant, les tenants du compas…
On sait très bien que la guitare est accessoire dans tout cela et que
les instruments de musique n’ont fait qu’accompagner le chant et le
compas. Car il suffit de battre la mesure sur une table ou un banc,
d’avoir une paire de mains et le compas existe toujours !
- Quelles sont
les rencontres musicales qui t’ont le plus marqué ?
- Je crois qu’on
retient trop les rencontres qu’on a faites au moment où il y a un
changement. En fait, toutes les rencontres que j’ai faites ont du sens.
Ceci dit, mes rencontres essentielles ça a été mon cercle familial, et
tous les gens avec qui j’ai joué. Le fait qu’Hyppolite me fasse
jouer sur scène a été un acte décisif pour moi. Je suis aussi très
attaché à mon premier contact avec le monde de la musique classique et
sérieuse. C’est Ivry Gytlis qui m’a fait faire dès 1979, mes
premiers festivals de jeunes interprètes plusieurs années de suite. Il
est formidable parce qu’il continue à assister à mes concerts. Il était
venu m’écouter à Grenoble lors d’un concert dans un petit club de Jazz
nommé’ La soupe au choux’, justement là où je retourne jouer le mois
prochain. Rencontrer une sommité mondiale comme lui, cela marque
forcément. La rencontre avec Manitas lorsque j’étais gosse m’a
marqué aussi. Ça a été le premier gitan a être une star. Il me
fascinait et il continue à m’intriguer. Je fais partie de ceux qui
pensent que s’il n’y avait pas eu Manitas puis les Gipsy king,
peut-être que le Flamenco aurait démarré moins vite en France ; Non pas
qu’il faille confondre les genres, mais je pense que beaucoup de ceux
qui ont acheté la première fois un disque de Paco, c’est parce qu’ils
avaient déjà un disque de Manitas. Baden Powel a été une
autre rencontre importante. Je l’ai rencontré quand j’étais un enfant.
Il est allé voir mes parents en disant ‘Le petit là bas, vous pouvez lui
dire de venir jouer pour moi ’. On a été programmé, par la suite,
dans le même festival de Jazz, en 1996. Je l’ai abordé avec beaucoup de
respect. Il m’a dédicacé son album : ‘à ce petit garçon qui a été
mon disciple et maintenant mon collègue’. J’ai été très touché. C’était
vraiment sublime ! Il y a aussi tous les artistes avec lesquels je joue.
J’ai rencontré Xavier, il y a exactement quinze ans. Nous avions
décidé de monter un groupe ensemble. Nous avons fait venir des
musiciens puis j’ai rencontré Alberto. Quand je l’ai entendu
chanter, cela a été une révélation car j’avais la sensation très forte
d’avoir enfin rencontré la voix que j’entendais quand j’écrivais mes
titres. Puis, j’ai engagé Sharon qui venait d’arriver en France,
en 1998 et avec qui j’ai travaillé l’espace dans mes spectacles, mon
accompagnement à la danse. C’est vrai que je me suis consacré d’abord à
la musique, la guitare, le chant puis enfin la danse. Il y a eu
une mode, dans les années 80 –90 où il les danseurs insistaient
particulièrement sur les percussions avec les pieds. Ça ne m’intéressait
pas vraiment car j’avais déjà un percussionniste génial. C’était, à mon
sens, le meilleur cajoniste qui soit, alors pourquoi faire doublon avec
un danseur qui tape des pieds outre mesure ? Pour que cela m’intéresse,
il fallait que le danseur exprime autre chose que ce que les musiciens
exprimaient déjà. J’avais fait un spectacle en 1998 avec la jeune et
talentueuse Sabrina Romero à la danse. Notre spectacle a beaucoup
tourné. Au moment où nous devions jouer deux mois au Ranelagh, à Paris,
il me fallait absolument trouver une artiste parisienne. J’ai fait un
Casting et j’ai découvert Sharon.
- Quand j’ai vu
danser Sharon lors de ton dernier spectacle, je l’ai trouvé magnifique.
On a la sensation que vous êtes tous en harmonie. C’est superbe de voir
comment les musiciens, Sharon et toi, fusionnez parfaitement
ensemble…
- Merci… je fais partie
de ceux qui ont aimé faire des séries. Le spectacle de 98, nous l’avons
joué plus de 100 fois. Quand je me suis installé au Ranelagh pour Jouer
‘Lola Montes’ avec Sharon et Pierre Laplace, nous
avons joué 137 fois. Puis encore 7 mois en 2004 au Ranelagh, le festival
d’Avignon en 2005, les tournées… On se connaît bien. Il y a une vie de
troupe, une connivence, une intimité et c’est naturel que cela se voit
sur un plateau. On ne peut pas partager autant de temps avec des gens si
on ne s’aime pas. Moi, ces gens là, je les admire. C’est quand on est
ensemble qu’on a l’impression que c’est là que chacun s’exprime le
mieux. Je me sens tellement bien avec eux. En fait, ils participent
aussi de mon identité.
-Tu
travailles autant la guitare en tant que soliste qu’en accompagnement de
la danse. As-tu une préférence entre ces deux manières de jouer ?
- Comme
tu le dis, je fais les deux car je considère qu’un spectacle de Flamenco
doit être un spectacle global. La plupart des spectacles que j’ai crées
comportent de la danse parce que je suis tr ès intéressé par la façon
dont l’espace et le temps sont liés. Je pense qu’une guitare seule peut
apporter beaucoup aussi . Je fais donc des concerts de guitare solo. Là,
c’est « sans filet ». Il faut travailler dans le danger et la solitude
l’espace, le temps, façonner les ondes qui parviennent au public
avec une émotion qui est simplement moi. Mais, sur un plateau, il n’y a
pas que l’instrument qu’on entend. On entend ton regard, ta posture, ta
manière de t’ouvrir aux autres, la manière dont tu es sur un plateau.
