Après avoir
fait vibrer la scène parisienne du Trianon , Diego El Cigala a fait
escale le 16 octobre au Théâtre Jean Vilar à Vitry sur Seine pour
offrir à son fidèle public une soirée musicale chaleureuse et
pleine d'émotions.
Diego el Cigala est apparu sur la scène du Théâtre
Jean Vilar, dans son costume à carreaux. Il s'est avancé avec cette
élégance naturelle qui le caractérise et s'est installé sur la chaise
qui l'attendait. Avec sa voix suave, chaude
et possédant cette déchirure
particulière propre aux voix gitanes, il a
aussitôt fait basculer le public dans un autre espace temps, accompagné
par de talentueux musiciens: le guitariste Diego del Morao pour lequel
Diego El Cigala a
produit son 1er album intitulé "Orate", le contrebassiste Yesly Heredia, par Calabuch
au piano et par Jaime aux percussions. Sa voix qui vagabondait entre la
havane, Buenos aires et l'Andalousie livrait des sonorités d'une
infinie douceur, accompagnée par les rythmes chaloupés du
Flamenco, du jazz, du tango ou du bolero qui transportaient l'auditoire
dans des contrées sans frontières où la terre et l'air avaient la
consistance du velours et la transparence de la lumière. Ce soir
là, Diego a interprété plusieurs thèmes de sa riche discographie, dont
plusieurs chansons de son album "Dos Lágrimas" ou encore de "Lágrimas
negras", album réalisé en collaboration avec le
pianiste cubain Bebo Valdés et pour lequel
il reçoit, en 2004, le Latin Grammy Award du
meilleur album de musique traditionnelle.
Affranchi de tous les codes rigides et voyageant merveilleusement dans
cet univers cubano-andalou, Diego
n'en demeure pas moins un chanteur
profondément Flamenco. Son album "Vuelve el Flamenco" témoigne de
son réel attachement à cet art. En effet, dans cet opus sorti en 2014,
le chanteur interprète des palos tradionnels tels que le Martinete, Romance por Seguiriyas, Malagueña
Verdiales, Soleá, Taranto, Sevillanas,
Tangos, Fandangos de Huelva, Bulerías et
Fandangos naturales; autant de palos pour exprimer sa vision
personnelle du cante jondo. Ce soir
là, Diego a laissé son âme sillonner au gré de son inspiration,
subjuguant le public par son cante gitano plein de
duende. Par pudeur, il n'a pas dit un mot sur la récente
disparition de son épouse, mais chaque parole qu'il proférait, chaque
son qui émanait de sa gorge semblaient lui être plus particulièrement
adressées. Saluons le talent de tous ses musiciens et notamment du
pianiste Calabuch qui a apporté la structure musicale avec un
raffinement certain, tandis que Diego Del Morao adaptait à merveille ses
accords de guitare Flamenco pour créer une fusion musicale parfaite.