Jamais
le flamenco n'est
aussi puissant que
lorsqu'il est joué
par Paco de
Lucia. Musique
rythmique et
nerveuse par
excellence, le
flamenco a beau être
une musique dite
"traditionnelle", le
guitariste en fait
quelque chose
d'extrêmement
moderne. Paco
de Lucia, maitre
incontesté et
incontestable de la
guitare Flamenca,
signe une fois de
plus un album
fabuleux.
Après
cinq années de silence volontaire passées à réfléchir sur son art en une
intense introspection créative, Paco de Lucia est aujourd'hui de retour,
bien décidé avec son nouvel opus, "Cositas Buenas "à tout
simplement changer le visage de la musique populaire. Écartelé
tout ce temps entre l'Espagne et le Mexique, cherchant sa voie entre équilibre
et excès, Paco aura une nouvelle fois dû engager et remporter une bataille
contre ses démons pour nous offrir finalement cet album étonnamment riche et
policé, qui se présente avant tout comme un hymne au Flamenco le plus pur.
Huit thèmes originaux totalement
inédits ouvrent ici sans conteste de nouveaux horizons tant au regard de son
propre univers que de la musique en général. Trois Bulerias balisent la voie :
Patio Custodio, Volar
et surtout Que Venga el Alba - morceau sur lequel Paco parvient
littéralement à remonter le temps pour retrouver et libérer sa voix la plus
intime, celle de son fidèle compagnon, le génial Camaron de la Isla,
tout en conversant avec Tomatito, le troisième larron de la "
Sainte Trinité " du flamenco moderne, l'autre grand guitariste à avoir
accompagné Camaron. Antonia, une Buleria composée dans l'esprit et le style des
Soléas et dédiée à sa sœur
qui l'accompagne en ponctuant la musique de " olés " flamboyants,
nous révèle un Paco chanteur, profondément émouvant. Un
Tango, Cositas Buenas, destiné à célébrer la puissance de la mélodie, deux
Rumbas,El Dengue et Casa Bernardo (où l'on remarque la collaboration de son
fidèle ami Alejandro Sanz) et un Tiento, El Tesorillo, transcendé par
la voix de Diego el Cigala - finissent de composer un album où éclectisme
et cohérence esthétique vont constamment de pair. La
présence au fil des plages de voix aussi somptueuses que celles de La Tana,
Montse Cortès et el Potito, la qualité constante de
l'accompagnement musical confié notamment à Jerry Gonzalez et Juan D'Angelyca, font de ce disque exceptionnel un authentique chef-d'œuvre.