Pour revenir à la danse et à l’accompagnement, tout cela forme un tout.
Dans un spectacle, s’il y a de la danse, il faut bien l’accompagner ! Ce
n’est pas mon inclination spontanée. Cela ne veut pas dire que je la
néglige ou que je viens de la découvrir. Ça fait une dizaine d’années
qu’il y a de la danse dans mes spectacles. Ce qui m’intéresse dans la
danse, comme dans tout le reste c’est de savoir ce qui se passe en creux
et arriver à harmoniser les différents éléments. Quand il y a de la
danse, je me mets au service de la danse pour que les parties de danse
soient de la danse (et pas un prétexte ou un ornement superflu) et que
je ressente qu’il y a un équilibre avec le reste du spectacle qui reste
un parcours, une progression.
- Qu’est ce qui
t’a amené à composer ? Tu pourrais te contenter d’être un excellent
interprète. Peux-tu nous expliquer ton cheminement sur ce point ?
J-P: -Très vite, je
me suis aperçu que les gens qui sortaient de mes spectacles étaient
capables de chanter mes airs. Je ne peux pas te dire comment ça vient.
J’ai trouvé parfois que le Flamenco manquait de mélodie. Si on revient à
l’histoire du Flamenco, on constate que, au fur et à mesure que le
disque s’est structuré, la musique s’est structurée aussi. De plus en
plus il y a eu des thèmes, et les morceaux ont commencé à avoir des
titres. Ce qui n’existait pas avant. Ils ont donc commencé par être des
porteurs de sens et d’histoires alors que deux falsetas de suite peuvent
raconter deux histoires différentes parce qu’elles viennent par exemple,
l’une d’une escobilla, l’autre d’une falseta de transition. Collées, il
y avait un parcours assez sinueux à l’intérieur d’un style. Aujourd’hui,
quand tu écoutes une solea, tu lui donnes un sens. C’est toi qui choisis
le sens. Tu construis cela comme une œuvre à part entière. Aujourd’hui,
et cela depuis 40 ans, chaque titre, une œuvre. C’est le disque qui a
formaté cela. Cette nécessité contemporaine a crée en moi cette envie de
composer des thèmes. Il m’a semblé intéressant de composer des mélodies.
J’écris aussi des chansons. J’ai toujours eu besoin de la voix aussi. Et
je fais donc intervenir le chant dans la guitare depuis 20 ans.
Aujourd’hui, après des années d’apprentissage, ma démarche de
compositeur est préexistante à ma celle d’interprète. Je joue mes
morceaux et je ne fais (outre, bien sûr, le travail musical pour
progresser et se cultiver) que ça.
- Quelle
plac e accordes –tu à l’écoute des anciens artistes de Flamenco et au
fait de réaliser des séjours en Andalousie pour y retrouver la tradition
Flamenca ?
J-P: - C’est
central... C’est très étrange cette façon de sentir mienne une source qui
n’est pas la mienne et pourtant, quand je vais à Séville, je me
ressource ; quand je vais à Jerez, je me ressource. Quand j’écoute des
artistes flamencos traditionnels, je me ressource. J’y trouve des choses
qui me ravivent, m’alimentent, me surprennent. On ne peut pas faire de
Flamenco si on ne va pas de temps en temps en Espagne et si on n’écoute
pas les anciens. Il y a parfois une compréhension un peu biaisée de mon
parcours parce qu’on parle beaucoup de mon enfance dans « mes
montagnes », on a hypertrophié mon rapport avec la musique gitane de
Camargue. C’est un style musical qui a été extrêmement important pour
moi mais seulement jusqu’à l’âge de 12 ans. Certes, affectivement, elle
garde pour moi une place particulière et, professionnellement, elle me
conduit à des séances studio ou récemment à initier le projet « Ma
guitare s’appelle Revient » avec Yvan Le Bolloc’h. Mais je suis
clairement flamenquiste depuis l’adolescence. Je n’accentue peut-être
pas assez sur ma part de travail. Tout ça a l’air le résultat d’une
réflexion, c’est vrai, d’une démarche, c’est vrai, mais c’est surtout
beaucoup de travail et mon travail est puisé essentiellement à cette
source, à une véritable intimité avec l’Andalousie, avec mon vécu
artistique avec des gitans. Je passe un temps infini aussi à écouter des
voix anciennes ou des vieux albums de Paco, Camaron. Quand
je les réécoute, je les découvre à chaque fois. La tradition est
centrale.
-Quels sont tes
projets, un prochain album en vue ?
- Un
prochain album qui sortira en 2007. Il y aura encore des tentatives et
il y aura, pour la première fois, un poil de certitude. Ce n’est pas
encore ‘l’album de la maturité’, comme on dit ! mais c’est l’affirmation
d’un certain nombre de thèmes qui suit une façon d’assumer une identité
particulière qui est la mienne, peut-être une originalité. Les quinze
premières années de l’apprentissage, tu imites, après tu cherches, enfin
tu dis. J’arrive à ce stade là, au moment où je dis. Mon but est de dire
ce que j’ai de profond et de sincère et que ça puisse déclancher chez
l’auditeur quelque chose de vrai.
- Merci
Jean-Philippe pour le temps que tu nous a accordé pour cet entretien et
pour tout ce que tu apportes aux aficionados et au monde du Flamenco.
Nous aurons le plaisir de te retrouver prochainement en concert solo,
le 1er juin à Gières , dans l’Isère puis , les 13
et 15 juin à Grenoble pour deux concerts exceptionnels célébrant les
" 15 ans de ton premier groupe professionnel ", puis à Paris les 20 et 21
octobre au Théâtre 13 et en tournée.
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